Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.
Nous sommes entrés dans une des semaines favorites des Français. Celle du Salon de l’Agriculture.
C’est original le mot « salon » pour représenter une activité si salissante. D’ailleurs, c’est la seule fois de leur vie que les vaches et les cochons mettront les pieds (?) dans un salon. Quoiqu’en disent certains fort éloignés des conditions de vie à la ferme, il y a fort lointain que les paysans ne dorment plus avec leurs bêtes. Ou alors, cela ne nous regarde pas.
Chaque année, parmi toutes les bêtes, une se distingue. Le mâle dominant, le taureau reproducteur (ou le bœuf, parfois), le bélier cornu, le coq ergoteur, bref, le président de la république.
C’est une tradition. Et les Français tiennent mordicus à leurs traditions.
Le chef de l’état se lève aux aurores. La veille, il a jeûné. Juste un bouillon à midi, puis il s’est couché tôt, vers quinze heures trente avec une intraveineuse de bicarbonate de soude, du Smecta en inhalation et un demi-litre d’huile d’olive pour bien tapisser l’estomac. Le réveil sonne à deux heures trente. Après un temps d’adaptation et un nettoyage en règle de la châssis, le président saute le petit déjeuner pour se rendre sur zone.
Dans les premières heures, le jeu consiste à éviter les producteurs d’alcool histoire de ne pas dégobiller sur les mocassins à gland de ses gardes du corps. Seul Chirac embrayait dès quatre heures au café calva. Douze, pour se mettre en train. Juste pour se chauffer la glotte. Hollande, lui, attaquait directement les choux à la crème avec des chocolats liégeois, chez lui, avant de sortir.
En milieu de matinée, après les trente-sept cafés accompagnés de toutes les viennoiseries imaginables, c’est l’heure de la pause casse-croute. Une vraie cérémonie. Pâtés, jambons, saucissons, arrosés de crus blancs. Les plus délicats ressentent les premiers malaises. Les plus résistants se cachent pour faire glisser tout cela avec une bonne bière.
Ensuite, c’est l’heure des relations publiques appelées plus ordinairement, la main au cul des vaches. Tout un art. Il s’agit d’éviter l’accident. Une ruade dans les noix présidentielles par exemple. Il se murmure que certains, par le passé, ont utilisé un sosie pour cette étape délicate, d’où des débordements langagiers fort fleuris.
Tout cela creuse. Heureusement, le repas de midi approche. En général, il dure sept ou huit heures, jusqu’au repas du soir. Il faut dire que le président doit ménager les sensibilités. Par conséquent, il ingurgitera une choucroute, un cassoulet, un kig-ha-farz, un aligot, une bouillabaisse, une flammekueche, un berlingot, un couscous, une blanquette, un pot-au-feu, un Pan Bagnat, une chouquette, une daube, un bourguignon, une dragée, un plateau de 367 fromages, une tarte Tatin, un opéra, un fraisier, une tarte au citron meringuée, un café, l’addition. Tout cela généreusement arrosé de crus rouges. Tout être humain normalement constitué décède après ce repas pantagruélique. Pas un président de la république.
La plupart des présidents de la Vè république décline le repas du soir arguant qu’ils ont un rendez-vous important avec un autre maître du monde. En réalité, ils rentrent à la maison et pleurent dans les bras de madame après que le médecin de l’Elysée ait pratiqué une saignée et posé quelques sangsues.
Non, mais sérieusement.
© Gifnem29 – février 2023
Et quelques ventouses, cela fait sortir le mal, le gras et évitera une crise de goutte.
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Ah la goutte ! Mon pire cauchemar (enfin presque)
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Il paraît que c’est très douloureux.
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Pire que tout, sauf peut-être la pancréatite.
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Quand la machine déraille, tout n’est que douleur.
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C’est de qui ? Winston ?
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Euh, non, de moi.
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Wouaw ! Mieux que Winston !
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Oh, merci ! La nuit, mon neurone s’affole.
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Une poignée de pierres au rein bien acérées ça ne donne pas sa place quand ça passe par là, parait-il.
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Ah oui aussi (mais je n’ai pas encore testé).
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Winston Classic (paquet rigide), en 20 unités : 10,60 euros, contre 10 euros
Voilà bien où ça nous mène, les bonnes citations de Maman Lyonnaise : au bureau de tabac !
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M. le Président doit avoir un estomac de fonte (comme on dit en anglais) pour survivre ce repas !
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Absolument.
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Et un cœur vache !
Meuh !
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Si on me confiait la rédaction d’un manuel des définitions par l’illustration, je proposerais ton texte (super sympa au demeurant!) pour le mot « pantagruélique!
Excusez-moi de vous quitter rapidement car je vais prendre une bonne cuillère d’Alka Seltzer. Hic et Beuk!
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L’infusion de thym, ça marche bien aussi.
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