Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Je vous parle souvent, avec talent, des différentes douleurs qui osent s’immiscer dans mon corps d’athlète. Le dos, l’épaule gauche, les cervicales, alouette. En revanche, je ne vous ai jamais encore entretenu d’une autre attaque sournoise de la vieillerie, le son.
Plus ça va, moins ça va.
Je commence à réfléchir sérieusement à m’appareiller afin de mieux cerner ce que mes semblables désirent me dire. En même temps, pour être tout à fait honnête, je me fous un peu (et c’est un euphémisme) de 90% des informations que les autres êtres humains veulent me communiquer. Tant que je comprends les commerçants… En fait, même pas, vu que je commande toujours la même chose, et qu’en plus je paye en sans-contact, donc je peux faire mes courses sans mes oreilles. En plus, je sais lire sur les lèvres. Ce n’est pas un exploit, c’est une question d’entrainement. Si vous n’avez rien à faire ce jour, regardez votre série favorite sans le son, vous serez étonné d’être capable de comprendre une grande partie du dialogue (évitez le film muet, l’expérience serait bien moins concluante vu que les acteurs racontaient n’importe quoi à l’époque… Comme aujourd’hui finalement, sauf qu’aujourd’hui les âneries sont écrites) (évitez aussi les versions originales, sauf si vous maitrisez la langue).
Je possède une assez vieille télévision qui, si je l’allume de moins en moins, me permet, tout de même, de meubler des soirées ternes en revoyant des films qui ont fait mon délice voilà quelques décennies. Voici trois ou quatre ans, je pestais car le son issu de mon poste était très sourd et, par moments, quasiment inaudible (surtout les aigus). Peu enclin à dépenser une somme indécente pour changer l’appareil, j’eus une idée de génie. J’ai acheté un casque.
Et je vous jure que j’ai découvert un nouveau monde.
J’ai fait l’emplette d’un Pioneer à fil (pas de blue-tooth, wifi, mon c… sur la commode que je n’aurais jamais su régler). C’est un miracle. Le son est d’une pureté incroyable. En plus, j’entends vraiment le travail des ingénieurs du son, sans parler de la stéréo. Des tout petits bruits de rien du tout prennent une dimension inconnue jusqu’alors. Bon, le truc ennuyeux, c’est que je me coupe complètement du monde extérieur et je n’entends pas la sonnette de la maison. Il n’y a pas de sonnette. Et je ne reçois jamais de visites.
Si vos esgourdes commencent à réfléchir à prendre la tangente, essayez le casque, vous m’en direz des nouvelles.
Bouzar : Sourd, en Breton.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – décembre 2022
Suggestion : ne poser le casque que sur une oreille permet de ne pas se déconnecter de son contexte biologique… et surtout ne pas dépasser un certain temps, et même un temps certain, pour ne pas perdre définitivement l’ouïe ! (Conseil d’une amatrice de musiques asiatiques dans un couple dont l’autre moitié se contrefiche de l’Asie!)
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Tiens, tiens! L’Asie… faudrait que je rencontre Papy H. Nous aurions un bon sujet à partager!
Et dans mon cas le terme ‘contreficher’ est bien faible.
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Mais je raterai la stéréo alors !
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Ah non, si Petite Boulette est dans les parages, la stéréo ce sera en continu vous verrez. Un peu comme les Pink Floyd qui faisaient tourner le son (énorme, au passage).
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Pourquoi Boulette au fait ?
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Parce qu’au début c’était Côtelette, puis Paupiette. Et ça s’est transformé en Boulette. Sachant qu’elle est épaisse comme une arbalète.
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Joli champ lexical.
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Entre littéraires…
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Comme vous dites.
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Oui enfin je n’ai pas trouvé le mot du jour. Je tournicote comme une âme en peine désœuvrée les mains ballantes.
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N’hésitez pas à pousser plus à l’ouest la prochaine fois. Et merci pour le compliment.
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