M.I.B. (2)

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

La dernière fois que j’avais osé émettre des doutes sur les réelles fonctions des POTUS, j’avais reçu, le lendemain, la visite de deux messieurs bien propres sur eux mais pas très souriant. Entièrement vêtus de noir, ils m’avaient, dans un Français approximatif mais plutôt convaincant, expliqué que, si je tenais à voir les JO de Paris, il serait judicieux de ma part de publier un démenti. Comme j’aime vivre dangereusement, je n’avais pas écrit les louanges de « Cheveux orange », à l’époque, et m’étais renseigné sur la possibilité de bénéficier d’un programme gouvernemental de protection, comme dans les romans. Sauf qu’un tel programme n’existe pas dans l’hexagone.

J’ai donc serré les fesses pendant quelques mois, mais rien ne s’est passé.

Du coup, j’ai remis le couvert, hier. Je redoutais une nouvelle visite, je ne vous le cache pas. Mais personne n’est venu chez moi. Calme plat.

Une journée comme les autres, rien de vraiment notable si je passe outre la présence saugrenue de ce sous-marin pile en face de chez moi. Et pas un jouet le machin, un engin d’au moins cent mètres de long avec un périscope maousse et des antennes partout. Une avarie, je suppose. Les sous-mariniers en ont profité pour s’amuser un peu avec leurs drones. C’est étrange qu’ils aient choisi ma maison pour prendre des photos, mais bon, il faut bien qu’ils se détendent un peu après des mois enfermés dans leur boite de conserve.

Rien qui sorte vraiment de l’ordinaire.

C’est juste un peu étonnant qu’ils aient encerclé toute la propriété avec du fil de fer barbelé, en rajoutant, tous les trois mètres, d’étranges panneaux sur lesquels ces chenapans ont dessiné des têtes de mort surmontant des fémurs croisés. Et je ne suis pas persuadé que l’enfouissement de leurs déchets métalliques tout autour de chez moi était vraiment indispensable.

Bon, il faut bien que jeunesse se passe, j’imagine.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – novembre 2022

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