Jody Schekter, 1979

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Naguère, je vous contais, ici-même, mon goût pour la course automobile. Depuis, l’âge de sept ans, je n’ai, pour ainsi dire, jamais lâché un volant.

En 1973, mes parents adorés, m’inscrivirent dans une académie de pilotage. La première fois que j’ai posé mes fesses dans un karting, je me suis rendu compte que j’étais fait pour cela. Surclassés, je deviens champion de France à dix ans. La scuderia Ferrari me repère et m’offre un volant en Formule 3000, le jour de mes douze ans. Champion du monde. Formule 2 l’année suivante, champion du monde.

A treize ans, j’obtiens mon premier baquet de Formule 1. Dix fois champion du monde, consécutivement.

Et là, vous vous dites, il pipeaute.

Ok, c’est vrai.

Ma monoplace, lors de la première année, était pourvue d’un rehausseur, de petites roues à l’arrière et d’un A sur l’aileron arrière.

Mouais…

Vous n’êtes pas dupes, même si deux ou trois d’entre vous sont allés vérifier sur G.

En réalité, je suis un chauffeur comme les autres. Enfin presque. J’ai douze points sur mon permis et un bonus à vie chez mon assureur. J’ai un seul accident au compteur, mais un beau. J’ai fait un soleil avec ma voiture en août1988. Très rare.

Je n’ai même jamais rêvé de devenir Prost ou Senna. Beaucoup trop dangereux. En revanche, pour mon anniversaire (le 8 janvier, pour ceux d’entre vous qui n’ont pas la couleur), je vous propose de m’offrir un baptême en voiture de rallye, en tant que copilote bien entendu. Je veux vivre cela avant d’aller discuter avec Fangio.

Non, mais sérieusement.

Giifnem29