Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Lorsque notre planète se meurt, lorsque la guerre frappe à notre porte, lorsqu’une pandémie menace l’humanité, on a tendance à oublier l’essentiel. Faut-il, ou non, mettre du sel dans le beurre ?
En réalité, il n’y a pas de débat. L’évidence s’impose à notre intelligence. De fait, la réponse est : « Bien évidemment bande de rigolos ! »
Pour étayer cette affirmation péremptoire qui fait grincer des dents dans les foyers méridionaux, entre autres, je me dois de vous affranchir d’un épisode méconnu de notre histoire.
Nous sommes en fort fort lointain. Marc’harit Caradec mène paitre ses vaches, comme tous les jours, sur les dunes de l’Aber Wrac’h. Parfois, pour gagner un peu de temps, en fin de journée elle trait Frénégonde, son animal favori. La jeune femme ne dispose que d’un seau en bois aux lattes ajustées avec de la résine de fenouil. Un jour, des garnements se saisissent de son seau afin de la rendre chèvre. Elle court après eux qui, hurlant de rire, se passent le récipient dans de magnifiques actions dignes de figurer au panthéon des beaux gestes (vous pouvez voir le ralenti sur TonTube). Seulement, le lait contenu dans le seau est mis à rude épreuve. Grâce à la force centrifuge, il ne déborde pas, mais comme par miracle le liquide blanc se transforme en pâte jaune. Quand, enfin, elle récupère son seau, Marc’harit est circonspecte. Comme elle redoute de se faire gronder à la maison, la demoiselle se précipite vers la mer pour rincer cette horreur. Et c’est ainsi que le sel marin a pénétré ce qui sera baptisé « beurre » par le paternel de Marc’harit car il était d’origine arabe.
Alors maintenant, mécréants de la crèmerie, je vous prierai de laisser, en rayons de vos temples de la consommation favoris, cette abomination de « beurre doux ».
Le « beurre doux », c’est comme la bière sans alcool, comme le baiser sans moustache, comme le film sans Audrey Tautou, comme le match sans Socratès, comme le manteau sans poches, comme le navire sans figure de proue, comme l’orchestre sans triangle, comme le lit sans oreillers, comme le hot-dog sans moutarde, c’est sans aucun intérêt.
Tenez-vous le pour dit.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – novembre 2022
Je vais vous choquer, certes, mais la toute première fois de ma vie où j’ai acheté du beurre salé au lieu de doux, c’était en 2021 pour faire des kouign-amanns. Presque 45 ans sans le beurre salé. J’ai en quelque sorte survécu.
J’aimeAimé par 3 personnes
Justin est battu: J’en suis à 81 ans sans beurre du tout, ni sucré, ni salé! Beurk.
J’aimeAimé par 2 personnes
Et maintenant ? Êtes-vous convaincu ?
J’aimeAimé par 1 personne
Je l’achète toujours pour les recettes selon leurs besoins, mais je préfère toujours le beurre doux pour manger avec du pain.
J’aimeAimé par 1 personne
Et surtout n’oubliez pas de mettre du beurre dans les épinards.
J’aimeAimé par 1 personne
Sans faute.
J’aimeJ’aime
Parce qu’il existe une vie sans beurre salé ?
J’aimeAimé par 1 personne
Wouiiiiiii
A condition de le remplacer par la bien plus saine huile d’olive, première pression à froid, extra vierge!
J’aimeAimé par 3 personnes
Pour les tartines du matin, c’est pas top…
J’aimeJ’aime
Ignorance… par habitude!
Mais il n’est pas interdit d’essayer d’oindre sa tartine d’huile d’olive et d’y ajouter de la confiture ou du miel!
J’aimeAimé par 1 personne
Il parait…
J’aimeAimé par 1 personne
Qu’on soit oint à l’huile ou beurré… du bon côté… On demeure gras du bide! Bande de sectaires, va!
Mes frères, mes soeurs, militons pour le choix lipidique ad hoc! Au gré du mets, non mais!
J’aimeAimé par 1 personne
Finalement les petites bretonnes ont beaucoup de chance. Les seaux en bois sont bien plus costauds que les pots à lait de la jeune Perrette, qui se brisent dans les rêveries juvéniles. Le seau de Marc Harit Caradec permet aux petits chenapans de baratter le lait de Frénégonde tout en baratinant la jolie paysanne. Finalement, la Bretagne est un joli pays, alors lait salé et laisse aller sera ma conclusion. Et toc !
J’aimeAimé par 2 personnes
Bien dit, et tac !
J’aimeJ’aime