Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Je me demande où je vais aller skier cet hiver. Ben oui, tous les 21 décembre, je charge, ras la gueule ma Porsche Cayenne, et je file passer trois mois à Courch’ (oui, dans le milieu, on dit Courch’). A peine arrivé, je checke mon chalet art déco, au cas où la société de conciergerie que je paye une blinde ait oublié d’arroser mes bégonias et de faire ramoner la chem’ (non, dans le milieu on ne dit pas la chem’). Ensuite, j’appelle Rémy avec un « y » pour réserver deux heures de cours particuliers les lundis, mercredis et vendredis pendant mon séjour. Rémy s’occupera de mon forfait premium qui m’évite de patienter au bas des pistes avec les indigents, de mes skis paraboliques et de mes chaussures faites sur mesure qui dorment depuis l’année dernière dans mon coffre à la banque. Après, j’irai chez Fauchon pour garnir ma cuisine de champagne rosé, de caviar, de saumon fumé et de vache-qui-rit. J’adore le fromage.
La dernière fois que j’ai skié, c’était en 1999, à UCPA La Plagne. Franchement c’était top. Le rapport qualité prix était imbattable. Et puis, allez comprendre, j’ai pris peur. J’ai été saisi de ce syndrome du skieur maladroit. Une sorte de flash. Je me suis vu percuter un gamin et l’envoyer à l’hôpital ( je me tordais aussi la cheville, mais je ne veux pas vous arracher des larmes). Heureusement, c’était le dernier jour du stage, je n’ai a pas eu à souffrir de désagréments financiers.
Il paraît que nos chers dirigeants compétents, après avoir décidé que les remontées mécaniques françaises resteraient stables pendant les congés de fin d’année, se sont mis en tête d’interdire à leurs concitoyens d’aller remuer de la poudreuse à Gstaad ou à Cran Montana. Forcément, les Martin ont économisé pendant trois ans pour se payer un studio aux Deux Alpes, cette année, comme par hasard. Comme c’est une sous-location pas claire claire, ils vont pouvoir s’assoir sur les deux mille boules d’arrhes qu’ils ont versé au propriétaire sur un site internet qui n’existe plus, bizarrement. Trois mille cinq-cents euros la semaine pour un 42 m2 à treize kilomètres des pistes, c’était une affaire. Bon, les parents ont dû tirer au sort pour savoir lesquels de leur quatre enfants les accompagneraient. Deux, c’était vraiment le max, sinon ils ne pouvaient pas s’offrir leur dîner en amoureux à la pizzéria « Chez Gino », le dernier soir, et peut-être même un gin-fizz à la « Boule à facettes ». Dans le cul la balayette, les Martin.
Je ne discute pas les décisions des politiques étant donné que cela ne sert à rien. Je m’interroge, c’est tout, à l’image de n’importe quel citoyen lambda. J’estime que les raisons avancées par le chef du gouvernement manquent juste un peu de netteté. Pourquoi ne pas dire clairement les choses ? Les sports d’hiver sont propices aux rapprochements et à l’oubli des gestes barrières. Le ski en Suisse ou en Italie est déconseillé car ces pays éprouvent davantage de difficultés que la France à combattre le virus. C’est bien de cela qu’il s’agit, non ? Et puis, les Français sont des râleurs. Les stations ne sont pas fermées que je sache. La luge, le skeleton, le bobsleigh, le ski de fond (non, pas le ski de fond, faut pas déconner), le curling, le half-track sont accessibles sans remontées mécaniques. Que demande le peuple ?
Non, mais sérieusement.
Gifnem29
J’ai ri, mais ce que j’ai pu rire, dès les mots « ras la gueule ma porche cayenne »… Merci ! Très bonne journée (oui la journée commence à 00:36 dans le nouveau monde :-)), louise salmone
J’aimeAimé par 2 personnes
Tu m’en vois ravi, et même davantage.
Bonne journée.
J’aimeJ’aime
Bon jour,
Je vois pointer l’Affaire Anski … ou pas. A voir si la neige ne va pas déserter d’ici là 🙂
Max-Louis
J’aimeAimé par 2 personnes
Excellent et toujours très drôle !!
il y a somme toute un délit d’infantilisation qui finit par se voir et ne plus du tout passer…
On ira à la plage, na!
à bientôt
J’aimeAimé par 2 personnes
Je rougis. Bonne journée.
J’aimeAimé par 1 personne
Pas de ski chez nous non plus. Le cours du plâtre est en chute libre.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu as bien raison « Le retour du Flying Bum » : les gypsothérapeutes vont faire la gueule cet hiver ! Heureusement, reste encore les gamelles sur le verglas en allant chercher sa baguette de pain le matin.
Moi, perso, je m’en fous que les remontées soient à l’arrêt. Je fais du hors-piste avec dépose en hélico, et puis je rentre facilement (plié en deux tout de même) dans une valise diplomatique pour le passage sans encombre de la frontière franco-Suisse.
Mais dis donc, mon petit Jourdu, je commence à être jaloux… ! L’élève aurait-il dépassé le Maître (oui, il y a une majuscule) ? Voilà que tu as bientôt plus de like que moi… ! Je me désabonne, tiens.
J’aimeAimé par 1 personne
En effet. Je ne suis pas certain de continuer à parler à mes premiers abonnés d’ailleurs. Il faut savoir renouveler le sérail.
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne suis pas certain que tu trouves ta taille en chaussures de ski. (et en bonnet, non plus).
J’aimeAimé par 1 personne
Gna gna gna ! Jaloux ! mdr
J’aimeJ’aime