Coke en stock

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Vendredi dernier, un célèbre humoriste a provoqué un très grave accident de la route alors qu’il était sous l’emprise de la cocaïne. Les rézosocio se sont déchainés contre l’exposition médiatique dont a été l’objet ce drame, sous prétexte que la célébrité de l’amuseur a mis en lumière la tragédie.

Oui, et ?

Au contraire.

C’est un mal pour, peut-être, même si j’en doute, un bien.

Plus de sept cents personnes meurent sur la route, chaque année, à cause d’un conducteur ayant consommé de la drogue. Et personne n’en parle.

La notoriété du conducteur, cette fois-ci, permet de poser les bonnes questions.

Les dealers sont-ils de simples délinquants, ou des assassins par procuration ?

L’équation est assez simple. Si les drogués ne trouvaient pas de produits, ils cesseraient de se détruire. Les stupéfiants sont fournis par des personnes sans foi ni loi qui ont trouvé la solution pour gagner beaucoup d’argent, en jouant avec la vie de leurs clients. Je suis pour une sévérité accrue en matière de réclusion criminelle à l’égard des dealers. Je suis, également, pour une main mise gouvernementale sur la résine de cannabis et l’herbe. Un commerce légal, taxé. Bien sûr, très mauvais pour la santé, mais pas plus que l’alcool ou le tabac. Il est évident que, pendant un certain temps, les services de police arrêteront des dizaines de milliers de conducteurs ayant oublié que la fumette est devenue légale, mais, comme l’alcool, si on ne prend pas le volant après consommation. Je préconise une échelle de sanctions.

Première infraction : suspension de six mois du permis de conduire et mille heures de travaux généraux consacrés à nettoyer les quartiers, les rivières, les plages, et tout ce qui est dégradé.

Première récidive : 50 000 euros d’amende et deux ans de prison ferme dans un établissement exclusivement dévolu.

Seconde récidive : à déterminer (je crains de dépasser les limites de la décence humaine).

Les addictions sont-elles bien prises en charge en France ?

Je peux vous parler de mon expérience. En 2015, je me suis retrouvé en service d’hépatologie dans un hôpital public. J’étais victime d’une pancréatite non-alcoolique (1 cas sur 5). Pour les toubibs sans exception, avant même de faire des analyses, j’étais un poivrot, point à la ligne. Et les poivrots, on s’en fiche comme d’une guigne. Ils n’ont qu’à arrêter de boire et puis basta. Finalement, les médecins ont reconnu que ma consommation d’alcool n’était pas suffisante pour déclencher la pathologie, ni pour me classer chez les pochtrons irrécupérables. Pas l’ombre d’une excuse. Juste des sourires gênés des aides-soignantes (saintes femmes) et de quelques infirmières. En gros, si j’avais été un grand buveur, le corps médical aurait estimé que la pancréatite était bien fait pour ma gueule. L’addiction quelle qu’elle soit, drogue, alcool, jeux, sexe, nourriture, est déconsidérée en France (peut-être ailleurs aussi, je ne sais pas). Les « dépendants » ne sont pas des malades mais des êtres faibles, des crétins, des parasites, tout juste bons à creuser le trou de la sécu. C’est pitoyable.

La guerre contre la drogue est-elle vaine ?

Oui. Sauf si les pouvoirs publics se donnent les moyens de lutter contre. Comme la prostitution.

J’écris tout cela en connaissance de cause vu que je suis addict aux gratounettes, au chocolat noir, à la sieste, à la lecture et aux lectrices et teurs de ce blog.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2023

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