Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Aujourd’hui, je voudrais vous entretenir d’un sujet qui connait un vif succès dans les EHPAD de France et de Navarre, un sujet qui, quoi qu’on en dise, concerne tout le monde, du plus humble au plus nanti.
Je voudrais vous parler d’une saison qui n’existe que dans le nord du Finistère, on l’appelle le printemps de merde (assez proche d’une autre nommée « été de daube »).
Chaque soir entre la tisane et le dernier pipi, avant d’entamer la périlleuse ascension qui me mène vers ma couette, je regarde le bulletin météo afin de savoir quels vêtements installer sur mon valet de chambre, dans le but de couvrir mon corps délicat si sensible aux frimas et autres caprices du ciel. Depuis quelques jours, la fille d’Alain Gillot-Pétré et de René Simon annonce un tems magnifique sur l’ensemble du territoire, avec quelques brumes matinales qui se dissiperont dans le courant de la matinée (elle n’est pas fortiche pour les synonymes). Sauf que.
Sauf que, par chez moi, et plus généralement dans une bande littoralement terrestre d’une centaine de mètres à partir du point le plus bas du jusant, la « brume de chaleur » ne se lève jamais. C’est bien simple, plus il fait chaud, plus il fait froid. En juillet 2003, j’ai déménagé de Poitiers, 43° à l’ombre, et suis venu passer quelques jours dans la maison de famille que j’occupe actuellement, 17° à la brume. On se caillait les miches, à faire décongeler les maquereaux sur le barbecue, alors que, moins de deux cents mètres plus loin, les vieux tombaient comme des mouches en cherchant le trou de la serrure de leur porte d’entrée (et le chouchen n’y était pour rien cette fois).
La brume est si dense en période de canicule printanière (et estivale) qu’il arrive, fort souvent, que nous entendions la corne du Hollandais Volant qui louvoie entre les supertankers et les touristes imprudents.
Des pêcheurs à pied sont morts d’épuisement à moins de vingt mètres de la cale et de la vie sauve, quelques rares crevettes frétillant au fond de leur panier.
Les mouettes naviguent au radar et percutent régulièrement les avions de ligne qui, pourtant, évitent les lieux autant que le ciel du triangle des Bermudes.
Jopic Lagadec, 83 ans aux prunes, porté disparu, a été retrouvé dans le lit (clos) de Marc’harit Mesguen, 81 automnes, sa voisine, après s’être égaré sur la lande.
Et ce con d’ordinateur qui m’annonce « 17° temps dégagé », alors qu’il gèle et que je ne vois pas à cinquante centimètres au-delà des baies vitrées.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29
Les prévisions de la météo sont une vieille histoire, déjà en 74…
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Et, les Bogdanoff, dans tout ça ?
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Comme promis, je n’en parle pas.
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Très bien ! Je m’en chargerai dans un prochain billet (J’ai bien connu leur sœur… cela me fera un bon début).
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Une bonne introduction, voulais-je dire.
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Ça me rappelle ma bonne vieille Franche-Comté natale…
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Quand j’habitais à Auxonne entre Dijon et Dôle il y a déjà un quart de siècle, les gens du coin disaient qu’il n’y avait que deux saisons par là-bas… Le 15 août et le reste de l’an… Et je méditais l’info en suivant, sur la route, les tracteurs d’oignons, spécialité fort vêtue du coin! La météo n’a pas fini de nourrir nos conversations!
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Décidément, j’aime bien vous lire 😊 Votre prose imagée traverse sans problème la brume ! Bel exploit !
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L’avantage dans tout cela, c’est que de vos rétroviseurs ne doivent plus être souillés.
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Ben si, bizarrement.
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