Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Aujourd’hui, analyse de texte. Un peu de silence s’il vous plaît. Prenez une copie double, marge à droite. Je vous dicte la consigne.
« Après une lecture attentive du texte suivant, œuvre de Gordon Matthew Thomas Summer, vous en extrairez des éléments qui démontreront que l’auteur, en changeant quelques détails comme certains noms propres, aurait pu écrire ses mots hier. »
RUSSIANS
» In Europe and America there’s a growing feeling of hysteria
Conditioned to respond to all the threats
In the rhetorical speeches of the Soviets
Mister Krushchev said, « We will bury you »
I don’t subscribe to this point of view
It’d be such an ignorant thing to do
If the Russians love their children too
How can I save my little boy from Oppenheimer’s deadly toy?
There is no monopoly on common sense
On either side of the political fence
We share the same biology, regardless of ideology
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too
There is no historical precedent
To put the words in the mouth of the president?
There’s no such thing as a winnable war
It’s a lie we don’t believe anymore
Mister Reagan says, « We will protect you »
I don’t subscribe to this point of view
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too
We share the same biology, regardless of ideology
But what might save us, me and you
Is if the Russians love their children too «
RUSSES
» En Europe et en Amérique, il y a un sentiment croissant d’hystérie
Conditionné pour répondre à toutes les menaces
Dans les discours rhétoriques des Soviétiques
, Monsieur Khrouchtchev a dit : « Nous vous enterrerons »
Je ne souscris pas à ce point de vue
Ce serait tellement chose d’ignorante à faire
Si les Russes aiment aussi leurs enfants
Comment puis-je sauver mon petit garçon du jouet mortel d’Oppenheimer ?
Il n’y a pas de monopole sur le bon sens
De chaque côté de la clôture politique
Nous partageons la même biologie, quelle que soit l’idéologie
Croyez-moi quand je vous
dis que j’espère que les Russes aiment aussi leurs enfants
Il n’y a pas de précédent historique
Pour mettre les mots dans la bouche du président ?
Il n’y a pas de guerre gagnable
C’est un mensonge auquel on ne croit plus
Monsieur Reagan dit : « Nous vous protégerons »
Je ne souscris pas à ce point de vue
Croyez-moi quand je vous
dis j’espère que les Russes aiment leur les enfants aussi
Nous partageons la même biologie, quelle que soit l’idéologie
Mais ce qui pourrait nous sauver, toi et moi,
c’est si les Russes aiment aussi leurs enfants. »*
*avec l’aimable collaboration approximative de Google Trad.
Bon, je vous laisse le temps nécessaire pour me faire parvenir vos copies.
Cette chanson me bouleverse depuis plus de trente ans. La simplicité des mots, les images fortes (« Oppenheimer’s deadly toy »…),la voix de Sting et cette musique, à la fois angoissante et gaie (cela semble impossible, pourtant, c’est ce que je ressens lorsque j’entends ce chef d’œuvre), tout est parfait. Une chanson de 3 minutes 30, juste une chanson, sans haine, sans sensiblerie. Des mots que j’aurais voulu écrire. L’état de grâce de la justesse artistique.
Non, mais sérieusement.
Gifnem29
Les mots me manquent, et Sting les manient avec tellement de talent qu’il n’y a pas grand-chose à ajouter. C’est édifiant.
Seule une contrepèterie me vient… mais seulement avec votre permission.
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Faites faites !
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Qu’on mette ce gros poutou sous les verrines !
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Bravo !
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Magnifique et comme tu le dis si bien, bien trop d’actualité 😔
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Pour les fainéants (comme moi) qui ne parlent pas anglais :
Non mais ! Bon dimanche (de pelle à gâteau)!
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Magnifique chanson porté par un chanteur exceptionnel et toujours d’actualité .
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portée bien sur !
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