Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me raconte.
Depuis quelques jours, je geins, ici-même, à propos des misères que m’inflige mon corps. Ce que vous ne savez pas, car je suis assez modeste sur cet aspect de ma vie, c’est que, à une époque, je lui ai en ai beaucoup demandé, à cette enveloppe parfaite.
En effet, j’ai vécu une vie de sportif de haut niveau. Enfin, de niveau. Bref, j’ai fait du sport.
J’ai dix ans, et, bien que mes géniteurs considèrent que je ne dois pas me mêler à la plèbe, je parviens à leur extorquer une inscription au club de football local (celui chapeauté par les curetons, pas celui du diable, faut pas déconner non plus). A l’époque, le premier échelon s’appelle les « Poussins ». Selon vos capacités, vous êtes affecté à l’équipe A, B, C etc… Bien entendu, j’intègre les « A ». Latéral droit.
En réalité, les éducateurs (les pères volontaires, pas le mien qui a autre chose à foutre le samedi après-midi, puis le dimanche matin), n’ayant aucune idée de notre niveau, nous font jouer les premiers matchs, à tour de rôle, afin de constituer les équipes. Rapidement, les pères considèrent que je suis nul et me rétrogradent en équipe « D » (personne ne prend ma défense, puisque mon géniteur de daigne pas se déplacer dans un endroit boueux). Chez les « D », on trouve la lie. Nous devons être, au moins, quarante gamins pour onze places. Résultat, je ne joue jamais.
L’année suivante, en « Pupilles », ma mère « oublie » de m’inscrire.
L’année suivante, je prends les choses en main et, en août, je fais la démarche pour jouer en « Minimes ». Sauf que, entre temps, sans me demander mon avis, mes géniteurs me placent en internat. Je ne peux pas assister aux entraînements, le mercredi après-midi. Tous les samedis, je vais voir les convocations pour le match du dimanche matin. Je n’ai jamais vu mon nom.
L’année suivante, j’abandonne le football.
Je m’oriente vers le judo, le tir à l’arc, la voile, le curling et l’iron man.
Ben non, rien de tout cela.
Il paraît que je n’ai pas voulu que ma mère m’inscrive au judo. Comme si j’avais mon mot à dire !
Vous l’avez compris. A part pour les bars parallèles et les galipettes (et encore, je n’ai jamais été un acharné de la bête à deux dos), je n’ai pas beaucoup exigé de mon corps. D’où les dysfonctionnements actuels.
J’ai bien skié un peu, mais, à vrai dire, je me faisais plus mal qu’autre chose. Puis un peu de golf, mais j’étais trop nul.
Quand je pense à ce que le sport français a perdu…
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29
😀
J’aimeAimé par 1 personne
dur, dur ! toutes ces carrières où vous auriez excellé es et qui ont perdus leur meilleur atout !
J’aimeAimé par 1 personne
En effet, l’humanité a beaucoup perdu !
J’aimeJ’aime
bravo pour le titre de cette rubrique au fait !
J’aimeAimé par 1 personne
On fait ce qu’on peut, mais merci, c’est gentil.
J’aimeJ’aime
Je désespérais, mais, pour une fois, cela nous fait au moins un point non commun ! Cependant, pour te rassurer, le résultat en fin de vie (ben, oui, on y est, mon pote !) est quasiment identique chez un ancien sportif : douleurs généralisées (tendons trop sollicités ?), problèmes cardiaques (cœur trop musclé… bloc de branche… arythmie… !), et j’en passe et des meilleurs. Comme dans tout, l’excès nuit… !
J’aimeAimé par 2 personnes
Tu as été un « grand » sportif ?
J’aimeJ’aime
Avoir un jour sauté une sauteuse à la perche, ça compte?
J’aimeAimé par 2 personnes
Oui, bien sûr.
J’aimeAimé par 1 personne
Sans aucun doute, je ne suis pas la seule à décerner à votre plume la 🏅 de l’humour. La blogosphère a gagné ce que le sport français a perdu!
J’aimeAimé par 1 personne
C’est trop gentil. Mais, maintenant j’ai un rang à tenir. La pression !
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai croisé dans ma vie pas mal de professionnels du ballon. Mais c’était au bistrot. Certains ont fini en prison; les autres dans des centres de désintoxication. Le sport est une terrible addiction. La pêche aussi, électoralement parlant.
J’aimeAimé par 2 personnes