
Rancune – Jeremiah n°39 – Hermann – Dupuis
Hermann est un génie. C’est également un vieux monsieur dont les media ignoreront la disparition le jour venu, et je m’en révolte à l’avance.
Dessinateur de bandes-dessinées puis dessinateur et scénariste, Hermann est, avec son comparse Greg, le créateur de deux des plus grandes séries de l’histoire de la BD. « Bernard Prince » et « Comanche ». Ces deux séries, nées dans les années 70, et abandonnées par Hermann au tournant des années 90 (beaucoup reprises jamais égalées) sont de pures merveilles pour qui aime la ligne claire de l’école belge et la BD d’aventures.
« Bernard Prince » est un aventurier un peu dandy, qui, flanqué de ses deux compagnons Barney Jordan le vieux loup de mer et Djinn le jeune disciple, parcourt les sept mers sur son « Cormoran » au gré des cargaisons. « La fournaise des damnés », notamment, appartient à la crème de la BD.
« Comanche » est une jeune femme qui règne avec force et féminité sur un ranch. Nous sommes à la fin du 19è siècle, au far-west. Ne surtout pas se laisser éloigner de cette série exceptionnelle sous prétexte qu’il s’agit du monde des cow-boys, ce serait une grave erreur (tout comme « Blueberry » d’ailleurs). L’une des originalités de cette série est que Comanche lui donne son nom, mais elle n’est pas le personnage principal. L’épisode « Les shérifs » est l’une de mes trois BD favorite (avec « Quitte ou double pour Alak 6 », un Bruno Brazil et « Du sable plein les dents », un Jeremiah).
Jeremiah justement. Cette série marque l’émancipation de Hermann. Il abandonne Greg et se lance seul dans une grande aventure, dessinateur et scénariste. Les histoires se situent dans un monde post-apocalyptique, où les hommes tentent, tant bien que mal, de survivre dans des villes en déliquescence, la plupart du temps dirigées par des fous fanatiques. Cette série est très inégale. Des chefs d’œuvre y côtoient des œuvres mineures.
Hermann présente une particularité assez rare dans le monde de la BD. Au fil des ans, son trait a beaucoup évolué. Adepte de la ligne claire réaliste (style « Blueberry » par exemple), avec Jeremiah, il ose le trait plus flou, plus sombre, avant de casser complètement les codes dans les derniers albums qu’il peint à l’aquarelle.
Plus encore que « Jeremiah » (qu’il faut lire dans l’ordre chronologique), découvrez l’œuvre de monsieur Hermann. C’est un ordre.
Non, mais culturellement.
© Jourd’hu – septembre 2022
OK, les ordres sont les ordres.
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Rompez !
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oui je vais obéir aussi
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Farpait.
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La narration, dans une BD, cultive l’ellipse tandis que les dramas démultiplient d’infimes scènes pour faire percevoir l’évolution psychologique d’un personnage. Je n’ai pas souvenir d’avoir jamais été impressionnée par une case de BD comme je le suis par un gros plan fixe souligné par des sons appropriés, dans mes séries télévisées…
Mais j’obéirai à votre ordre pour… acheter une BD à Noël aux hommes de ma famille. Merci.
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Je viens de finir Sarejevo Tango… Je suis très client d’Hermann. La saga Jeremiah est étonnante.
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Je garde l’idée pour Môsieur qui saura l’apprécier. Je ne suis jamais parvenue à lire une BD. Faute avouée…
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… à moitié dans son lit. C’est pas ça ?
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J’ai un doute. N’est-ce pas plutôt une histoire de lunettes ?
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Faute avouée lunettes sur le nez ?
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Lunette avouée faute à moitié pardonnée ?
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Perso j’aime beaucoup Jeremiah, mais surtout son acolyte Curdy et sa mule Ezra. Voilà
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Je crois que Ezra est décédée.
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j’avoue que cela fait un sacré bout de temps que je n’ai plus suivi l’actu de Jeremiah. J’ai un sable plein les dents qui traine dans ma collec de BD, mais l’intégrale, ça doit faire environ 35 ans que je l’ai lue…Circonstances atténuantes à mon ignorance de ce deuil terrible
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