J’irai tuer pour vous – Henri Loevenbruck

J’irai tuer pour vous – Henri Loevenbruck – J’ai lu (Flammarion)

J’ai un vrai souci avec ce (trop) gros bouquin.

Les 800 pages se lisent facilement, l’histoire est assez intéressante (et vraie semble-t-il), le personnage principal est bien campé, le souvenir des « otages du Liban » est poignant. Bref, tout va bien.

Sauf qu’il y a un truc qui ne colle pas.

Monsieur Loenvebruck est un romancier plutôt doué dont j’ai déjà dit du bien sur ce blog. « Le loup des cordeliers » m’avait convaincu et plusieurs articles, lus ici et là, m’ont donné très envie de lire « Nous rêvions juste de liberté ». Toutefois, « J’irai tuer pour vous » sent l’ambition littéraire. Appelons cela le syndrome DOA. Loevenbruck a dû lire « Pukhtu », et il s’est dit qu’il devait en faire autant. Voir mieux. Il lui fallait écrire un roman qui resterait. Hélas, si monsieur Loevenbruck raconte bien, sa plume ne possède pas ce souffle épique que l’on trouve chez DOA, chez Kessel ou chez Lehane. Son style linéaire est agréable mais dénué d’originalité, voire un peu « facile » parfois. Je n’ai absolument rien contre les écrivains sans génie, la plupart ne cherche pas à faire de l’esbrouffe, ils se contentent de faire, bien, ce qu’ils savent faire. Je ne lis quasiment que de la littérature « simple ». Des intrigues bien ficelées, prenantes, mais qui ne jouent pas dans la même catégorie que Céline, Harrison ou Kundera. En outre, je déteste les romanciers qui « se regardent écrire » (même si je serais bien en peine d’expliquer cette expression) comme Teulé, Rufin ou Schmidt, ceux qui sont persuadés qu’ils écrivent pour la postérité.

Je pense que monsieur Loevenbruck a voulu écrire son « Tchao pantin » et qu’il a échoué. Ce n’est pas bien grave. Je continuerai à explorer son œuvre.

Non, mais culturellement.

Gifnem29

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