Miles dévissent

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me raconte.

Je ne vous ai jamais caché que je suis un grand voyageur. J’ai, tout de même, pris six fois l’avion. La Grèce, Malte et…

En 199. (impossible de me souvenir du dernier chiffre, donc, dans le doute, je m’abstiens), j’apprends qu’une amie s’est installée au Maroc. Ni une ni deux, je décide d’aller lui rendre visite. J’en parle à une autre amie qui s’emballe et s’invite au bal. Elle-même en touche un mot à un ami, qui s’avère être l’ex de la néo-marocaine, qui boucle sa valise à son tour.

Nous voilà tous les trois dans l’avion de Royal Air Maroc. Mais l’avion ne décolle pas. Problème, il y a plus de bagages que de passagers. Pas grave, les bagagistes vident la soute pour écarter l’intrus. Je suis content de ne pas posséder de caleçons en cristal vu la délicatesse avec laquelle ces messieurs éjectent les valises. Deux heures de retard, mais nous décollons. La petite jeune femme installée entre les deux gaillards. Elle nous tient la main. Nous sommes tous les deux terrorisés par les voyages aériens. Me concernant, ce n’est que le décollage qui me fait peur. L’autre, il a peur tout du long. Quelle poule mouillée !

Atterrissage à Casablanca. Notre amie nous attend à l’aéroport. Elle habite une charmante maison en périphérie. Nous sommes au mois d’avril. Les nuits sont fraiches, à peine 67°.

Le lendemain, nous louons une voiture pour un périple vers Marrakech. Mais avant, il faut traverser Casablanca, Casa pour les intimes. A raison de 100 mètres à l’heure, nous mettons deux ans et demi à sortir de la ville. Puis, c’est la route vers la liberté. Certes, les gendarmes marocains sont assez présents sur la route touristique, et, il s’avère que la majorité d’entre eux a égaré son portefeuille. Bien volontiers, nous les dépannons de quelques pièces.

Si l’on exclut l’électricité (dans notre chambre d’hôtel, l’interrupteur n’éteins pas l’ampoule ; j’insiste et provoque un court-circuit qui met le feu ; rien de grave), Marrakech est une ville sympathique. Surtout si vous n’êtes pas ophiophobe. Je le suis. Souvenir mitigé de la place Jamaa El Fna et de cet enfoiré qui voulait, à tout prix, qu’un python me serve d’écharpe.

Le lendemain, direction Mogador. Très jolie ville. Paradis des fumeurs de chichon. Tous les mecs nous proposent de la drogue. Nous sommes hébergés chez l’habitant. Absolument charmant. Une grande pièce pour nous tous seuls avec des « couchettes » le long des murs et une vue imprenable sur l’océan, en penchant bien la tête. Le fils de la maison nous propose du chichon. Soirée au restaurant. Erreur de ma part, j’ai bu un verre d’eau. Nuit difficile.

Le jour suivant, nous remontons vers Casa en suivant la côte. La mer est marron. Tout à coup, elle devient turquoise. Nous décidons de nous arrêter pour piquer une tête. Juste à côté de l’usine qui rejette de l’eau turquoise.

Soirée à Casa. Restau avant de prendre l’avion. Les crevettes sont venues à pied de Madagascar. Pour une fois, j’ai du bol, j’ai choisi le couscous. Pas notre amie. Je crois qu’elle n’a toujours pas oublié le vol de retour. Personnellement, j’ai gardé mon plat à tajine en bagage à main. On ne sait jamais, s’il manque un passager…

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – juillet 2022

10 commentaires sur “Miles dévissent

  1. Bonjour j’aime beaucoup la façon dont vous racontez ce voyage, c’est « très imagé » le verre d’eau, le retour de votre amie, , cela a ravivé un souvenir, nous étions à Djerba avec un couple d’amis, bien sûr ne pas boire d’eau mais ils (mon mari et le couple d’amis) avaient mis des glaçons dans leur jus d’orange, la cata!!! à l’aéroport.. Bonne journée Amicalement MTH

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  2. Quand je vous le dis qu’il faut arrêter de boire de l’eau ! Moi, le Maroc, j’ai bien aimé. J’ai même sympathisé avec un commandant de la Police (du côté de Ouarzazate (Ouarzazate et mourir… ) qui m’a invité chez lui (couscous of course) ! Des gens très hospitaliers (si on évite les grandes agglomérations…). Une des plus grandes frayeurs de ma vie aussi… un oued totalement à sec qui s’est transformé en une furie indescriptible seulement quelques secondes (j’ai bien dit secondes… c’est là, qu’est la frayeur… ) après notre passage en voiture. Réfugiés sur une hauteur (toute relative) nous étions morts de trouille… puis avons été bloqués une journée entière ensuite (plusieurs villages inondés). Sinon, très chouette pays !

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