Le sachiez-vous ?
Le mot « dimanche » est issu de deux mots latins. Le nom commun « dies, diei », le jour, et le verbe « mancho, as, are », ne rien foutre. Autrement dit, le jour où on ne fout rien.
Depuis la nuit des temps, les civilisations ont élu le dimanche en tant que jour de repos. Le jour qui permet de se détendre, de mettre de côté les soucis de la semaine, d’oublier le quotidien.
Au premier siècle avant JC, les soldats romains en permission aimaient à aller pique-niquer, le dimanche, sur le mont Golgotha. Ils dégustaient leurs chips goût olive et leur salade de riz aux merguez en profitant des derniers rayons du soleil sur la cime des oliviers millénaires. Puis repus, ils assistaient au riant spectacle des crucifiés hurlant leur douleur, alors que leur sang grenat était bu par la terre desséchée à la chaleur méditerranéenne.
En Afghanistan, au VIè siècle, le dimanche, les familles se rendaient au stade pour pique-niquer sur la pelouse. Lorsqu’elles avaient fini leurs chips goût pavot et leur salade de riz aux merguez, elles prenaient place dans les gradins pour assister au match. C’était un sport sans nom, sorte de mélange entre le polo et le football qui consistait à expédier la tête, fraîchement coupée, des adversaires capturés dans la semaine, au fond d’un filet. Le soleil dardait ses derniers efforts sur les plaines alors que le sang dégoulinait le long des mailles amoureusement tressées par les jeunes filles en fleur.
Au XVè siècle, les Incas profitaient du dimanche pour aller pique-niquer, en famille, au Machu Picchu. Dès qu’ils avaient terminé leurs chips goût tomate et leur salade de riz aux merguez, ils s’installaient confortablement pour assister aux exécutions. Les Grands Prêtres égorgeaient les condamnés au coucher du soleil, lorsque les derniers rayons de l’astre affleuraient sur les cimes des ginkgos bilobas. Le sang dégringolait les marches du temple en cascades amarante pour le bonheur des petits et des grands.
Au début du XXè siècle, des hommes fort similaires en culture, en âge, en croyance, en famille, en goût de la vie, passèrent quatre ans et demi à s’entretuer pour plaire à des officiers assoiffés de médailles et des dirigeants ivres de pouvoir. Le dimanche, comme les autres jours, les soldats pique-niquaient au fond de leurs tranchées. Ils n’avaient pas de chips ni de salade de riz aux merguez, ils se contentaient du rata quotidien, lorsque les derniers rayons de soleil déclinaient sur le no man’s land. Le sang des malheureux sacrifiés sourdaient le long des parois terreuses. Personne ne s’amusait. Sauf peut-être les huiles frelatées de l’état-major, bien à l’abri loin du front, dégustant leurs chips goût merde et leur salade de riz au caviar.
Le dimanche, il m’arrive de déambuler chez moi, en peignoir, pas lavé. Je pense souvent que j’ai de la chance de pouvoir faire ce que je veux. Et personne ne me forcera à aller pique-niquer.
Non, mais sérieusement.
Gifnem29
Terrifiants picnics 😦
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En effet.
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Rien de nouveau sous le soleil, au bord du fleuve Sang, les hommes se désaltèrent depuis la nuit des temps.
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