7 x X = 8 milliards

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Ce matin, je suis allé faire des courses chez Leclerc. Quelle vie palpitante, n’est-il pas ?

Cheminant au rayon beurre salé (367 références), je me suis fait une réflexion existentialiste.

Depuis mon entrée dans le temple de la grande consommation, j’avais croisé, grosso merdo, cent personnes. Or, je n’en connaissais absolument aucune. Pourtant, mathématiquement parlant, il est absolument certain que j’ai rencontré au moins un être humain qui connait quelqu’un que je connais (cette répétition du verbe « connaitre » est regrettable, toutefois ce terme est très mal représenté dans la confrérie des synonymes). Dingue, non ?

Une théorie, proche de la fumisterie et apparentée à une légende urbaine, affirme que nous sommes tous à sept poignées de main, maximum, de n’importe qui sur la planète. Par exemple, me concernant, j’ai, jadis, serré la main du maire de ma ville qui était un proche de Chirac. Chirac a rencontré Clinton qui a lutiné demoiselle Lewinsky. Je suis donc à quatre mains de la stagiaire de la Maison Blanche. Mais, Clinton avait certainement secoué la louche de sieur Eltsine qui lui-même était un intime de notre ami Igor (prénom d’emprunt pour éviter de mourir dans d’atroces souffrances). Je suis donc à cinq mains du Tsar actuel.

Là où la théorie donne un peu de mou dans la corde à nœuds, c’est avec l’éleveur de yacks mongol ou la grand-mère pygmée. Je doute, quoi que cela me plairait assez, de me trouver à sept poignées de main de ces deux personnes. Le monde est mal fichu.

En passant à la caisse, mon regard fut attiré par une silhouette familière. Un collègue du ping-pong ! Pouvait pas aller acheter son camembert ailleurs ce con ! Toute une théorie à la baille…

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – décembre 2022

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