Oh, la belle bleue !

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Je n’aime pas les feux d’artifice.

Voilà, c’est dit. Et ça fait un bien fou.

Je me sens assez seul sur ce dossier. Tout le monde aime les feux d’artifice. Tout le monde aime les soirées d’été, nouvel an ou 14 juillet, le nez dans les étoiles, à regarder passer ses impôts, en poussant des « oh », des « ah », des « hi », des « ouille putain ça brûle cette saloperie ! ».

Les feux d’artifice s’adressent à ce qu’il y a de plus vil en l’être humain. Les feux d’artifice symbolisent l’attaque aérienne en temps de paix, le tumulte des bombes, les flashs des orgues de Staline. Oui, mesdames messieurs, je l’affirme haut et fort, les feux d’artifice sont la guéguerre en temps de paix. Comme la chasse. Les feux d’artifice sont les frissons sans le danger. Les bombardements sans les abris. La DCA sans les avions.

Je ne comprends pas cet engouement. Je n’aime ni les bruits, ni les couleurs, ni les odeurs (oui, j’ai une truffe à la place du nez) des feux d’artifice. Je n’aime pas les factures que les pyrotechniciens présentent aux municipalités. Donnez-moi trois briquets, deux bougies magiques et un dragon, je fais mieux et moins cher. Oh, je vous entends d’ici, « Quel ronchon celui-ci ! ». Vous trouvez cela joli les fusées de carnaval, les enfants s’émerveillent. Oui, bon, les enfants s’émerveillent devant du papier-bulles ou devant Mat Pokora, laissez-moi douter de la pertinence des goûts des petits machins dont vous avez pris la responsabilité de peupler la planète.

Heureusement, des jeunes gens, bien sous tout rapport, biberonnés aux pétards de la fête nationale, ont décidé de rendre leurs lettres de noblesse aux feux d’artifice. Le seul petit problème, c’est qu’ils s’amusent un peu trop près des commissariats.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29