Train-train quotidien

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Le droit de grève est inaliénable de la constitution (je ne sais pas si cette formule est correcte, mais je l’aime bien).

Bon.

Mais, le droit d’emmerder les bonnes gens qui triment toute l’année et qui s’offre un billet de chemin de fer pour aller réveillonner chez la grand-mère qui ne les voit qu’une fois par an parce que vous comprenez ma bonne dame, Limoges-Guéret ce n’est pas donné, même en seconde classe.

Arrêtez-moi si je me trompe, mais il me semble que les cheminots bénéficient d’un certain nombre d’avantage en nature comme les billets gratuits. Non ? Les conducteurs de locomotive partent en retraite, complète, à 55 ans (j’ai un doute, ne serait-ce pas 50 ?). Il parait que le comité d’entreprise de la aissèncéhef est l’un des trois plus puissants de France (avec edéhef et un autre genre airatépé). Certes, les jaloux peuvent toujours tenter de se faire embaucher par le chef de gare pour jouir de tout le saint-frusquin. J’ai voulu passer le concours de charbonnier mais il semblerait que les trains ne fonctionnent plus à la houille. Décidément, la modernité me dépasse. Pourtant, les escarbilles avaient leur charme.

Enfin, comme d’habitude, c’est le citoyen moyen qui pâtit de la colère, peut-être justifiée, des grévistes.

Quitte à me prendre une volée de bois vert, je soupçonne fort le syndicat SUD-rail de n’exister que pour permettre à ses adhérents de se la couler douce. Je connais mal la vie du rail, c’est vrai, en revanche j’ai beaucoup côtoyé SUD-éducation. C’était les pires tire-au-flanc de toute la grande muette (qui est l’éducation nationale au moins autant que l’armée, comme chacun sait). J’ai, notamment, eu la malchance de travailler avec un mec, prof d’histoire/géo (donc déjà, au départ, un truc qui ne sert à rien vu la bêtise des programmes ; il n’y a pas un jeune sur dix, sortant du collège, qui peut nommer dix capitales du monde et qui sait ce qui s’est passé en 1515) (1515 ? Marignan, très bien ; 1615 ? Le centenaire de Marignan, bravo ; 1715 ? Le bicentenaire de Marignan ? Non, la mort de Louis XIV, bande d’ignares). le type en question était à SUD. Il respectait le droit de grève dès qu’une corporation débrayait quelque part en France. En gros, il assurait un tiers de ses cours annuels, sans perdre un centime.

On entend souvent parler de solidarité populaire. Excusez mon langage fleuri mais la « solidarité populaire » c’est de crotte en branche. En France, c’est chacun pour sa gueule.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – décembre 2022

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