Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Mais, mais… Je me rends comte que je ne vous ai jamais raconté mon armée… Et vous, vous ne me dites rien… C’est quand même marrant ça !
J’ai 20 ans, classe 86. J’ai déjà fait un report pour ne pas interrompre mes études (une de mes plus belles fumisteries…), donc là, crac dedans ! Direction Rennes.
Les trois jours. Les fameux. Je suis zen. Je n’ai aucune envie de faire le zouave pendant un an (ou dix mois, je ne sais plus), mais je ne suis pas inquiet car je bénéficie d’une malformation interne qui, m’a-t-on dit, fera reculer l’armée qui ne rient pas à payer des pensions en cas d’accident pendant les grandes manœuvres. J’ai un petit rein. Il ne fonctionne pas suffisamment pour assurer à lui seul un correct recyclage des déchets. Donc, si je me bousille le bon rein sur le parcours du con battant, hop à moi les sous. Bon, j’aime autant éviter les dialyses et donc le pantalon garance.
Les trois jours ne durent pas trois jours. Au plus 36 heures si vous êtes mal informé. Pour être sûr de rentrer chez soi le soir, il faut se porter volontaire pour le premier groupe dès 7H30. C’est la cohue. Visiblement l’information circule bien. J’assomme les plus petits et me faufile dans le bon rang.
Et le cirque commence. La grande parade. Le barnum.
Tous les corps de métier de la médecine dans un gymnase. Sauf le proctologue. Ouf. Des médecins de l’armée, des vrais. Je comprends vite pourquoi il faut éviter de tomber malade sous les drapeaux. Je porte des lentilles de contact à l’époque. L’ophtalmo ne semble pas savoir ce que c’est. Il me demande d’enlever mes yeux et de les poser sur la table. Devant mon air ahuri, il appelle le sergent-chef qui m’inflige 3500 pompes et me traite de grosse baleine. Le quiproquo éloigné, l’autre abruti de zyeutiste verse un peu de sérum physiologique sur la table pour recueillir mes lentilles. Après, il m’engueulera parce que, soi-disant, je fais semblant de ne pas voir la part de camembert rose manquante. Je suis occupé à dégobiller dans un coin. Un camembert rose !
Puis je me retrouve face à un urologue et je lui sors ma baguette magique. Un peu de calme ! Par baguette magique, j’entends mes radios des reins. Il les observe dans tous les sens comme s’il cherchait le bon. Et il me dit ces mots d’une telle imbécillité que je me demande s’il blague : « Vos radios datent, votre rein a pu grandir… ». J’ai hésité à lui faire bouffer son stéthoscope, mais j’ai renoncé pour éviter de froisser le sergent-chef qui gardait un œil sur moi.
Résultat, ils m’ont envoyé à l’hôpital militaire de Brest pour faire de nouvelles radios. Un supplice. Mais la suite de mes aventures à l’armée, c’est pour demain, si vous le voulez bien.
Non, mais sérieusement.
Gifnem29
J’ai arrêté d’en parler parce que c’est comme tenter d’expliquer la taille des silex aux utilisateurs de briquet… mais dit comme ça j’en prends de la graine !
J’aimeAimé par 1 personne
quel suspens !
J’aimeAimé par 1 personne
Ira. Ira pas ? L’attente est insoutenable …
J’aimeAimé par 1 personne