Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je prends une grande décision.
Depuis un mois, au moins le temps passe si vite, le ciel breton oscille entre gris clair et gris foncé. D’un point de vue psychologique, il faut bien reconnaitre que ce n’est pas le nirvana. Il me semble avoir entrevu le soleil, un petit quart d’heure, vendredi dernier, vers seize heures. J’en ai assez de cette monochromie météorologique et vais donc déménager. En effet, une fois de plus.
Mais cette fois, je vais quitter la Bretagne. C’est une décision difficile. La Bretagne coule dans mes veines depuis cinquante-sept ans et des brouettes. Tous les trois mois, lors de ma prise de sang pour définir mon hémoglobine glyquée, je vois, dans les tubes à essai de la laborantine, du beurre salé, des chapeaux ronds, un bagad, une coiffe bigouden, des korrigans, du kig-ha-farz, des calvaires, et tout un tas d’autres saloperies que je ne supporte plus.
Je vais changer d’horizon. Marre de cette mer glaz. Marre de manger du homard trois fois par semaine. Marre de dresser l’oreille à chaque grincement en pensant que l’Ankou vient me rendre visite. Je veux de l’air pur, des chamois et de la tartiflette à tous les repas. Je vais m’installer à la montagne. Dans les Alpes. Je veux trouver un petit chalet dans une station à taille humaine, familiale. Un chalet aux pieds des pistes, avec des correspondances téléphériques pour rejoindre les Trois Vallées, afin de partir en exploration un jour entier. J’achèterai des skis paraboliques qui tournent tout seuls et des patinettes. Mais aussi des après-ski en peau de phoque véritable et un manteau en vison d’Amérique. Quoi ? Les phoques et les visons sont protégés. M’en fous. J’irai voir des contrebandiers s’il faut. En Russie. On trouve de tout là-bas.
Tous les matins, je dévalerai les pistes bleues et rouges (pas les noires, je suis raisonnable), les cheveux au vent, dans ma combinaison orange fluo. J’aurai une collection de bonnets avec pompon et des gants en veau retourné.
Certes, me direz-vous, ma banquière risque de ne pas être d’accord. Mais de quoi elle se mêle celle-là ? Il me suffit de me défaire de ma collection de taille-crayons, de vendre deux ou trois organes et le tour est joué.
J’échangerai une indigestion de gris contre une profusion de blanc.
Si je n’opère pas ma révolution géographique dans les prochains mois, je risque de skier sur des cailloux. Et quitte à dévaler des pentes sans neige, autant demeurer en Bretagne.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – janvier 2023
J’aimerais manger du homard au moins 1 fois par année, peu importe 3 fois par semaine ! (C’est HYPER-cher ici.)
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C’était une plaisanterie…
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Pour se dépayser, il suffit d’allumer TMC! Avec un éventail pour les déplacements d’air l’illusion est parfaite! Et c’est gratis pro deo! Sans danger pour la santé comme le porte-monnaie ! Et avec le visionnage de dramas, exotisme garanti.
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Il y a les téléfilms de l’après-midi sur TF1 aussi. Ils sont très de saison : « Coup de foudre sous les flocons », « Coup de foudre sur les pistes », « Un fiancé dans la neige »,… entrecoupés de publicité pour la perte de poids et les monte-escaliers. C’est magique.
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Bonne idée d’aller dans les Alpes. Chaussé de vos skis connectés vous pourrez gagner vos étoiles (jusqu’à 3, mais pas en même temps), je passe sur les piou piou, flocon, ourson. Mais le Graal sera le Chamois. Vous pourrez le rapporter en Bretagne, à la belle saison, et le laisser brouter dans les monts d’Arrhée, donc vous lancer dans l’élevage des crottes de biques, bien différentes des larmes de sirènes.
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Venez donc à Lyon. Ma tartiflette (recette récemment postée) était délicieuse, vous pourrez prendre le funiculaire (le téléphérique mais en mieux, il vous mène tout droit à Fourvière pour une petite confession gratuite). Vous pourrez ensuite dévaler les pentes de la Croix-Rousse pour arriver juste devant l’Hôtel de Ville et profiter du festival « Quais du Polar ».
Vraiment, ça vaut son pesant de grattons. Pas d’Ankou, on ne mange pas de saucisson-là ici. Au pire, vous croiserez Guignol mais vous verrez il est sympa.
Avec tout ce déballage touristique, si je n’ai pas ma dédicace.
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Contente de constater que tu es reviendue en pleine forme Mamanlyonnaise… Je mettrai un ex-voto à la Bonne Mère qui veille sur mon jardin. Et à cette heure tardive je vous dis à tous deux… à ce matin… Plus tard!
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Je suis revendue mais avec un bon rhume, voilà deux jours que je remplis toutes les poubelles avec mes mouchoirs (un désastre écologique). J’ai le nez en carton.
Notre Dame veille, soyons rassurés. Bonne nuit mon Olibrius.
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Ah ben… Pour la « pleine forme »… Je reviendrai, alors! Soigne-toi bien ! Bizzzzz « ma petite maman ».
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