Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Hier, j’ai bu un verre de lait.
Je conçois que cette information ne remue pas plus que ça votre fibre patriotique, toutefois, je n’avais pas bu de lait depuis, ouh lala ma pauvre dame !
J’ai tendance à, un peu, abuser de ce que j’aime.
Lorsque j’avais 18/20, le liquide qui intégrait, en majorité, mon organisme, après la salive, était un soda étasunien dont le nom commence par coca et finit par cola. J’en buvais un litre à un litre et demi par jour. Au petit déjeuner, je descendais, à jeun, un bon demi-litre de ce breuvage qui, me semblait-il, me procurait l’énergie nécessaire pour affronter le monde et ses vicissitudes. Un matin, après ma collation gazéifiée, je ressentis une brulure interne qui, rapidement, devint insupportable. Le médecin que je consultai dans l’heure (si, à l’époque c’était possible), m’annonça que l’abus de cette substance entrainait souvent (je n’étais pas un cas) des dysfonctionnements de l’œsophage, sans gravité, fort heureusement. L’arrêt immédiat de ce poison me rendit un système digestif plus ou moins fonctionnel.
Dès lors, il me fallait un substitut. Déjà, à l’époque, le café me refilait de la tachycardie et je considérais que le thé était une boisson de gonzesse (comme quoi, la jeunesse n’est pas toujours synonyme d’intelligence). J’optais pour le lait.
Afin d’assouvir ma nouvelle passion, j’adoptais une vache qui me fournissait ma dose quotidienne. Je la nommai Marguerite car je faisais déjà preuve d’une grande originalité. Malgré l’exiguïté de mon logement d’étudiant, Marguerite se plut dans sa nouvelle vie. Je me fournissais en fourrage aux « Restos du champ » et promenais mon amie bovine, afin qu’elle se soulage sur les pelouses du campus, le soir, lorsque les bourgeois étaient rentrés chez eux pour regarder Intervilles et ses vachettes. De toute façon, Marguerite n’aimait pas ce programme qu’elle considérait comme avilissant pour ses congénères. Marguerite me quitta pour un taureau qu’elle rencontra à Bilbao à la foire aux bestiaux qu’il était beau qu’il était beau l’taureau (si quelqu’un a la référence, je me sentirais moins seul). De désespoir, j’arrêtais le lait pour me consacrer à la bière.
Je n’ai plus de nouvelles de Marguerite, elle doit finir ses jours dans les prairies d’Andalousie, mais à chaque fois que je me sers un verre de lait, j’écrase une petite larme.
Et puis, comme j’ai déjà bu un litre, je me sens citoyen et solidaire de la filière laitière.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – septembre 2022
🤣🤣🤣👍
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J’ai mis un j’aime, mais seulement pour le texte, pas pour le contenu. Jamais bu une goutte de ce liquide dans ma longue vie. Jamais et j’affirme qu’on survit très bien à cette abstention. Du reste il est prouvé que boire du lait de vache est une aberration. Le corps humain est destiné à boire du lait maternel, et seulement pendant un certain temps. Ensuite, il y a d’autres boissons préférables.
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Bonjour j’ai doré le texte, par contre depuis l’enfance je déteste le lait!!! que l’on ne me parle pas du café au lait que l’on forçait une camarade à avaler, elle le vomissait dans la rue à peine sortie de chez elle, dégoûtant pour moi qui allait à l’école avec elle. par contre ma mère avait vite abandonné « le forçage au lait » je buvais de la chicorée, d’ailleurs je bois toujours du « Ricoré, non je ne suis pas payée pour faire de la pub Bonne journée Amicalement MTH
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J’ai été élevé au café au lait aussi. Je me demande comment je pouvais avaler cette horreur.
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Génial Trenet! Merci pour ce rappel.
Débit de lait, débit de l’eau… ajoutons le débit du grand Charles en matière de paroles!
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« As tu vu la vache la vache aux yeux bleus bleus bleus… C’était un vache de beau taureau…. » Je vous épargne le milieu mais j’adore chanter ça sur mon vélo quand je passe devant des vaches! Ta Marguerite a-t elle les yeux bleus ? 😉
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Bien évidemment !
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