Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me raconte des trucs.
Je ne vous ai jamais dit que, dans ma jeunesse, j’ai beaucoup voyagé. Je crois avoir visité presque tous les pays du monde, enfin, plus exactement, les pays riches.
J’avais pour habitude de rejoindre un ami, parisien d’adoption, et nous déambulions nuitamment dans les rues de la capitale, à la recherche du bar oublié, de la gargote cachée. Les matins étaient dédiés à la récupération ensommeillée, les après-midis nous menaient, invariablement, sur les lieux touristiques. Nous adorions nous mêler aux groupes de Japonais, d’Allemands, d’Australiens pour écouter les commentaires attendus des guides désabusés.
Mais surtout, nous avions une tradition immuable lorsque le soleil se couchait sur la place du Trocadéro. Tels des pickpockets chevronnés, nous nous glissions subrepticement dans les groupes d’étrangers venus immortalisés sur pellicule leur passage dans la vile lumière. Toute la difficulté consistait à garder le plus grand naturel possible jusqu’au dernier moment. Et pile poil au moment où le chef de famille appuyait sur le déclencheur, un pas nous suffisait pour effectuer quelques milliers de kilomètres. Direction Osaka, Melbourne, Minneapolis, Bonn ou Perpète-les-Ours.
J’aime à penser, aujourd’hui, que ma bobine trône sur la commode de nombreuses familles à travers le monde. L’avantage de l’époque, c’est qu’une photo prise ne pouvait être effacée dans l’instant. L’argentique permettait ce jeu bien innocent.
Un jour, deux charmantes japonaises, nous demandèrent de les photographier devant Notre-Dame. Je ne sais pas ce qui me prit. Après leur avoir demandé de prendre la pose, je hurlais à mon ami de courir, et m’enfuyais moi-même, un Nikon tout neuf à la main. N’entendant ni cris, ni cavalcade dans mon dos, je me retournais et vis mon pote, cigarette au bec, discuter tranquillement avec les jeunes nippones. Un peu penaud, je les rejoignais, feignant de chercher l’angle idéal de la photo inoubliable. Les deux touristes parlaient un anglais parfait et, en quelques mots, mon ami les avait rassurées.
Avais-je vraiment l’intention de dépouiller deux innocentes jeunes femmes ? Certes non. Mais j’avoue que je ne sais pas ce que j’aurais fait si le copain m’avait emboité le pas.
Non, mais sérieusement.
Gifnem29
Bon jour,
C’est beau d’avoir des souvenirs aussi clairs… j’ai vécu des années dans ce coin là … et il ne me reste que le flou …
Max-Louis
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On appelle ça, la presbytie, mon vieux !
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A mon âge ? (lol)
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Y’a pas d’âge pour voir flou… !
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Ah ? bon … je ne savais pas …
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Le trot qu’a des rots
ou laisse planade à trombinoscopes…
N-L
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Pas mieux encore une fois !
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Ah, si… j’ai ça :
Un vilain p’tit bonhomme, l’Albert… si,si, et avec vraiment pas grand chose dans l’panthéon !
Moi, un sacré cœur d’artichaut sans défense, je lui ai montré ma madeleine.
Or c’est pas courant de tomber sur un invalide pareil, et dès le début, j’ai compris que tout ça finirait mal, qu’un jour, ce salaud, payerait :
— Mais t’es qu’un gros dégueulasse, va ! continue comme ça tes tours et fais le malin, tu finiras au Père Lachaise… électrique !
— L’ouvre pas, la môme, et monte plutôt là-d’sus, tu verras mon martre !
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Ce salaud payera (Garnier évidemment)
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Mon martre empoilé c’est l’animal de mon bateau-lavoir qui me tient au dégrafé de blanchisseuse de peint
Un bleu nature sans transformation en pilule
Bonne humeur à toi…
Alain
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