DDE

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me raconte.

Dimanche, je rejoins mes quartiers d’hiver. J’occupe la maison principale de ma génitrice depuis début mai, à titre gracieux, mais contre de menus services.

L’un d’entre eux consiste à prendre soin des 2000 m2 du jardin. Pas de problème, ça me plait.

Sauf que cette année, je n’ai quasiment rien fichu. La faute à mon épaule gauche dont je vous ai largement abreuvé. Pour ne pas subir les foudres de la patronne, qui se fout de mon épaule comme de l’an 40, maintenant que je vais mieux, je mets les bouchées doubles. Depuis hier.

L’avantage, c’est que le garage de ma mère déborde d’équipements pour tondre, tailler, ramasser et tout le toutim. L’inconvénient, c’est que ma mère, têtue comme une mule, est persuadée que les outils les moins chers sont les meilleurs, du moins pas pires que les autres. Par conséquent, elle se fournit beaucoup dans une enseigne que je ne nommerai pas pour ne pas être poursuivi en justice, mais dont le nom commence par li et finit par deul. Donc, la plupart des engins sont de la crotte.

Petit florilège.

La tondeuse. Rien à dire. Machine à batterie qui fonctionne merveilleusement. La patronne a cassé son PEL pour acheter ce truc.

La tronçonneuse électrique. Méga daube. Que vous la branchiez ou pas, elle est totalement inefficace sauf sur les branches qu’un enfant de cinq ans casse à la main. Heureusement, je peux compter sur ma fidèle Marie-Caroline.

Le taille-haies électrique. Correct, mais le fil est toujours aussi pénible.

La souffleuse-aspireuse. Je viens de la découvrir. Depuis hier, je ramasse à la main et à la main (le ramasse-feuilles et les extrémités de mes deux bras) des tonnes de feuilles mortes et, surtout, des tonnes de ces saloperies de faines. La souffleuse-aspireuse est d’une aide précieuse, sauf qu’elle est équipé d’une mini broyeuse intégrée, qui s’étouffe toutes les deux minutes, et qui fait chauffer le moteur chinois qu’il faut laisser refroidir deux heures.

L’aspirateur industriel. Lorsque nous l’avons sorti du carton, une des quatre roues est tombée. Pas de SAV, forcément. Donc, il faut le porter et il pèse un âne mort. Il peut aspirer et souffler. Il suffit de basculer un bouton pour choisir la fonction adéquate. J’ai voulu aspirer la cendre dans la cheminée. J’aurais dû vérifier le bouton. J’ai de la cendre jusque dans les oreilles.

Comme mon signe astrologique est scoumoune ascendant manque de bol, je suis parvenu à me niquer le genou en tronçonnant. Ce n’est pas ma chère Marie-Caroline qui est en cause, mais une branche rétive qui voulait s’esquiver en douce et qui a rencontré ma rotule.

En principe, demain il va tomber des hallebardes. J’aurai du temps pour nettoyer le salon et mes oreilles. A cloche-pied.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – octobre 2022

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