Cher lectorat attentif, l’heure est grave. J’ai décidé de lancer un procédé de réhabilitation, ou d’habilitation, vu que le ré- signifie « de nouveau », or celui sur qui je veux attirer la lumière n’a jamais vraiment eu la « carte », ce sésame qui permet à tout un tas de chanteurs soporifiques et pédants de siéger au paradis des troubadours. Eric Charden, car c’est bien de lui qu’il s’agit, frappe à la porte depuis de nombreuses années sans que personne daigne lui ouvrir. Le boss, c’est Georges B. Rien ne se passe sans son approbation. Il a déjà refusé l’entrée à Guy Béart et à Sacha Distel. En revanche, Brel, Ferrat, Ferré, Ferro, Ferru sont tous installés au bar des nuages à siroter des cocktails de pluie frelatée. C’est d’ailleurs pour cette raison que Gainsbourg a décliné l’invitation. La pluie frelatée et le Ricard ne font pas bon ménage.
Je m’insurge. Comment se fait-il qu’un immense artiste comme le fut Eric Charden n’ait pas sa place au panthéon de la chanson française ?
Pour mémoire, et afin de rafraîchir vos neurones engourdies, voici parmi les plus belles phrases rédigées par ce génie.
L’été sera chaud, l’été sera chaud
Dans les t-shirts dans les maillots
L’été sera chaud l’été sera chaud
D’la côte d’Azur à Saint-Malo
Bien entendu, pour parvenir à cette perfection, monsieur Charden a dû s’entourer des meilleurs, et notamment de monsieur Barbelivien, le pape.
Cette chanson, que dis-je, ce poème, est une catharsis philosophico-initiatique destinée à la jeunesse de notre beau pays, et de tous les pays du monde, afin qu’elle n’oublie pas de s’éclater comme des bêtes sur les dance-floor, les plages, les lits et les cellules de dégrisement mis à la disposition du vacancier lambda ne cherchant qu’à oublier les désagréments de la vie professionnelle qui occupe l’essentiel du temps qu’on lui octroie ici-bas.
Non, mais sérieusement.
Gifnem29