Toufoulcan

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Je n’aime pas le monde de la politique, mais je m’y intéresse. Je ne suis pas à un paradoxe près. J’estime que les personnes qui nous dirigent, ou qui aspirent à le faire, devraient, pour le moins, être équipées d’une solide éducation et maîtriser les rudiments de la langue française.

Admettez que l’on imagine assez mal le Général proposer à l’un de ses opposants d’aller manger ses morts (même un soir d’Halloween). De la même façon, il est peu probable que monsieur Pompidou usât d’un langage ordurier pour s’adresser à l’assemblée ou qu’il s’adressât à un concitoyen dans des termes proches de « Casse-toi pauvre con ».

Peut-être suis-je un vieux con, mais je pense que la représentativité électorale devrait tourner sept fois (voire un peu plus) sa langue dans sa bouche avant de massacrer la langue française.

Madame Rousseau, dont seul le patronyme est un semblant d’excuse vu qu’elle le partage avec le philosophe le plus inutile de l’histoire de la philosophie qui, de toute façon, je le rappelle, ne sert à rien, vient, encore, de faire parler d’elle en détruisant, consciencieusement, la conjugaison lors d’un entretien télévisé. Je la cite (et pour ceux d’entre vous qui n’ont pas eu vent de l’affaire, je signale que ces propos sont parfaitement authentiques) :

« Nous avions la gorge qui grattions, nous avions les yeux qui brûlions ».

Si cette dame est sensible au stress provoqué par les spots des plateaux de télévision, je lui suggère de rester chez elle plutôt que de venir s’y ridiculiser.

Jusqu’à présent, je pensais qu’une simple remise à niveau suffirait à remettre quelques brebis égarées dans le droit chemin du Bescherelle. Toutefois, il semble que le mal soit plus profond. Peut-être est-il déjà trop tard. L’ivraie a pris racine dans les discours ineptes de nos élus. La langue française est fichue. Mais, me direz-vous, depuis quand les politiques sont-ils les garants d’une élocution châtiée, d’une syntaxe irréprochable ou d’une grammaire parfaite. Pour ce faire, nous disposons d’une institution que le monde nous envie, d’un aréopage de sages capables d’identifier, sans sourciller, un attribut du complément d’objet direct ou un subjonctif plus-que-parfait. Des êtres si intransigeants sur la qualité de l’éloquence qu’ils devraient, sans exception, être sanctifiés de leur vivant. Bien entendu, je veux parler des candidats de télé-réalité.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – octobre 2022

22 commentaires sur “Toufoulcan

  1. 😄😄😄 « Nous avions la gorge qui grattions, nous avions les yeux qui brûlions ». Même le correcteur d’orthographe vient de souligner en rouge grattions et brûlions 😱😁 ! Il me semble qu’elle a été pourtant professeur de faculté ? Et je vois qu’elle fut vice-présidente de faculté de surcroît ! Tout fout le camp mon bon monsieur 😱😁 ! Bref, bonne « rigolade » du matin grâce à vous !

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