Zéro tracas zéro blabla

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Le MMA est autorisé en France depuis 2020. Jusqu’à cette date, notre pays était l’un des rares à proscrire ces combats sauvages. Pour ceux d’entre vous qui n’ont jamais entendu parler du MMA, il s’agit d’un combat entre deux hommes ou deux femmes qui regroupent tous les autres sports de combat. Autrement dit, les pugilistes mélangent la boxe anglaise, la boxe thaï, le judo, le karaté et tout plein d’autres activités dans lesquelles deux personnes consentantes se foutent sur la gueule au risque d’y laisser leur peau, ou, pour le moins, de développer une grave pathologie type Parkinson, bien avant l’âge habituel, à force de se filer des mandales sur la tronche.

Vous allez me dire que ces messieurs dames sont majeurs et vaccinés, et qu’ils font ce qu’ils veulent de leur corps, de leur santé, dans la mesure où c’est légal. Certes.

Vous allez me dire que la boxe anglaise est surnommée le noble art. Certes.

Vous allez me dire que les arts martiaux sont une philosophie davantage qu’un sport de combat. Certes.

Il n’empêche.

Une image me revient à l’esprit. Celle de Mohamed Ali allumant la flamme olympique à Atlanta. Il tremblait sous l’effet de la maladie qui l’emportera quelque temps plus tard.

Une autre image me vient à l’esprit. Celle de ces enfants asiatiques qui se battent pour quelques billets, sous les yeux de leurs parents qui se délectent de ce spectacle ignoble.

Enfin, d’autres images me viennent à l’esprit. Celles de ces jeunes qui se défoulent (?) en frappant au hasard des personnes âgées dans la rue.

Alors, le MMA est un sport codifié. Il existe une soixantaine de coups interdits. Toutefois, il est possible de castagner son adversaire s’il est à terre, tant que l’arbitre n’intervient pas. Il vaut mieux ne pas trébucher si l’homme en noir est allé écluser une bière à la buvette. Ok, c’est rare. C’est également un sport dans lequel les projections de sang n’interrompent pas le combat. Pas d’éosine, de sparadrap ou de bisou qui guérit. Démerde-toi camarade.

La violence me terrifie. Je n’y ai (presque) jamais été confronté. La dernière fois que je me suis battu, j’ai perdu contre ma petite cousine de sept ans. Le spectacle de la violence réelle, je ne parle pas de la violence artificielle du cinéma, par exemple, me semble superfétatoire. C’est comme mettre de l’huile sur le feu, quoique l’essence soit plus efficace.

On entend souvent que nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours. En effet, mais il est sans doute possible de ne pas vivre dans un monde de violence édifiée en spectacle.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – octobre 2022

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