Le sachiez-vous ?
Le soleil est un élément primordial pour l’équilibre de l’être humain. En effet, ses rayons sont vecteurs de vitamine D. Et je suis bien placé pour vous en parler vu que j’ai passé presque toute ma vie en Bretagne (une erreur administrative m’a éloigné quatre ans, exilé à Poitiers, 43° en juillet 2003, il devrait y avoir des lois contre ça).
Située sur le Tropique du Verseau, la Bretagne est une région particulièrement gâté en matière d’ensoleillement. Pour preuve, il suffit de remonter à 1976 pour trouver trace d’une sécheresse qui embrasa les crêtes broussailleuses des Monts d’Arrée. Aujourd’hui encore, nos fières montagnes rabougries portent les stigmates de cet épisode estival. On ne compte plus les jours accablés par la chaleur de notre étoile.
Toutefois, cette abondance de rayons ultraviolets ne comporte pas que des avantages.
Prenons l’exemple d’un magnifique autochtone, au physique avantageux et à l’intelligence nettement au dessus de la moyenne. Moi.
Trente ans d’exposition, torse nu, la chevelure blondie, aux délices de l’astre du jour ont fini par consumer, peu à peu, mon capital soleil.
Chacun d’entre nous reçoit, à sa naissance, un certain nombre d’unités qu’elle ou il pourra dépenser en lézardant sous les flèches de feu. Selon votre carnation, vous êtes éligibles à un échelon entre 1 et 12. Le stade 1 correspond à ceux qui possèdent une peau à l’épreuve des agressions solaires. Les élus sont les peaux sombres, les notaires et Superman. Par exemple, le stade 6 intéresse les peaux métissées, les candidates de téléréalité et Chuck Norris. Enfin, le stade 12 concerne les Bretons, les roux et les vampires. Le principe est le suivant. Plus votre échelon est élevé, moins votre capital soleil est important. Moins votre capital soleil est important, moins vous devez vous exposer au soleil.
J’ai négligé ce commandement. Un jour de juillet 1999, j’ai vu mes épaules rougir exagérément. Après une nuit de souffrances supportées grâce au légendaire flegme breton, j’ai découvert deux énormes cloques remplies d’un liquide nauséabond. Après de longs mois de cicatrisation, des douleurs sans fin qui, sans mon courage sans faille, auraient eu raison de mon équilibre mental, mes épaules se sont couvertes de tavelures et de répugnants poils noirs.
Râ m’a puni. Plus jamais les rayons de l’astre du jour ne devront toucher ma peau.
Bon, en même temps, je suis plutôt à l’abri.
Non, mais sérieusement.
Gifnem29