Demeure douce demeure

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Dans un dizaine de jours, je vais opérer mon premier déménagement de l’année 2023. Si tout va bien, il y en aura quatre. Je commence à fatiguer un peu. Il est temps que je me pose enfin.

Je réfléchis donc à l’agencement de mon futur chez moi.

Mais avant la décoration intérieure, je dois penser au lieu. A vrai dire, je ne suis pas exigeant. Je voudrais juste habiter un endroit où il est possible de quitter son logement le matin pour, au hasard, aller se promener au bord d’un lac, sans se soucier de verrouiller les issues. Laisser sa maison ouverte en toutes circonstances frôle le bonheur absolu. Il parait que c’est possible en Suède. Dans l’idéal, je vois un village. Attention ! Pas un repère de bouseux ! Je veux le minimum syndical. Une boulangerie Gana, un buraliste, un marchand de moutarde et douze Cabanes à Livres. L’essentiel quoi. Plutôt la montagne. C’est mieux, le paysage change tout le temps. Lentement, mais il change, ça s’appelle l’érosion. La mer, c’est très surfait. Deux marées hautes deux marées basses par vingt-quatre heures, c’est d’un ennui… Certes, l’eau de mer érode les rochers qui deviennent du sable, mais c’est moins spectaculaire que les avalanches. Les tsunamis c’est bien, mais trop rares.

J’ai un problème que je ne parviens pas à résoudre. Les voisins. J’en veux bien, mais loin. Genre deux ou trois kilomètres. Mais surtout, il faut qu’ils soient très serviables. Je n’aime pas les égoïstes. Des voisins qui échangent leur savoir-faire. Je trouve que c’est un bel exemple de solidarité dans ce monde incertain. En revanche, si je suis ouvert à toutes les offres, je ne sais pas quoi donner en retour. J’ai bien pensé à mon corps, mais de nos jours c’est assez mal vu. Mon sang peut-être. Ou mes cheveux. Enfin un truc organique vu que je ne sais rien faire de mes dix doigts. Un doigt ?

Le vrai problème sera l’agencement intérieur. Il me faut une salle de billard. Snooker. Donc un bon cinquante mètres carrés. Une salle pour mon train électrique. A nouveau cinquante mètres carrés. Et non, je ne peux pas installer le train sur le billard. Sans oublier la bibliothèque, la chambre d’amis, le sauna et l’écurie, pour Pompon.

Oups pardon… Je crois que je me suis endormi en écrivant. Attendez un instant s’il vous plait, je me relis.

Ah oui tout de même !

Je crois que je viens d’inventer l’écriture rêvée automatique.

Ah, un dernier truc. Rien à voir.

Il y a tout juste un an, je vous souhaitais une année 2022. Le mot « bonne » étant volontairement occulté. Vu qu’il ne reste que quelques heures, je prends moins de risques en vous souhaitant :

UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2022 A TOUS. QUE CES QUELQUES HEURES VOUS APPORTENT LA JOIE ET LA FECONDITE. CE SOIR, VOUS POUVEZ VOUS GAVER CAR LES RETOMBEES DEVRAIENT SE FAIRE SENTIR L’ANNEE PROCHAINE, AINSI CE MESSAGE RESTERA D’ACTUALITE. ALLEZ, GROS BISOUS.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – décembre 2022

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