
Le jour où Kennedy n’est pas mort – R.J. Ellory – Le livre de poche (Sonatine)
Je tiens R.J. Ellory pour l’un des auteurs majeurs de notre époque. Hélas, même les grands faillissent.
« Le jour où Kennedy n’est pas mort » est une uchronie, et je suis très fier d’avoir placé ce mot dans un billet. J’aime bien les uchronies. Mais celle-ci est complètement ratée.
R.J. Ellory a surtout écrit une chronique de la haine. Tout le roman sourd de l’aversion que l’auteur éprouve pour le 35è Potus. On dirait qu’il lui a laissé la vie sauve à Dallas, pour se permettre de le trainer dans la boue un peu plus longtemps (il finit tout de même par le dessouder) en décrivant un homme abject avec les femmes, dont la sienne, alcoolique, drogué et incompétent. Le fiel que Ellory déverse est très embarrassant. Je ne porte pas Kennedy dans mon cœur, comme l’intégralité des pantins à avoir intégré la Maison Blanche. Toutefois, l’insistance d’Ellory confine au règlement de compte. Encore plus étonnant, dans une note de fin d’ouvrage, le romancier se défend de s’acharner sur Jack (ces andouilles d’étasuniens appellent les John Jack), tout en publiant une liste, non exhaustive de ses maitresses (notamment Marlène Dietrich qui avait alors soixante ans). Ellory sous-entend que les services secrets US auraient fait disparaitre des demoiselles trop encombrantes, comme Staline avec ses infirmières. Le procédé est infiniment condamnable, tout comme l’hypocrisie de l’auteur.
Le seul élément intéressant, c’est la théorie de l’écrivain sur la mort de JFK. Ce serait Bobby, le frère, qui aurait commandité l’assassinat pour s’installer sur le trône encore chaud. Si tel est le cas, la Providence a fait son boulot.
A noter que les éditions Sonatine ne brillent pas par leur intelligence. En effet, si le titre de ce bouquin est très mauvais, il faut reconnaitre à Ellory que l’original, « Three bullets », est bien meilleur.
A fuir.
Non, mais culturellement.
Jourd’hu
je ne m’y risquerais pas car de toute façon, je n’aime pas le style de l’auteur, très froid, scalpel
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Pas faux.
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