Piège à cons

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Dimanche, je n’irai pas voter. Je ne vote pas. Plus. La dernière fois que j’ai glissé un bulletin dans une urne, c’était au deuxième tour des présidentielles de 1995. Depuis queutchi. Je ne suis même pas certain d’être toujours inscrit sur les listes électorales. Au moins, ça m’éviterait d’être tiré au sort pour siéger aux assises.

Lorsque l’on avoue (un aveu !) que les dimanches d’élections, on préfère aller à la pêche ou regarder Drucker à la télé, très souvent, la personne en face de vous fait la moue. Elle vous classifie très vite. Mauvais citoyen. Anarchiste. Je m’en-foutiste. En effet, je souscris. Pourquoi devrais-je donner ma voix à un candidat qui ne me représente pas ? Je ne me sens pas concerné, je laisse le soin de voter à ceux qui le sont.

Soyons clairs. Je ne dis pas que je ne voterai plus jamais. J’affirme, quitte à vous perdre en partie, cher lectorat adoré, que la classe politique française est complètement déconnectée des réalités. Bien entendu, c’est un cliché. Et un cliché, c’est quoi ? Une photographie de quelque chose à un moment donné. Une photographie ne ment pas (en principe, sauf sur les profils Tinder). Donc un cliché, c’est une vérité. Une sorte de syllogisme. Genre, tous les pangolins sont mortels, or Socrate est mortel, donc Socrate est un pangolin. Ou un philosophe, ce qui revient, à peu près, au même, les deux ne servent à rien sinon à provoquer des catastrophes.

Donc, je (re)voterai le jour où quelqu’un(e) issu(e) de la société civile se présentera. Une personne qui saura s’entourer de compétences et de libertés sans préoccupations de partis, d’ego ou d’ambition. Pas simple. Je rêve d’un nouveau Coluche. Pas forcément un comique, mais quelqu’un qui annoncerait qu’il ou elle veut bien essayer, avec modestie mais aussi détermination. Quelqu’un qui n’aurait aucun intérêt à mentir, qui refuserait les diktats des lobbies. A part Babar ou Fantômette, je ne vois pas. Autrement dit, ce n’est pas demain la veille.

On entend souvent dire que les abstentionnistes sont responsables de la montée des extrêmes. Je me souviens qu’en 2002, on « nous » accusa d’avoir hissé monsieur Le Pen au deuxième tour des présidentielles. Pourtant, quelques jours avant le scrutin final, un entrefilet, dans Libé, annonçait qu’une étude sérieuse démontrait qu’il n’en était rien. Et ce qu’on lit dans le journal, c’est la vérité, c’est bien connu.

On m’a souvent dit que puisque je ne votais pas, je n’avais pas le droit de me plaindre des décisions politiques. C’est idiot. Ce sont ceux qui votent qui ne devraient pas se plaindre, en tout cas, ceux qui ont misé sur le bon cheval.

Ce billet n’est pas très intéressant, je vous l’accorde. Je m’intéresse tellement peu aux enjeux politiques que je savais bien que j’allais me fourvoyer en traitant ce sujet. A vrai dire, je me fous de savoir qui sera à l’Elysée en mai prochain. Qui que ce soit, il ou elle ne changera rien, sauf en pire.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29

16 commentaires sur “Piège à cons

  1. Moi de m’aime, voter c’est pas un truc de vieux c’est au contraire l’acte toujours jeune responsable. Aujourd’hui les élus
    sont mis en place par une minorité pour que les abstentionnistes se plaignent de la débacle…
    N-L

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  2. Je ne devrais pas répondre mais je me risque. Je viens de lire Klaus Mann ou le vain icare. Le malheur survient quelquefois rapidement et c’est la vigilance de chacun qui peut nous en préserver. Il est vrai que la classe politique ne représente pas tous les citoyens mais une élite. D’accord avec vous sur ce point là. N’est-ce pas délibéré pour avoir les coudées franches en rejetant tout ce qui pourrait changer réellement les choses du côté du monde de l’argent coûte que coûte. Non mais sérieusement ou pas…

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  3. Pour respecter l’équilibre entre les partis, si l’on compte les bulletins blancs, il conviendrait de compter également ceux de la valeur opposée que l’on ne peut décemment nommer ici…

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