Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Récemment, je me suis penché sur l’histoire du 8è art, la photographie. Et j’ai remarqué deux ou trois trucs.
Si je remonte aux origines, pas aux diplodocus non plus, les photographes devaient enfouir l’intégralité de leur tête dans leur appareil avant de prendre un cliché qu’ils mettraient un temps fou à développer, dans la mesure où les sujets avaient été obéissants et étaient restés immobiles pendant trois jours. Puis, petit à petit, l’officiant a extrait sa tête de son appareil pour coller son œil au viseur de son Instamatic. Enfin le smartphone permet d’éloigner tout le visage avant d’appuyer sur le bouton. Que nous réserve l’avenir ? Faudra-t-il jeter l’appareil afin de ne plus le toucher ? Ou, mieux encore, l’engin disparaitra-t-il, au profit d’un nanotrucmachin directement greffé dans le cerveau ? Et ensuite, quid ? La fin de la photographie (vers 7534) ?
J’aime bien me replonger, une fois de temps en temps, dans les cartons regorgeant de vieilles photos jaunis retraçant l’histoire d’une famille ou celle des amitiés. Toutefois, je me contemple assez peu, dans la mesure où je déteste être pris en photo.
A cause d’un traumatisme. La photo de classe de mon année de CP. Je suis au premier rang. Tous les gamins de ma classe sont habillés, certes à la mode de 1972, mais avec une certaine élégance vu que leurs parents ont fait un petit effort afin de les vêtir joliment pour l’occasion. Moi, j’ai l’air d’un réfugié roumain (pardon aux Roumains contre qui je n’ai aucune inimitié, mais, parfois, j’use de clichés). Je ne me décrirai pas tant j’ai encore honte, cinquante ans plus tard.
Plus récemment, dans le cadre de ma profession exigeante, j’ai dû fournir un cliché de mon minois pour les services de presse. J’ai demandé à ma cousine de me tirer le portrait. A un moment, elle m’a dit : « Voilà, sur celle-ci c’est toi ! ». Ben merde alors. Décidément, je ne suis pas photogénique.
Une petite question. Avez-vous noté une différence essentielle entre les photos de groupe (au moins deux) des clichés argentiques de votre jeunesse, et les photos de groupe issues de vos smartphones hors de prix ?
Si si, regardez bien.
Sur les photos numériques tout le monde penche systématiquement la tête vers le centre de l’image. Non ?
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – décembre 2022
Il me semble qu’avec les photos numériques, personne ne fait plus attention, car il n’y a rien de grave en prenant plus de photos — aucun film gaspillé, aucune attente comme avec les Polaroïd.
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C’est vrai, et finalement on ne les regarde plus.
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Et on les perd bien souvent.
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Comment ne pas regarder les photos numériques? Nous en prenons des milliers chaque semaine et baignons dans les images de portable… En supprimant toutes les mauvaises sans remords… Et photoshoppant les autres !
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!!!Un autre monde pour moi…
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