
Terre de sang – Jacques Mazeau – France Loisirs (L’Archipel)
« Terre de sang » est, typiquement, le livre que l’on trouve dans un vieux carton oublié au grenier, depuis que l’on a vidé la maison de Tata Gisèle, partie trop tôt à 97 ans, en pleine force de l’âge. On a hésité à tout balancer, et puis on s’est dit que des livres, ça ne se jette pas. Au pire, on les donnera à Emmaüs. Et puis un jour, il faut bien faire un peu de ménage dans son propre grenier. Le balai sert peu car on s’assoit sur un vieux tabouret branlant, on approche le carton à moitié déglingué et on y plonge la main. Et c’est le paradis. Que des livres inconnus. Des polars US aux pages jaunies. Des classiques français aux pages cornées par des générations d’écoliers. Des « beaux livres » jamais lus pour ne pas les abimer. Et des romans du terroir.
Le roman du terroir est un genre littéraire assez peu valorisé. Pourtant, selon moi, il mériterait davantage de considération. Il est vrai que je serais bien en peine de vous citer plusieurs auteurs spécialisés dans l’intrigue rurale, à part Jules Michelet et Jacques Mazeau, donc.
J’aime cette littérature boueuse, aux forts relents d’étables, aux doux parfums de foins moissonnés. J’aime la sensation de la terre entre les pages, de la pluie sur la tranche, du soleil en quatrième de couverture.
La plupart du temps, l’intrigue développe de lourds secrets familiaux ou des vengeances liées à un héritage. Les personnages sont burinés. Tous les hommes fument et boivent mais assument le travail de la ferme. Toutes les femmes enfantent, triment, souffrent, le plus souvent en silence.
Ces histoires résonnent, presque obligatoirement, au passé de tout un chacun. Elles nous rappellent l’importance de la terre, des racines, de la transmission.
Lire la littérature du terroir, c’est un peu comme boire une infusion de mémé pour guérir la grippe. Ce n’est pas forcément efficace, mais ça ne peut pas faire de mal.
Non, mais culturellement.
Jourd’hu
Complètement d’accord. D’ailleurs c’est ce que je lis en ce moment, grâce à Franck Linol et à son lieutenant de police Franck Dumontel. Je suis dans le Limousin et c’est très bien !
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Je note. Bonne journée.
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Ma mémé à moi, c’est un plein bol (breton, donc 2 litres) du calva à pépé qu’elle nous servait quand on avait choppé un rhume. Elle disait que ça marchait pour les vers aussi. Et c’est vrai que j’en ai jamais eu.
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belle critique et oui, j’ai connu ce plaisir de découvrir de vieux livres au fond d’un carton, pour moi, c’était des Pearl Buck, auteure à redécouvrir
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Je retrouve cette sensation de soleil en 4e de couv’ chez Pagnol, même si, on est bien d’accord, on est bien loin de l’étable …
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