Tracas

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

J’ai déjà eu l’occasion de vous entretenir de mes rapports quelque peu tendus avec les services administratifs de Pôle Emploi. Ceux-ci ont encore grimpé d’un degré dans l’escalade de l’incompréhension mutuelle. De mon côté, je ne souhaite qu’une chose, que l’on me laisse tranquille tout en me versant une fort modeste pension, afin que je puisse user de mon temps à noircir de l’écran. De son côté, l’administration s’évertue à me convaincre qu’il me reste quelques belles années de labeur au service d’un patron enclin à me verser une rétribution pour conduire un bus ou pour servir des pizzas (et éventuellement pour servir des pizzas dans un bus).

Pour apaiser le courroux de la dame dont la profession consiste à décortiquer les dossiers des demandeurs d’emploi(s) afin de vérifier que ceux-ci agissent de façon concrète dans le but de rejoindre la cohorte des travailleurs, j’ai anticipé un futur improbable rendez-vous auprès de mon conseiller dans le but de lui exposer mes projets d’avenir. A savoir, l’autoédition et la vente de mes propres romans, notamment sur les marchés. Clairement, je joue la montre, mais je suis, également, conscient que j’ai suffisamment tiré sur les cordons de la bourse de l’état.

Hélas, monsieur mon conseiller, qui se souvient parfaitement de la date de notre dernière rencontre (!) (mars 2020, juste avant le premier confinement), se trouve fort dépourvu lorsqu’il s’agit de me délivrer les paroles que j’attends de lui. Alors, il fait ce qu’ils font le mieux chez Pôle Emploi, il délègue.

Il m’expédie chez BGE Finistère, Activ Crea. Bon, pourquoi pas, c’est à un kilomètre. Cet organisme accompagne les personnes dans la réflexion à la création d’entreprise et vérifie la faisabilité du projet.

Le monsieur qui me reçoit est fort sympathique, toutefois, il reconnait, assez rapidement, qu’il n’a jamais eu à s’occuper d’un projet comme le mien. Il me donne les coordonnées d’une dame artiste qui devrait pouvoir m’éclairer, et m’oriente vers la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) qui sera à même de m’expliquer comment obtenir une carte de « vendeur ambulant ». Soit. C’est à trois cents mètres.

Je rencontre trois dames, très gentilles. Aucune ne maîtrise le sujet. La troisième me conseille de suivre une formation autour de la micro-entreprise (175 euros dont 105 peuvent être financés…).

Je rentre chez moi, un peu circonspect.

Puis je saisis mon téléphone, et j’appelle la dame artiste.

Et j’apprends qu’un autre monde existe.

(si vous voulez lire le récit de ma rencontre avec une fée, veuillez en faire la demande expresse auprès de mon agent qui vous indiquera la procédure pour me verser plein de sous ; non, je plaisante, la suite, demain)

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29

14 commentaires sur “Tracas

  1. Avec tous ces rendez-vous et cet emploi du temps de ministre (!), j’apprécie encore plus que vous ayez pris le temps de parcourir mon blog et de « liker » tous les articles lus.
    Ce matin, j’ai découvert le tas de mails attestant votre passage et croyez-moi, ça m’a mis de bonne humeur pour la journée … Merci !!!

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