Châtaigne

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

La PQR, une fois de plus, une fois encore, m’informe, ce matin, d’un paradoxe gouvernemental assez savoureux bien que, au fond, plutôt regrettable.

Pour favoriser la si fameuse « transition énergétique », depuis quelques mois l’état propose aux foyers modestes d’acquérir une automobile électrique pour la somme de 100 euros par mois, grâce à des subventions publiques qui règlent le dédit (comme moi qui disais quand j’étais petit « Maman passera payer », notamment chez P’tit Cul le réparateur de vélos, paix à son âme). Ceux qui ont pris cette décision estimaient que la demande avoisinerait les 25000 véhicules, or, il s’agit dorénavant de 50000 commandes.

Chic, hourra, Noël, la production automobile hexagonale va bénéficier de cet engouement sans précédent et relancer une activité qui ne cesse de péricliter depuis l’abandon de la production de la Traction Avant. En effet, sauf erreur de ma part, les avantages gouvernementaux ne concernent que les véhicules de conception française.

Sauf que.

Sauf que deux problèmes se dressent sur le chemin du progrès et la volonté de purifier la planète pour les générations à venir qui, pour le moment, jettent leurs emballages de fast-bad-food par la fenêtre de la 404 diesel de papa que les jeunes ont empruntée pour aller guincher au musette et, éventuellement, ramener la marie Ranwen (hommage à Matmatah groupe brestois, chanson « Les moutons » à écouter toutes affaires cessantes) pour lui conter fleurette et lui tripoter les gougouttes sur la banquette arrière.

Tout d’abord les finances publiques n’avaient pas prévu un tel déferlement sur les Peugeot à rallonge intégrée ou les Renault fonctionnant au Blue Tooth (je ne suis pas très au courant des dernières évolutions en matière de motorisation nucléaire). Donc, le banquier de la France a dit qu’il fallait, sans tarder, arrêter cette promotion de crainte de devoir emprunter des sous aux milliardaires à des taux d’usure qui feraient rougir le mafieux de base. Etant donné que la dette française frôle le PNB de la galaxie d’Alpha du Centaure, il est plus prudent de dire aux pauvres que, finalement, ils vont pouvoir continuer à rouler avec leurs vieux diesels tout pourris, sans, bien entendu, mettre une roue dans les centres villes proprets.

Le second problème est plus technique, et surtout il était bien plus prévisible. Depuis la « crise » du covid, tout le monde sait que lorsque l’on commande une voiture chez un concessionnaire, en général ce sont les héritiers qui la réceptionnent. Un souci avec les composants électroniques que seuls les Asiatiques sont capables de fabriquer, semble-t-il. Donc, au-delà du risque pour la carte de crédit du pays de se faire bouffer par un DAB, les constructeurs autos sont juste dans l’impossibilité de fournir. C’est trop bête.

2035 approche à grands pas. Je vous raconte pas le bazar quand il faudra changer son véhicule thermique contre une boite d’allumettes électrique.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Pathologie saisonnière

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je distille des conseils.

Comme vous le savez, je suis titulaire d’un diplôme populaire de médecine vu que j’ai arrêté mes études en année -1. C’est pourquoi, je suis parfaitement apte à vous délivrer quelques conseils afin que vos petits corps ne souffrent pas trop des virus et bactéries qui prolifèrent dans notre société hygiénique en ces temps incertains (en tout cas je suis aussi apte que les journalistes de la PQR).

Traditionnellement, le mois de février est le plus compatible avec une maladie peu mortelle mais assez délicate lors de nos échanges avec nos semblables. Je parle, bien entendu de la gastro-entérite. Notez, au passage, que la nature est bien faite car le mois de février est le plus court de l’année. Par exemple, le cancer qui ne devrait concerner que la fin juin et les vingt-deux premiers jours de juillet ne se gêne pas pour marcher sur les plates-bandes des lions, des taureaux ou des scorpions.

Alors, comment éviter la gastro-entérite ?

C’est très simple. Il vous suffit de proscrire tous contacts avec vos semblables. En effet, vous n’êtes jamais à la souche du problème, c’est toujours de la faute d’un autre. Donc, interdisez-vous les bises, les poignées de mains et autres échanges de fluides et vous devriez préserver votre intégrité intestinale.

Que faire si malgré tout vous attrapez la chclisse (orthographe aléatoire ; un des mots favoris de mon grand-père) et la vomitude ?

Sachez, en premier lieu que le remède miracle appelé Ercéfuryl n’est plus sur le marché. Etant donné que mes boyaux ont vécu une vie autonome pendant trente-cinq ans, je fus longtemps un grand consommateur de cette merveille produite par les laboratoires pharmaceutiques. Lorsque j’ai appris que ce louzou n’était plus fabriqué, j’ai failli faire un burn-out (heureusement, entre temps, je suis devenu diabétique et mon traitement, qui aurait dû me bousiller la digestion, accomplit exactement l’effet inverse ; je revis). Ensuite, apprenez que l’ingestion de cola, soigneusement débarrassé de ses bulles, est une fausse bonne idée. Ce qu’il faut, avant tout, c’est s’hydrater. Avec de l’eau, du potage ou de la tisane. Le ouiski et le Picon bière sont fortement déconseillés. Enfin, adapter votre alimentation. Le riz est très bien (comme disait mon grand-père qui n’en mangeait jamais « ça rétrécit le trou de balle »), mais également les carottes (en plus vous obtiendrez de magnifiques fesses roses) et plus surprenant, les œufs (peut-être un rapport avec leur voyage précédent).

Voilà. Si vous suivez bien mes conseils, je ne vous garantis rien, mais vous aurez davantage de chance de faire des économies de lessive.

N’hésitez pas à vous abonner pour recevoir d’autres conseils médicaux.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Marceau

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je m’explique.

Vous êtes très nombreux (au moins zéro) à me demander d’où me vient ma détestation de la philosophie. En effet, j’estime que cette pseudo science réflexive n’est rien d’autre qu’une charlatanerie imaginés par des petits malins pour gagner plein de sous sans se casser le dos.

Pour que les choses soient claires, je range la philosophie dans le même sac que la psychologie.

Alors, la philosophie quoi t’est-ce ?

Deux écoles s’affrontent.

La première est la plus classique. Elle définit la philosophie comme une réflexion particulière au service du plus grand nombre. Autrement dit les philosophes réfléchissent pour les autres. Merci, mais non. Je suis doté d’un cerveau, certes modeste, qui me permet de trier le bon grain de l’ivraie selon les critères qui me définissent. Je n’ai pas besoin qu’un chevelu habillé comme au 18è siècle m’explique que mes idées sont gangrenées par mes origines sociales, les politiques et les media, et que je dois faire confiance à d’obscurs connards ayant vécu durant l’antiquité ou au 19è siècle en Allemagne et qui, par définition, sont largement largués par rapport à notre époque. Je n’en peux plus d’entendre toute cette troupe de « penseurs modernes » dont les références sentent la poussière. Je sens que je vais me faire des amis.

La deuxième est plus originale. C’est une école qui s’applique à étudier l’étymologie des mots. Or, à ce niveau, le terme « philosophie » est très intéressant. En effet, il vient de deux mots grecs, « philo » qui signifie « qui aime » et « sophie » qui signifie « Sophie ». Les philosophes sont donc des hommes et des femmes qui aiment les personnes prénommées Sophie (très peu de garçons selon le site de référence). J’ai, moi-même, un certain penchant pour les Sophie. J’en ai connu une qui avait des… Mais cela ne vous regarde pas. Paradoxalement, par chez moi on dit que les Sophie sont des pikèz (prononcez « piquesse »), mot breton qui désigne une femme un chouia casse-bonbons (le Breton n’est pas très #metoo). C’est assez étrange de constater que le prénom caractérise celle ou celui qui le porte. Outre les Sophie, j’ai constaté que les Caroline étaient adorables, les Kevin pas spécialement portés sur les études, les Isidore de plus en plus rares, et les Patrick dotés d’une intelligence très au-dessus de celle des bulots cuits.

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été initié à la philosophie en Terminale. Notre prof se prénommait Jean-Alain et nous l’avions rebaptisé Jeanlain (célèbre marque de bière, pour ceux qui n’ont pas la couleur) vu son penchant accentué pour les spiritueux (nous retrouvions des traces étranges sur nos copies) (son haleine pouvait plonger un teckel en coma éthylique à cinq mètres). Lors de la première heure de cours, il nous avait présenté le programme de l’année. Tout d’abord une « Introduction à la philosophie » suivie de tout un tas d’autres projets dont je ne me souviens pas puisqu’il n’a jamais terminé son introduction (il y avait, notamment, trois bouquins au programme, dont Freud, Descartes d’état-major et Aris Salonique, dont il ne nous a jamais parlé, d’où mes lacunes et mon 7/20 au Bac).

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Laponne de mer

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

S’il est un sujet « touchy » qu’il ne faut pas trop aborder lors des repas de famille, c’est bien la guillotine. Le décès de sieur Robert Badinter, Bobby comme l’appelait Liz dans l’intimité, a déclenché une avalanche d’hommages à l’égard de celui qui, en 1981, fit aboutir le combat d’une vie pour permettre aux pires salopards de rester en vie après avoir commis des atrocités qui feraient rougir ce bon vieux Joseph S. (dont l’œuvre est trop souvent sous-estimée).

Il est établi que le peuple français se réjouit de l’abolition de la peine de mort. En effet, les gens sont fiers de vivre dans un pays qui ne pratique pas la barbarie à l’égard des barbares, ou, ils estiment que, comme le disait Bobby dans son discours d’alors, en substance, « aucun homme n’est à 100% coupable » (sic).

Toutefois, le Français et la Française sont des personnes philosophiquement assez instables.

J’en veux pour preuve des sondages, tout ce qu’il y a de plus sérieux, qui mettent en avant un paradoxe édifiant. Il ressort de ces interrogations populaires que 93% des parents seraient prêts à se faire justice eux-mêmes si on leur présentait celui ou celle qui a violé leur enfant avant de le découper en rondelles et de le préparer en osso-buco accompagné de farfalles al dente. Avouez que c’est horrible. Les pâtes al dente, c’est immangeable. La justice en question se traduisant par le meurtre du meurtrier.

77% des personnes sondées (dans la rue, pas à l’hôpital) estiment que les terroristes religieux, responsables d’attentats dits « aveugles » ayant provoqué la mort de pauvres innocents athées, devraient subir les tourments proposés aux criminels au cours des temps bénis du Moyen-Âge. A savoir, l’écartèlement en place publique, après avoir été, consciencieusement roués, bouillis, plongés dans le plomb en fusion et chatouillés avec une plume d’oie ou la langue d’une chèvre, au choix (prière d’en faire, préalablement, la demande aux services concernés).

Enfin, 69% des Français considèrent que la peine de mort doit être appliquée à l’assassin-violeur récidiviste qui en fait la demande.

Pour éviter de perdre mon lectorat adoré, qui fond comme neige au soleil, un effet du dérèglement climatique certainement, je ne me positionnerai pas sur le sujet. Je ferai juste remarquer que l’argument affirmant que la peine de mort n’est pas dissuasive ne tient pas. En effet, de mémoire de bourreau, un défunt n’a jamais récidivé, sauf dans Walking Dead.

Comme disait tonton Alfred lors du déjeuner familial à l’occasion de la « chant de l’heure » (cf mes archives), la question ne se poserait pas si les assassins n’existaient pas. Un vrai philosophe stable tonton Alfred.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Génération (désenchantée)

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Il est un élément culturel auprès duquel je suis passé sans jamais m’arrêter. J’ai lu, récemment, que le chiffre d’affaire de ce mystère, pour moi, avait dépassé celui des livres depuis fort longtemps. Lorsque j’ai quitté la cellule psychologique et le caisson à oxygène, je me suis penché, avec ma finesse analytique habituelle, sur ce phénomène sociétal, les jeux vidéos.

Certains, mal intentionnés, affirmeront que, vu mon âge, il n’est pas surprenant que mon bagage culturel ne s’embarrasse pas d’un Mario, d’une Tomb Rider ou … (veuillez remplir le blanc à votre convenance, mes connaissances ne me le permettent pas ; en vous remerciant). Que nenni, répondrais-je avec ma sagacité légendaire, ce n’est pas une question d’âge. La preuve, je connais un garçon de mon âge qui joue à Pacman sur son Minitel.

Bien entendu, les jeux vidéos sont une histoire de génération(s). Toutefois, je m’en vais vous en conter une bien bonne, parfaitement authentique, il va s’en dire.

Je vous ai déjà parlé, avec talent, de mon oncle par la fenêtre inventeur de j.peg. N’en déplaise à quelques grincheux, c’est la vérité. Il se trouve que tonton a commencé sa carrière chez Thompson à Angers. Au milieu des années 70, un soir de 24 décembre, il a proposé à toute la famille réunie de tester un jeu sur lequel il travaillait depuis quelque temps. Adeptes des cartes, mes grands-parents se montrèrent enthousiastes, comme tout le monde. Incrédules, nous le vîmes déballer tout un tas de trucs électroniques, visiblement des prototypes, et brancher tout le zinzin sur la télévision de mon grand-père qui rangea son tapis de belote en maugréant. Au bout d’un long moment, car les ajustements techniques semblaient plutôt complexes, nous eûmes sous les yeux ce que quasiment personne n’avait jamais vu dans le monde : un court de tennis numérique (ou une table de ping-pong, ce n’était pas très clair). Oui, dames et sieurs, depuis des mois vous lisez les billets d’un des tout premiers êtres humains à avoir joué au tennis (ou au ping-pong) grâce à une console de jeux. Si, vous savez bien, les deux bâtons à chaque extrémité de l’écran qui se renvoient une balle représentée par un carré lumineux au-dessus d’un filet symbolisé par un trait blanc.

Alors, ça vous la coupe hein ?

Nous y avons joué une bonne partie de la nuit. Des mois plus tard, mon grand-père râlait encore car il était persuadé que l’écran de son poste avait souffert et qu’il restait des traces de traits blancs (ce qui était peut-être vrai d’ailleurs).

(bon, je viens de vérifier ; « Pong » a été commercialisé fin 1972 ; ce devait être une version améliorée, ou alors j’avais cinq ans (Noël 1971), mais j’en doute)

J’ai contacté Doc Emmet Brown pour retourner faire un tour à l’époque. Je vous tiens au jus.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Bide des gras

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire.

Ce genre de phrase, ou de constatation, est, aujourd’hui, considérée comme réactionnaire.

Sincèrement, je ne sais pas si c’était mieux avant. Disons que c’était différent.

Chaque jour apporte son lot de révélations plus dégueulasses les unes que les autres.

Aujourd’hui, c’est le Carnaval qui est mis en cause. Cette tradition écœurante qui permet, depuis la soirée des temps, aux puissants de se mélanger à la plèbe, à la plèbe de comparer les costumes des puissants aux oripeaux qu’elle porte elle-même, aux hommes de se travestir en femmes et lycée de Versailles, aux enfants de se goinfrer de pommes d’amour et de barbapapas alors que tout le monde sait que c’est infect et vecteur d’un futur diabète. Le Carnaval, l’espace d’un instant, fait tomber toutes les barrières, sauf pour les esclaves, faut pas déconner non plus.

A l’instar de nos bien-pensants, je pense qu’il est temps de mettre un terme à ces réjouissances indécentes. Il est l’heure de supprimer ces mascarades qui empêchent les dunkerquois de se lever frais et dispos, pendant une semaine, pour aller offrir leur sang et leur sueur au grand capital. Il est urgent que cessent ces loufoqueries au cours desquels des géants ridiculisent celles et ceux qui s’usent la santé pour diriger le pays. Eliminons du calendrier ces festivités inutiles, relent nauséabond d’un culte moribond (ah crotte, ça c’est vrai ; mon discours en devient un peu confus, vraisemblablement…).

Interdiction de s’amuser dans l’outrance. Cela me rappelle une période de l’histoire que j’aurais vraiment voulu vivre tant les attractions de plein air pullulaient le dimanche matin sur les places des villes d’Europe. L’inquisition. Et pourtant, comme précisé plus haut, le Carnaval est directement lié à la religion vu qu’il annonce le début des quarante jours de carême (je m’y connais je suis allé à la messe, contraint et forcé, jusqu’à mes dix ans).

Le sachiez-vous ?

Le mot « Carnaval » vient du latin « escam » qui a donné le mot italien « carne », la viande. Et du verbe « avaler » qui signifie avaler. Donc le Carnaval est le jour où on avale de la viande.

N’hésitez pas à vous abonner pour de nouvelles théories lexicales.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Photo (du) génie

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Ce matin, j’ai regardé la cérémonie en hommage aux 42 victimes françaises du 7 octobre dernier en terre israélienne. Bon, j’ai allumé le poste pour suivre les émissions de culture générale quotidiennes afin de parfaire mon immense connaissance qui fait l’admiration de tous. Dans un premier temps, j’ai été très déçu d’être privé de mes jeux favoris (1ère moitié sur FR1 et 2è moitié sur Rance2) et de voir apparaitre tous ces pauvres gens plongés dans le chagrin. N’est-ce pas un peu voyeur d’assister à ce genre d’événement ? En tout cas, notre président adoré était très bien. Digne, à la limite d’éclater en sanglots. La cravate un peu de travers tout de même.

Un détail a attiré mon attention.

Une grande photographie de chacune des victimes était portée par un garde républicain. Quarante-et-un portraits et un cadre blanc sur lequel était écrit un nom. Très étrange. Je me suis demandé si la famille de cette personne n’avait pas trouvé d’image de son fils ou si elle avait refusé que ses traits participent à la cérémonie.

Et puis, mon esprit a été assailli d’un doute.

Quelle photographie de moi choisirait Mère si je venais à disparaitre au cours d’un odieux attentat à la boulangerie. En effet, je n’ai jamais été un grand adepte du tirage de portrait. Je ne sais pas bien pourquoi. Sauf que je déteste me voir en photo. La demeure de Mère n’est pas un mausolée, mais ici et là, ma génitrice a disposé quelques clichés de sa progéniture. De ma pomme, il en existe exactement trois.

Sur le premier, je suis pris de profil, en assez gros plan, et je lèche mon assiette. Ce n’est pas un geste très élégant mais je le pratique, encore aujourd’hui, lorsque qu’il est servi du gâteau au chocolat au dessert.

Le deuxième est très particulier. Je suis photographié en pied vêtu d’un costume que les non initiés pourraient confondre avec un vêtement digne de figurer sur un fidèle se rendant à la mosquée. En réalité, il s’agit d’une tenue authentique, mais non portée, de maharadja indien ramenée par Mère de l’une de ses expéditions chez les sauvages. Outre le costume, sur cette photographie, je jongle avec trois balles. Il se trouve que le cliché date d’un Noël quelconque et l’année précédente je m’étais offert des balles de jonglage et avais annoncé à la petite famille réunie que, un an plus tard, je serais devenu un saltimbanque affirmé. Mission accomplie.

Le troisième cliché me représente en aube de communiant. Si jamais, un jour, j’hérite de cette demeure et de tout ce qu’elle contient, mon premier geste symbolique sera de détruire par le feu cette photographie honteuse.

Voilà le choix auquel Mère serait confrontée en cas de décès de son fils préféré lors d’un attentat. Je crois qu’elle choisira le cadre blanc.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

P.S. : Si vous désirez voir ces trois clichés, je vous prie de glisser en commentaire vos coordonnées bancaires. Ben quoi, il faut bien que j’ai des sous pour mettre du parmesan dans mes nouilles.

A.O.C.

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je donne des solutions pour le bien de la France.

A l’heure où la ministre de tout un tas de trucs se fait houspiller par la presse de gauche (celle de droite aussi ? Ah bon…), je rappelle, une dernière fois que chacun scolarise ses enfants où il veut. Mais s’il choisit le privé, il paye, un point c’est tout.

C’est un sacré problème l’école.

En fait, non, pas du tout.

Il suffit de suivre les bons conseils de tonton Jourd’hu fort de son expérience dans une autre vie.

Il parait que les petits Français sont des gros nuls en à peu près tout. C’est faux. Au moins 5% sont récupérables. Trêve de plaisanterie. Je vous propose un Plan Jourd’hu pour rendre à notre pays sa jeunesse triomphante.

Je ne parlerai pas du primaire vu que je n’y connais rien. J’y suis allé mais j’en garde peu de souvenirs sauf les cours de natation avec sœur Anne Thérèse. Je ne sais pas nager. Je considère juste que les instits devraient être privés de dessert tant que 100% des gamins entrant en sixième ne savent ni lire ni compter.

Le collège. Bon, accrochez-vous, j’ai la solution miracle mais elle ne fera pas l’unanimité.

Tout le monde entre en sixième pour que les profs effectuent un tri. Un tiers se verra proposer une scolarité dite classique. Un autre tiers, les plus fortiches, sera expédié en Angleterre pendant deux ans (pour les meilleurs éléments, la cinquième et la quatrième ne servent à rien) où ils suivront une scolarité adaptée puis ils rentreront chez papa maman parfaitement bilingues. L’économie engendrée par leur absence des écoles françaises permettra de leur payer des billets pour rentrer à la Fête des Enfants et du quinze juillet au quinze août. Concernant le dernier tiers, je préconise une mort douce.

Développons un peu la « scolarité classique ». Il faut dégager des heures pour les disciplines essentielles. Facile. Education musicale et Arts plastiques, hop par la fenêtre. On nait artiste, on ne le devient pas. Les artistes prennent des cours pour s’améliorer, pas pour découvrir un talent caché. LV2, hop à la poubelle. Quel intérêt de parler l’Espagnol à l’époque du monopole de l’Anglais ? Et je ne m’abaisserai pas à parler de l’Allemand. Le sport, pardon L’EPS… Que dire ? Sinon que c’est juste nul. On peut imaginer une pratique sportive (presque) obligatoire, en dehors du collège, entre cinq et quinze ans. Voilà, j’ai libéré une petite dizaine d’heures.

Qu’allons-nous en faire ?

Suivez le guide.

Latin obligatoire pour tout le monde. Mais pas l’étude des philosophes de mes fesses, l’étymologie. Une heure de technologie en plus pour apprendre à maitriser, intelligemment, le numérique (voire la mécanique et le bricolage). Deux heures d’Anglais supplémentaires avec visionnage hebdomadaire d’un film en VO. Le même jusqu’à compréhension intégrale. Un Ken Loach devrait faire l’affaire (Le Vent se lève, une merveille). Une heure de langage des signes. Une heure de « discussion » pour sensibiliser les jeunes aux problèmes de société (homophobie, transphobie, violence, harcèlement, plus si affinités…).

Voilà le travail.

Je précise à sieur Attal que je n’ai rien de prévu jusqu’en 2027.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Tradition liquide

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

La Bretagne traine une réputation difficile à effacer. Comme le Nord. Comme le Sud-Ouest. Bon, en réalité comme toute la France. Et comme bon nombre de pays, finalement. Voire comme la Terre entière.

Un de nos élus, que je nommerai sieur Grandpied pour ne pas risquer un procès et dont je ne préciserai pas qu’il est maire d’une commune du centre Finistère dont je suis issu pour moitié et qui voit de nombreux musiciens faire beaucoup de bruit tous les étés, a été victime d’un accident de la route voilà quelques jours. Rien de bien original, à ceci près que les gendarmes ont opéré une recherche en alcoolémie qui s’est montrée positive. 1,06 gramme, taux délictuel qui lui vaudra une convocation en justice, d’autant que sieur le maire n’en est pas à son coup d’essai.

Je sais bien ce que vous allez me dire, vous les adeptes des apéritifs anisés ou des vins de Bourgogne : l’erreur est humaine. Non, justement.

Je ne bois plus depuis neuf ans (c’est mon anniversaire, ces jours-ci). Je n’étais pas alcoolo-dépendant mais j’avais tendance à arroser les fins de semaine. En revanche, je n’ai plus jamais pris le volant avec le moindre doute quant à ma capacité à faire virer le biniou (expression endémique). J’ai écrit « plus » parce que j’ai été jeune et con, mais je ne suis plus jeune.

Sieur Grandpied n’est pas un gamin. Sans tomber dans le un peu facile « il doit montrer l’exemple », je crois qu’il aurait dû se montrer plus prudent. Toutefois, si je ne l’excuse pas, je lui accorde des circonstances atténuantes vu que je vis dans une région où refuser de boire un coup, et pas du jus d’artichaut, revient à insulter celui qui propose d’en écluser un. Les élus passent leur temps dans des rencontres, des réunions, des visites qui se terminent, inévitablement, par un verre de cidre ou un coup de jaja. Pour remédier à ces situations de plus en plus courantes, je propose que l’on impose à tous les élus de la république de rester sobre (et clean, tant qu’à faire) durant la durée de leur(s) mandat(s). Et s’ils râlent, ils peuvent retourner dans le privé, personne ne les oblige à se parer de l’écharpe tricolore.

Certes, plus le temps passe plus je me transforme en ayatollah de la consommation d’alcool. Je suis même pour une taxation plus importante de ces produits et pour une signalétique préventive sur chaque bouteille. Toutefois, l’actualité me donne un peu raison. Accidents mortels, féminicides, bagarres, cancers, j’en passe et des pires.

Allez, à votre santé. Et sans rancune.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Âge du lithium

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

De temps en temps, lorsque je regarde par la fenêtre de l’avenir, je me sens fatigué.

Ce soir, pour la énième fois, j’ai regardé un reportage sur les voitures électriques. Reportage à charge… Contre les voitures thermiques.

Tout d’abord, la voix off nous a gentiment rappelé que dès 2035, en France, il sera impossible d’acheter une voiture thermique neuve. Rien n’a été précisé sur le marché de l’occasion. Mais, si vous avez des enfants en bas âge, je vous conseille de les diriger vers les métiers de la mécanique automobile vintage, je suppute qu’il y aura un billet à se faire dans le secteur, dès très bientôt. 2035, c’est demain. Bon, ok, après-demain. Personnellement, j’imagine une ruée sur les bagnoles thermiques, disons dès 2033/2034. Mais je ne suis pas Madame Soleil.

Ce qui est troublant avec ces véhicules électriques, ce sont les informations contradictoires qui nous sont proposées. Le reportage montrait les dégâts occasionnés par l’exploitation des mines de métaux dits lourds. Il faut reconnaitre que les images de la déforestation, en Indonésie, notamment, étaient assez terrifiantes. Or, juste après, le film nous menait en France sur un site d’extraction de kaolin où les géologues ont découvert des ressources insoupçonnées de lithium. Nos scientifiques et nos industriels seront-ils plus raisonnables ? A voir.

Je ne sais pas ce qu’il faut faire. Et je crois que je m’en fous. Si jamais mon automobile me lâche, je serai un piéton épicez tout ! Sauf retournement de situation fort improbable, je n’aurai jamais les sous pour m’offrir un véhicule électrique. Et pour quoi faire ? Je me déplace fort peu, et peux encore réduire mes trajets. Je je je je je… En effet, je pense fort peu aux autres. Mais j’ai une bonne raison pour cela. Les nouvelles générations auront grandi dans l’idée que la voiture électrique sauvera la planète. Faisons leur confiance.

Toutefois, vu la vitesse à laquelle la science évolue, je suis persuadé que, sous peu, des voitures solaires verront le jour. Ou d’autres systèmes dont nous n’avons pas encore idée.

Il reste une dernière alternative. L’énergie extraterrestre. Pas celle que ces couillons espèrent découvrir sur la face cachée de la Lune ou sur Mars, non, celle qui propulse les aéronefs spatiaux qui ne vont pas tarder à nous rendre visite. Certes, dans un premier temps, ils viendront pour nous détruire de crainte qu’on cochonne tout l’univers. Mais si on leur fait des bisous et si on leur offre des caramels au beurre salé, peut-être nous confieront-ils le secret de leur carburant à base de poussière d’étoiles, de kryptonite ou de pets de dragons de l’espace.

Le sachiez-vous ?

Le moteur à eau existe, et il fonctionne. Il a été mis au point par les Nazis en 1943. Enfin presque. Ils n’ont pas eu le temps de finir leurs expériences car ils avaient d’autres chats à fouetter. Bizarrement, pendant plus de soixante ans, personne ne s’est ému de cette invention. Il semblerait que des industriels allemands (!) aient retrouvé les plans de l’époque. Mais les lobbys veillent. Je me demande si je ne vire pas paranoïaque.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024