Naturel

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Je ne suis pas un adepte de la médication chimique, bien que l’état lamentable d’un certain nombre de mes organes et un dysfonctionnement glycémique à perpétuité me forcent à avaler quatre cachets quotidiennement.

Depuis quelque temps, j’explore, non pas les médecines alternatives desquelles je me méfie comme de la peste brune, non, j’explore les rayons « tisanes » des supermarchés car j’aime boire une boisson chaude avant de rejoindre les bras de l’autre là.

Curieusement, mon intérêt a vu le jour chez un pharmacien/herboriste et pas chez Leclerc. Un peu par hasard, attendant mon tour, je baguenaudais dans l’officine lorsque mon regard fut attiré par des petits sachets de ce qui ressemblait à de l’herbe sèche, et qui s’ornait d’étiquettes diverses dont l’une retint, particulièrement, mon attention, puisque le mot inscrit était « diabète ». Renseignement pris auprès de l’apothicaire, il s’agissait d’une décoction élaborée par ses soins et possédant des vertus miraculeuses pour équilibrer la glycémie, voire la faire baisser. Malgré un prix un chouia exagéré, je fis l’acquisition d’un sachet bien décidé à payer de ma personne dans le but de faire progresser la science (en effet, cette préparation « naturelle » était peut-être efficace, mais certainement endémique, dans la mesure où le pharmacien ne roulait pas en Lamborghini). Force fut de constater que le breuvage obtenu après distillation était parfaitement dégueulasse, à la limite du buvable (de pire, je ne connais que le produit à ingurgiter avant une coloscopie ; si vous n’avez jamais avalé ce poison, vous ne connaissez pas votre bonheur). Toutefois, les effets sur mon sucre semblaient plutôt positifs. En revanche, l’officine ne se situant pas à proximité de mes domiciles, et vu les prix conjugués de la potion et du sans-plomb E10, je renonçais.

Je me rabattais sur le vulgaire temple de la consommation, et fus surpris du choix proposé par l’enseigne. J’entamais illico une dégustation.

Qu’est-ce qu’ils peuvent vendre comme saloperie ! C’est bien simple, si la recette ne comporte pas de la menthe ou de la réglisse, éventuellement de l’anis, autant boire une eau chaude. Certaines tisanes ont même des goûts assez étranges. Genre « poussière », « chandail mal lavé » ou « cocktail de fleurs cueillies sous le 3è Reich ». De guerre lasse, j’ai bu quelques litres de tilleul-menthe, décoction neurasthénique par excellence.

Puis, la semaine dernière, je me suis souvenu du « miracle » de ma grand-mère. Quand je séjournais chez elle, cette chère femme me préparait, tous les soirs, un « citron chaud » : un demi-citron pressé, de l’eau chaude et une cuillerée de miel. C’était bon pour tout. « Souverain » pour user du lexique de mon aïeule. Je vous le conseille car, non seulement c’est bon, mais performant pour la digestion et « souverain » contre le rhume, la toux et les gratouillis du larynx. Bon, parfois le traitement est un peu long.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – janvier 2023

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