Morituri te salutant

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je fais le point.

N’ayant pas rencontré Merlin pour lui acheter une dose de philtre d’immortalité, plus les jours passent, moins il m’en reste à passer sur cette pauvre Terre. Non, je vous en prie, séchez vos larmes, je n’ai pas encore l’intention de tirer ma révérence, bien que je me demande, certains jours, si je n’ai pas basculé sur la réserve. Et en plus, je ne suis plus sous garantie.

Il me prend de réfléchir à ce que je voudrais faire avant de passer l’arme à gauche.

En musique.

J’ai souvent écrit, ici-même, que je n’étais pas mélomane, et que j’avais du mal à différencier une guitare d’un saxophone. Toutefois, j’aimerais mener à bien deux projets « musicaux ».

Le premier n’est pas trop compliqué. Je voudrais assister au FIL (Festival Interceltique de Lorient, pour ceux qui n’ont pas la couleur). J’adore le FIL. Ce soir, comme tous les ans, j’ai regardé la retransmission du « Grand Spectacle ». La musique celte me transporte (même si mon aphorisme favori est le suivant : « Un gentleman est un homme qui sait jouer de la cornemuse mais qui s’abstient »). « Amazing grace » me bouleverse. Quand j’étais gamin, un pédiatre avait conseillé à ma génitrice de m’inscrire à un cours de bombarde pour développer ma cage thoracique un brin déficiente. Bien évidemment, elle n’en fit rien. Trop de contraintes, certainement. J’aurais tellement aimé appartenir à un bagad. J’adore cette discipline quasi militaire, sans les armes, cette fraternité/sororité, peut-être artificielle, peu importe, et par dessus tout, je vénère les guêtres de ces messieurs. De plus, l’avouerai-je, les danseuses irlandaises dégagent une telle sensualité…

Le second est un peu plus alambiqué. Un jour, je m’offrirai un banjo. C’est stupide de se procurer un instrument de musique, lorsque l’on sait que l’on n’en tirera jamais le moindre son. A voir. J’aime énormément le son du banjo, depuis la première fois que j’ai vu « Délivrance ». J’en veux un épicé tout (au passage, je n’ai pas les références, mais si vous aimez « Thunderstruck » d’AC/DC, la plus belle chanson du monde selon ma grand-mère, cherchez une version « bluegrass » sur YouTube, vous m’en direz des nouvelles).

A visiter.

Comme je déteste voyager, je ne verrai jamais le Taj-Mahal ou le Machu-Pichu. Enfin si, je les ai déjà vus de nombreuses fois, pour de faux. Cependant, en calculant un kilométrage raisonnable, j’imposerais bien ma présence à.

Rocamadour. Parce que mon amour est parti avec le loup dans les grottes de Rocamadour et que j’attends son retour. Depuis le temps, autant que je me déplace.

Les plages du débarquement – En effet, encore la guerre. Pourtant, ce qui m’attire vers ces lieux, c’est le contraire de la guerre. C’est la vie. Des cimetières pleins de jeunes gens qui auraient éprouvé beaucoup de mal à situer la Normandie sur une carte sont venus y mourir pour que d’autres, dont ils n’avaient strictement rien à foutre, puissent vivre libres. Ce serait presque beau si ce n’était pas si insupportable.

Il est temps que je me bouge le cul.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – août 2022

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19 commentaires sur “Morituri te salutant

  1. Mais puisque vous jouez déjà, avec tant de brio, de la musique des mots, pourquoi tant d’objectifs improbables?
    « épicé tout »… Quelle « poilade » vous m’avez déclenchée! Pour vous, nulle nécessité de maîtriser une anche ni de gratter des cordes pour faire réagir ceux qui vous entendent!
    Quant à voyager… Bon courage ! Rien n’est plus difficile que sortir de son antre pour certains sédentaires dont je suis… Heu, si vous y parvenez, ayez la bonté de rester connecté en tout cas… Pensez à votre… Auditoire !

    Aimé par 1 personne

    1. Je fais des progrès… Rien que pour cette chronique je suis d’accord avec deux intervenants. Un record…. il fallait bien le souligner.
      J’adore la cornemuse et Sherlock Holmes. Donc ni Véronique ni l’ami Salgrenn vont me rayer de la liste de leurs amis. C’est toujours ça de gagné hein?

      Premier voyage en Ecosse en 1964. Arrêt en pleine campagne et j’entends une cornemuse. Je m’approche… il s’agît d’un cimetière de village et un authentique autochtone, en habit de joueur de cornemuse, joue de cet instrument, seul, debout sur une tombe. Le temps de sécher mes larmes, de reprendre la route avec les yeux encore humides, je me sens obligé d’entrer dans un pub pour me taper une ‘pale ale’. Renseignement discrètement pris auprès du patron, j’apprends qu’il s’agit que le musicien est un copain de régiment du gisant sous ses pieds à qui il rend hommage chaque semaine, discret et émouvant!

      Aimé par 4 personnes

  2. Au fait… Qui donc les mortels que nous sommes saluons-nous, dans cet article ? « Te » qui est-ce ? Heu… je vous salue Marie, Patrick, Norbert, Ernest, Karouge… Qui fréquentez ce salon où l’on cause si bien et aussi tous les humains et animaux sympas sachant jouer un hymne d’amitié ! Amen….
    « Amenons-nous dans ce bois,
    Pendant que le leu s’ébat… »
    Euh… le loup ce serait la faucheuse… Mais je suis en panne d’inspiration et vous passe le relais lyrique ! A toi, l’Ami ( e), puisque nous sommes moribonds, d’entonner le canon ! ( Pour le maître des lieux et moi… que de l’aqua simplex SVP… Perso, je ne supporte pas même l’odeur d’alcool et souhaite retarder toute mise en bière !)

    Aimé par 2 personnes

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