Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Visite trimestrielle chez ma médecin. Malgré mon astuce pour ne pas poireauter dans la salle d’attente (brevet n°1236745) qui consiste à prendre rendez-vous trois mois à l’avance en souriant à la virago de l’accueil qui vous affirme pour la vingtième fois que ce n’est pas possible d’anticiper d’autant une consultation et qui comme depuis une vingtaine de visites finit par vous inscrire trois mois plus tard en grognant, et lui préciser que vous désirez le premier rendez-vous de l’après-midi, libre forcément puisque vous êtes le casse-pieds de service, malgré mon astuce, donc, j’ai attendu vingt minutes.
Ayant, par mégarde et excès de confiance, oublié de me munir d’un roman, je me repliais sur les affiches punaisées aux murs. J’appris que je risquais 218 maladies horribles, que les verrues étaient traitées une fois par mois et qu’il était interdit d’ouvrir la fenêtre, mais ce qui attira mon attention, ce sont les horaires de ma médecin. Je n’avais jamais lu en détails un petit encadré précisant les moments de la semaine permettant de rencontrer ma toubib. Un petit calcul simple me renseigna sur sa somme de travail hebdomadaire. 21 heures ! Pardon !
Ma praticienne travaille 21 heures par semaine. Et après on s’étonne qu’il faille trois mois pour obtenir un rendez-vous médical.
Je précise qu’elle ne se déplace pas à domicile sauf « cas particuliers ».
Je résume, 21 heures, à raison de quatre patients de l’heure, cela nous donne 84 consultations par semaine. Arrondissons à cent. Bénéficiant d’une ALD (Affection de Longue Durée, un privilège), je ne paye pas. Ce qui fait que j’ai un doute sur le prix de la séance. 22 euros ? Bon, mettons 25 en moyenne, avec les trucs spéciaux. 2500 balles par semaine, donc 10000 par mois. Elle travaille dans un cabinet dont les murs sont amortis depuis le jurassique. Les trois ou quatre secrétaires bossent pour six praticiens. Par conséquent, ses frais ne sont pas trop importants. Après impôts, il lui reste, mettons 5000 boules. Bien mais pas top (surtout par rapport à mon ophtalmo qui émarge à plus de 50000 par mois, si si je vous assure, mais avec davantage de frais et une orthoptiste à charge).
Ma médecin est un bon docteur, je crois. Seulement, elle ne donne pas l’impression d’adorer son métier (ce que je peux comprendre). Son bureau est tapissé de photos, sa passion, prises lors de ses deux voyages annuels. Deux fois trois semaines au bout du monde. Je ne critique pas. Mais 21 heures de boulot par semaine, c’est un peu se ficher du monde non ?
Non, mais sérieusement.
Gifnem29
Bonjour 20 minutes ce n’est pas beaucoup, chez nous notre médecin, une femme aussi a souvent 1 heure a 1 heure et demie de retard, quand ce n’est pas deux car elle est aussi capitaine des pompiers et quand , dans la salle d’attente, on entend la sirène des pompiers on se dit que l’attente va être longue, et bonjour la tension, je n’oublie jamais mon livre car sinon je ne tiendrais pas. Bon Mardi Amitiés MTH
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Sauf que je prends toujours le 1er rendez-vous donc, en principe, je ne devrais pas attendre. Chez mon ancien médecin, c’était deux heures, en moyenne.
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Ps: j’aime : « la virago de service » , ici on ne la voit pas car c’est pas à la maison médicale qu’elle travaille mais dans un lieu inconnu, et pour avoir un rendez-vous il faut vraiment montrer patte blanche, et le ton avec lequel elle le donne me fait comprendre que c’est elle qui décide du jour et de l’horaire pas moi! MTH
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J’abuse de mon charme slave et de mon sourire ravageur..
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Vous pouvez rajouter une trentaine d’heures de travail administratif qui ne peut pas être délégué à sa secrétaire…
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Ah bon ! J’avoue que vous m’étonnez, mais je veux bien vous croire.
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Au moins 20 heures, c’est certain. Volume en fonction de la taille et de l’âge de la patientèle.
Exemples :
– Renouveler les demandes d’entente préalable (prises en charge de certaines équipements médicaux).
– Compléter les demandes d’admission en SSIAD et les renouvellements (c’est le service dans lequel je travaille – Service de Soins Infirmiers à Domicile)
– Compléter les volets médicaux des demandes d’entrées en EHPAD définitives ou temporaires
– Compléter les volets médicaux des demandes d’APA (aide personnalisée à l’autonomie)
– Remplir les demandes d’ALD + renouvellements.
– Prendre connaissance de tous les comptes-rendus d’hospitalisation et de chirurgie de ses patients.
– Etre l’interlocuteur des services hospitaliers, des SSIAD, des infirmières, des kinés, qui peuvent avoir besoin d’une réponse immédiate (les voilà les retards !)
– Prescrire en urgence des matériels de maintien à domicile sur demande des SSIAD, des infirmières libérales, si le patient se dégrade.
– Prescrire en urgences certains traitements ne nécessitant pas de voir le patient en consultation, sur demande des SSIAD ou des infirmières libérales.
– Prescrire la prise en charge par un SSIAD ou un HAD (communication tél. de 10 à 15 mn + ordonnance).
– Si médecin expert auprès de la cours, faire les expertises médicales de demande de mise sous tutelle ou curatelle (plusieurs heures).
– S’occuper de son administratif pur non délégable (déclarations URSAFF, etc)
J’en oublie certainement. Les instances étant demandeuses d’administratif aussi (ARS, CPAM, etc).
Certains médecins se plaignent, à juste titre, de passer plus de temps sur leur paperasse qu’à faire de la médecine…
Voilà, c’était le commentaire à rallonge que vous n’aviez pas demandé 😉
Mes salutations cordiales à votre médecin traitant !
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Je me tais. Au moins elles/ils n’ont plus les « feuilles-maladies ». Je revois encore ma mère infirmière libérale passer ses soirées à remplir ces trucs avant péremption (et tout ce qui a fini à la poubelle…)
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Bonjour « d’humeur », je découvre votre blog et vos billets avec plaisir et intérêt. Celui-ci m’a particulièrement parler car en effet, de nombreux médecins n’ont de nos jours plus trop l’air à leur affaire.
Je comprends cependant qu’au delà du serment d’Hippocrate, eux aussi ont leurs soucis, et leurs vie de famille.
Nous ne sommes souvent que des numéros de sécu qu’ils enchaînent les uns après les autres, pour autant que leur cabinet marche bien.
Difficile donc de trouver un bon docteur, ou doctoresse (terme que je trouve bien plus doux que « ma médecin »).
Toutefois, je reconnais que nous aurions bien des difficultés à avancer dans la vie sans les soignants, médecins, infirmiers, praticiens et urgentistes qui pour nombre d’entre eux font preuve de beaucoup d’altruisme et de courage afin de préserver notre santé, ou nous secourir quant la situation nous échappe. Merci à eux, et à vous pour ce post.
Cordialement
Ben
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Heureux de vous compter parmi mes lecteurs. Bienvenue.
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