Quand le bâtiment va

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Il parait que les Français se précipitent sur les résidences secondaires. Cette information me surprend assez, puisque nous sommes supposés traverser une profonde crise économique.

Jusqu’à présent, nos concitoyens visaient les régions gorgées de soleil et se désintéressaient d’un endroit où l’été dure, en moyenne, cinq heures et demie. Force est de constater que les habitudes n’ont pas la vie si dure que cela.

Par pure curiosité, ce matin, je me suis attardé devant la vitrine de l’une des agences immobilières de Plouescat. Quelle ne fut pas ma surprise de me rendre compte que tous les biens proposés à la vente étaient…vendus.

Tiens, petite remarque au passage. Vous avez remarqué cette étrange habitude des agences immobilières qui consiste à laisser en vitrine les photographies des biens qu’ils sont parvenus à fourguer à leurs clients. Comme s’ils étaient tout fiers de montrer aux badauds qu’ils venaient de s’en mettre plein les fouilles. Je ne connais pas d’autres professions qui agit de la sorte. J’imagine pourtant la devanture d’un boucher garnie de photographies de rôtis de porc et de bavette d’aloyau estampillés « VENDUS ». Ou celle d’un pharmacien qui exposerait des gravures de Viagra et de couches pour adultes. Pourquoi pas après tout. Seuls les pompes funèbres devraient s’abstenir.

Une maison située à une centaine de mètres de chez moi vient d’être vendu pour 780 000 euros. Elle est construite, à peu près, à la même distance de la mer que la mienne. Elle est beaucoup plus chic, en pierres de taille, avec un intérieur assez classe, mais, édifiée dans un creux de la dune, juste derrière un amas de rocher, elle ne dispose pas de la fameuse « vue sur mer », à moins de grimper sur le toit et de sauter très haut. Or, le « vue sur mer » correspond à un tiers, au bas mot, du prix de la baraque.

Vu les prix indécents, des locaux commencent à se poser des questions. Pourquoi ne pas vendre leur maison, proche de la mer, et acheter dans les terres, tout en conservant une jolie somme pour acquérir quelques menues babioles afin de s’embellir la vie ?

Si seulement j’étais propriétaire…

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – novembre 2022

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5 commentaires sur “Quand le bâtiment va

  1. Mais sûrement la situation chez les agences immobilières a une différence importante quant aux bouchers et aux pharmaciens. Si je suis boucher, et j’arrive à vendre des viandes qui ont réussi tous les contrôles sanitaires, c’est pas grand-chose. Même chose avec le Viagra. On s’attend que ces produits sont bons à vendre.

    Mais si j’arrive à vendre une maison avec des voisins bruyants, la cave qui pue de moisissure et des cafards partout, je suis un vendeur talentueux !

    Il était une fois, j’ai visité une telle maison à Beverly Hills. J’ai demandé à l’agent comme elle pouvait demander 1 million de dollars pour un tel truc. Elle m’a répondu, « C’est À CAUSE de tout ça qu’on ne demande qu’un million ! »

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  2. je me pose la question aussi : recession, baisse du pouvoir d’achat, chômage et les avions sont pleins, les hôtels, achat de résidence secondaire. La peur ? profiter avant que…vaste sujet. pour l’instant, profitez bien de votre iode et fi des autres !

    Aimé par 1 personne

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