Dendrocide

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Nous n’avons jamais été aussi proches de Noël 2021. Je sais, la perspicacité est ma plus grande qualité.

C’est donc l’époque du dendrocide. Comme le mot n’existe pas, je l’invente.

Des millions de foyers vont installer qui un sapin, qui un épicéa, qui un mélèze, qui un cactus, au milieu de leur salon afin de symboliser les fêtes de fin d’année.

En général, l’arbre choisi est en pleine croissance. Fin d’enfance, début d’adolescence. Et on l’arrache à ses parents pour décorer un intérieur médiocre, aux côtés de la panthère en plâtre et du buffet Louis-Philippe made in Taïwan. Certes, je ne nie pas la beauté de ce vert soutenu auprès de la tapisserie à carreaux bruns et orange, tel un nuancier en fin de vie, mais j’aime autant l’admirer dans la nature, au milieu des petits lapins et des loups aux crocs luisants.

Je sais ce que vous allez me dire. Il s’agit d’arbres issus de l’agriculture raisonnée, cultivés selon les critères de l’écologie bobo de gauche, dans des forêts éco-responsables. D’accord. Mais qu’en est-il de la dignité du sapin qui se voit affublé de guirlande clignotantes aussi dangereuses qu’une grenade dégoupillée en équilibre sur un glaçon au Honduras ? Qu’en est-il du droit des plantes lorsque l’arbre dégouline de guirlandes douteuses telles une drag-queen fatiguée un soir de réveillon ? (je prie le mouvement LGBTQ++, de ne pas me faire de procès car je les soutiens depuis que mon beauf est devenu ma bels)

Est-il nécessaire, à l’époque du plastique pétrolier triomphant, de sacrifier des forêts entières pour égayer une soirée qui verra, de toutes façons, tonton Marcel s’engueuler avec le cousin Kevin parce qu’ils ne sont pas d’accord sur la philosophie quantique adaptée à la phénoménologie cosmogonique de l’attraction universelle de la main du pochetron vers le ballon de Monbazillac ?

Sans compter que madame ne cessera de râler en voyant les aiguilles joncher le tapis persan acheté lors d’un voyage en Tunisie, aiguilles qui finiront par obstruer le tuyau de l’aspirateur tout neuf déposé sous le sapin par un gros type en rouge (en réalité, tonton Marcel qui aura revêtu la robe de sa femme, en faisant craquer les coutures, pour faire marrer les gosses ; tata Gisèle n’assistant pas au spectacle, vu qu’elle s’est barricadée dans la salle de bains pour fumer une clope en petite tenue, pour ne pas effrayer les gosses).

Bon, au moins, replantez votre victime.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29

24 commentaires sur “Dendrocide

      1. Il s’agit de la fille de ma sœur. Plus il y a de visites, plus elle a de chance de gagner à un concours de goût gueule. Je ne sais pas ce qu’il y a à gagner, mais voilà.

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  1. Pour les sapins, il s’agit essentiellement d’élevages industriels bourrés de pesticides ( à part quelques producteurs attentifs à la planète). Pour Noël, chacun vit sa croix ou son miracle (facile).
    Pour le clip à cliquer, je vide ma boîte à abonnés des médiums, coachs et pinup divers que je croyais cantonnés sur fbk ou insta (avec tout le respect dus aux visiteurs bien entendu).

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      1. AAAAAh mais z’alors j’avais raison, c’était bien un petit coup de pub… familial ! C’est donc avec plaisir Mr. P. que je vais re-re-cliquer sur votre lien. (Il suffisait de le dire !)

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  2. rien compris, de tt façon, je suis ringarde et vais sur les reseaux sociaux une fois par mois, alors, les influenceuses…bon, perso, un sapin artificiel depuis….ouhlala…et je rejoins le mouvement d’humeur contre cette tradition maintenue alors que l’on devrait créer une grotte chez soi pour imiter Bethléem et non pas mettre un sapin commercial. sinon, y a du soleil aujourd’hui !

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  3. « Des millions de foyers vont installer qui un sapin, qui un épicéa, qui un mélèze, qui un cactus, au milieu de leur salon afin de symboliser les fêtes de fin d’année. »

    J’ai pris l’option cactus ! (lu dans la Dépêche du Midi)

    Un cactus dansant et chantant a connu un franc succès au Canada. Vendu par le groupe de grande distribution Walmart, il a été mis en vente pour ses vertus éducatives. Le cactus a rapidement conquis les Canadiens, et s’est retrouvé dans les chambres d’enfants en bas âge. Et pourtant, les paroles de sa chanson polonaise sont loin d’être éducatives…

    En effet, le cactus reprend les paroles d’un morceau de rap polonais, « dans ma tête, cinq grammes de cocaïne, pour décoller et tout oublier ». Une grand-mère, elle-même polonaise, aurait fait cette découverte. Selon un article de CTV News, repris par Courrier international, elle se serait rendue au magasin pour acheter un jouet à sa petite fille de quinze mois. « Ce jouet emploie beaucoup de gros mots et parle de prendre de la cocaïne. Ce n’est pas vraiment ce que j’avais commandé pour ma petite fille » raconte-t-elle. Le jouet devait, initialement, familiariser les enfants avec l’anglais, l’espagnol et le polonais. « Étant moi-même polonaise, j’ai été choquée en entendant les chansons et les paroles. J’ai cru que c’était une blague », confie-t-elle.

    https://www.ladepeche.fr/2021/12/08/un-cactus-dansant-vendu-a-des-enfants-chante-des-injures-en-polonais-et-parle-de-cocaine-9978826.php?M_BT=117716555769#xtor=EPR-1-%5Bnewsletter%5D-20211208-%5Bclassique%5D

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  4. Pedro (mon cactus géant) trône royalement tout au long de l’année dans mon salon, mais refuse catégoriquement de se déguiser en sapin de Noël une fois la bise venue, ça lui fiche les boules rien qu’à l’idée de se faire enguirlander ! Cette année je l’ai menacé de l’envoyer au cinéma voir les Tuche s’il ne faisait pas un effort !

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  5. Le mien est en pur plastique, recyclé de la ressourcerie.
    (Pour info c’est dans la décharge de ma commune, récupéré après le premier confinement).
    @ clodoweg : mon jardin est effectivement trop petit pour abriter un petit sapin qui « deviendra grand  » et mes voisins veillent 😦

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