Vivement l’été dernier

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je suis un peu nostalgique.

Un peu de soleil, 23°, une mer calme, des voiles à l’horizon et je plonge dans les belles années de l’innocente enfance, dans les années soixante-dix.

Je vous présente le décor.

Un terrain nu face à la mer, une pauvre caravane plantée au milieu. Pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de toilettes, pas de douche. Je ne sais même plus comment nous nous lavions. Je suppose qu’il y avait un point d’eau, ma mémoire flanche. Pas de voisins, pas de touristes, un coin sauvage.

Des journées de jeux, de baignades, de sieste, de goûter (baguette, beurre salé, barre de chocolat Poulain avec la vignette qui va bien), de pêche aux touilles, de trous les plus profonds possible dans le sable. Des journées rythmées par la course du soleil, l’amour et l’amitié.

Mouais…

Un peu cucul la praline, non ?

Le temps guérit tout, il paraît. Je ne souscris pas à cette maxime populaire. Le bon sens populaire, mon œil. Enfin si, parfois, mais pas tout le temps.

Les étés de mon enfance, c’était aussi les coups de soleil, le sable dans le goûter, le temps pourri un jour sur deux, l’eau plus froide qu’en Arctique, cette putain de messe du dimanche, les repas de famille interminables lors desquels il fallait faire semblant d’aimer cette saloperie de homard à l’armoricaine sous peine d’être accusé de ne pas aimer les bonnes choses, les « tais-toi » continus de mes parents qui estimaient qu’avant d’avoir quinze ans, dans le meilleur des cas, vous n’aviez rien d’intéressant à dire, les jeunes filles qui venaient nous garder au mois d’août parce que « vous comprenez les gosses votre père et moi, nous devons travailler », jeunes filles qui se plaisaient à me priver de sortie après le diner de manière à avoir les coudée franches pour se faire lutiner sur la dune. Puis l’adolescence et une nouvelle compagne, la solitude. Celle qui ne me quittera jamais.

Selon moi, comme l’a si bien écrit et chanté Renaud, « le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants et les mistrals gagnants » (même si je n’ai pas connu ces friandises contrairement aux roudoudous qui nous coupaient vraiment les lèvres). On devrait avoir le droit de recommencer son enfance en apportant quelques touches de couleur supplémentaires. Juste une fois.

Bon, la nostalgie ce n’est pas très rigolo. Demain, au petit-déjeuner, je mangerai un clown, je je lui piquerai son nez.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29

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9 commentaires sur “Vivement l’été dernier

  1. Bonjour, j’aime la nostalgie, elle me va bien au teint, et puis se replonger dans de beaux souvenirs ne peut faire que du bien, il ne faut pas pourtant « snober » le présent car il peut nous apporter une fois passé de beaux souvenirs Bonne journée Amicalement MTH

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