Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
J’ai une mauvaise nouvelle.
Je suis atteint d’une nouvelle pathologie. Contrairement à ce que je croyais, il me reste encore de la place. Pas lourd, mais suffisamment, semble-t-il.
Depuis quelque temps, mes yeux me jouent des tours. Pourtant, je suis suivi par une ophtalmologiste d’origine roumaine, qui a fait ses études à Craiova sous Ceausescu, lorsque la Roumanie était encore en noir et blanc. Franchement, ils ne devaient pas rigoler tous les jours les étudiants. Ce qui fait qu’ils n’en ont toujours pas l’habitude, aujourd’hui. En revanche, question efficacité, c’est inégalable. Cette dame reçoit ses patients au rythme de 5/6 par heure. Ce n’est plus de la médecine, c’est de l’abattage. Certes, avant de rencontrer la virago qui sourit quand elle se met les doigts dans la portière, chaque patient est examiné par une collaboratrice (orthoptiste je crois, mais pas sûr) avenante et compétente.
Bref, en principe rien n’échappe à la harpie de Timisoara.
Toutefois, certains symptômes m’inquiètent.
Pour ne rien vous cacher, ils surviennent, essentiellement, lorsque je suis devant la télévision. Allumée. Pas face à une quelconque émission débilitante, ni quand je regarde, rarement, les nouvelles. Non, le phénomène apparait quand je regarde un film. Pas à chaque fois. Par exemple, les films qui se veulent comiques ne me font pas cette effet. Seuls les drames romantiques et les films de guerre provoquent les « yeux chauds ».
Je ne supporte plus ces longs métrages retraçant les millions de morts sur les champs de bataille. Je crois que cela a commencé avec « Il faut sauver le soldat Ryan », la première fois que la guerre était rendue de manière si réaliste. Dans « Le jour le plus long » ou dans « Un pont trop loin », par exemples, il n’y a pas une goutte de sang. Mais, davantage que le sang, ce sont toutes ces vies sacrifiées qui me révoltent. Toutes, sans exception, pour satisfaire la vanité, la cupidité, la folie de quelques milliers de salauds.
Concernant les drames romantique, c’est assez différent. Il s’agit des émotions. Mes yeux chauffent lors des réconciliations, des pertes, des retrouvailles, de l’amitié, et quelques autres. Un transfert d’après le docteur Müller, mon psy, diplômé de l’université de Munich en 1933. Je crois qu’il a fricoté avec les nazis.
La yeutiste de Bucarest m’a affirmé que tant que l’humidité n’envahissait pas mes globes oculaires, globalement je n’avais pas à m’en faire. Elle m’a conseillé de me contenter des films des Marx Brothers, voire un Laurel et Hardy de temps en temps, et de continuer à lire le plus possible vu que, bizarrement, la lecture ne me chauffe pas les yeux.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – janvier 2023
je m’en doutais, la lecture est bon pour tout. gardez votre médecin
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Bonne année, ma Poule ! J’ai pris du retard dans mes lectures quotidiennes (une virée sur Paris pour voir les illuminations et les vitrines des grands magasins). Et puis là, je vais manger une choucroute chez des amis… Bon dimanche.
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Ma Poule ! Que de vulgarité en ce début d’année ! 2023 l’année des courtois !
Meilleurs voeux vieux cheval !
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Vieux cheval ? Vieille mule, plutôt !
N’y vois qu’une forme (maladroite peut-être, mais bien sincère) d’affection.
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Revu à la télé « Marie Octobre » (1957). Une rafalée d’acteurs réputés qui jouent parfaitement, des cadrages méticuleux et subtils dans ce huis clos plein de suspense, bref un grand film de Julien Duvivier ! (replay encore disponible gratos sur la chaîne Paramount décalé (n°123 avec Free).
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