Un P sans odeur

Le sachiez-vous ?

Quand j’étais petit, il n’y avait que trois chaînes de télévision. Nos dirigeants adorés estimaient nécessaire de veiller à la santé morale de son peuple, ainsi ils avaient mis en place une signalétique afin d’aider des parents dépassés par une progéniture turbulente. Un carré blanc signalait les programmes non-adaptés à la jeunesse du pays. De cette manière, les géniteurs n’avaient pas à se casser la tête pour élaborer les séances de télévision en famille. Une épaule dénudée, un « gros mot », un bourre-pif, et hop apparaissait le carré blanc.

Aujourd’hui, notre cher CSA a nettement amélioré le processus dans la mesure où il a instauré une signalétique plus évoluée à base de -10, -12, -16, -18. Il est notable que les 14 ans ont été oubliés dans cette échelle de censure.

Si vous êtes observateurs, ce dont je ne doute pas, cher lectorat attentif, vous avez certainement remarqué l’apparition, pas si récente que cela je vous le concède, d’un nouvel indicateur sous la forme d’un P.

Je ne prétends pas vous apprendre la signification de ce P, cher lectorat attentif et cultivé, mais il est utile de la rappeler afin d’étayer les propos suivants. Le P visible au début et à la fin de certains films prévient le spectateur que l’œuvre qu’il va regarder comporte des scènes du publicité insoutenables. Brad Pitt boira un Pepsa Coli, Catherine Deneuve roulera en Vlovo, Angelina Jolie se restaurera dans un MocDanald, Gérard Depardieu portera un costume Irmana. Les marques cherchent de la visibilité et sont prêtes à débourser des sommes importantes pour apparaître dans des films susceptibles d’être vus par un très grand nombre. Pour cette raison, les producteurs des films d’époque éprouvent davantage de difficultés à monter un financement. En effet Spartacus buvant du Cocaloc, Marie-Antoinette dégustant un Bag-Mic ou Napoléon honorant Joséphine muni d’un préservatif Derux, tout cela ne ferait pas très sérieux.

Ce qui est amusant, c’est que certaines scriptes (je crois que c’est un métier essentiellement féminin) commettent des bourdes assez incroyables. La plus célèbre de ces dernières années est apparue dans la série « Games of throne ». Lors d’une scène assez banale, un gobelet issu d’une grande firme de café étasunien se voyait, posé sur une table, aussi clairement que le nez au milieu du visage. L’histoire du cinéma regorge d’exemples : des baskets aux pieds d’un figurant dans Ben-Hur, une montre dans « Les 10 commandements » et tant d’autres (si vous aimez les bévues au cinéma, je vous conseille la page « Faux-raccords » sur le site Allociné, un régal).

Désirez-vous une petite énigme ? Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Quel enthousiasme. Curieux, vu que vous vous fichez comme d’une guigne de la dernière en date dont la solution était « Clémence Poésy ».

Le CSA ne s’inquiète pas de la publicité dans les chansons. Ce qui, à mon sens, est une injustice. Je ne prendrai qu’un exemple. Une chanson qui appartient au patrimoine français, et que tout le monde connait, affiche une publicité éhontée pour une marque de cigarettes.

Alors ? Je vous laisse quelques secondes… Tic tac tic tac tic tac tic toc

« ???? s’en va-t-en guerre, mironton mironton mirontaine

???? s’en va-t-en guerre, ne sait quand reviendra… »

Chez moi, on chante quelque chose qui ressemble à « Malbrouk ». En réalité, il s’agit du comte de Marlborough qui inspira les fabricants de mort en tube. Je vous laisse googliser bande de mécréants.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29