Il était un petit navire

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

J’ai beaucoup réfléchi sur la marche du monde, ces derniers temps. Je me suis assis dans mon rocking-chair, face à la Manche déchainée, j’ai bourré ma pipe d’Amsterdamer, j’ai caressé mon golden retriever chocolat et je me suis versé une herbe de bison bien frappée pour la nostalgie. Puis j’ai scruté l’horizon.

Soudain, un navire s’est profilé au large. Le ferry de Santander comme tous les vendredis. Il navigue de plus en plus près des côtes ce con-là. Il se rêve une destinée à la Amoco sûrement.

Les bateaux ! Mais bon sang mais c’est bien sûr !

L’histoire de notre planète est liée à la navigation.

Si.

L’arche de Noé pour commencer. Vous voyez le plan ? Cet abruti de Noé qui tète un peu trop le cruchon, qui entend des voix, et qui construit une barcasse dès qu’il se met à pleuvoir. Puis il se met en tête de sauver tous les animaux existant sur la Terre. Dites-moi, il n’aurait pas pu laisser les tiques et les crocodiles se noyer cet imbécile ?

Ensuite, les Vikings. Ben si, réfléchissez. Sans leurs drakkars, les grands blonds à moustache seraient restés dans leurs fjords et, aujourd’hui, on ne mangerait pas des saumons d’élevage tout pourris sur des tables en formica en écoutant ABBA.

Puis la Niña, la Pinta et la Santa-Maria. On n’aurait pas pu en faire l’économie de ces trois coquilles de noix ? Histoire de ne pas casser les pieds aux emplumés. Ils seraient peinards aujourd’hui à manger du pemmican et des baies d’airelles. Certes, ils ne connaitraient pas les chevals, les hamburgers et Chuck Norris, mais bon, on peut s’en passer.

L’Exodus. Vous vous souvenez de l’Exodus ? Remarquez, c’est un sujet toujours un peu touchy. J’hésite un peu à donner mon avis sur ce navire et ses passagers. Ce que je sais, c’est que si j’avais été le capitaine, j’aurais cherché une autre porte de sortie.

Aujourd’hui des bateaux naviguent en Méditerranée et en Manche, mais pas pour pêcher. Pour permettre à des pauvres bougres de trouver un asile afin d’échapper à des situations que la majorité d’entre nous ne peut pas imaginer. Je n’ai rien de rigolo à dire là-dessus.

Pêle-mêle.

Alain Bombard sur son dinghy et sa colle à rustine anatomique.

Alain Colas et son Manureva. Toujours peinard sur son île avec Elvis et Marilyn.

Le Titanic et son cortège de films, de documentaires et de ventes aux enchères. D’ailleurs, il avait au moins 123 gouvernails ce rafiot.

Le Bounty. Ah ah, le Bounty. Ce bateau plein de noix de coco.

Le Torrey-Canyon, l’Olympic Bravery, le Bolen, l’Amoco Cadiz, l’Erika, l’Exxon Valdez, le Tanio et tous les autres pollueurs des mers.

Je vous laisse le soin de compléter cette liste.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – novembre 2022

16 commentaires sur “Il était un petit navire

  1. Complétons avec le Calypso de l’homme au bonnet rouge, le Normandie réquisitionné par les US, rebaptisé Lafayette et sa triste fin ou encore le porte avion nucléaire De Gaulle sans oublier les centaines de milliers de petit bateaux en papier, les enfants en font ils encore entre 2 parties de Xbox ?

    Aimé par 2 personnes

  2. Je sais bien que tout le monde s’en contrefichera, mais j’ai rencontré, une fois, Alain Bombard (je lui ai même serré la main et dis tout le bien que je pensai des dingos comme lui !).
    Saviez-vous d’ailleurs qu’au départ ils étaient deux dans le zodiak en caoutchouc ? L’autre a préféré débarquer au Maroc prétextant un mal de mer non compatible avec cette entreprise… (il avait les chocottes surtout !). Bien à vous…

    Aimé par 1 personne

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