Tri (Yann) sélectif

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Naguère, je vous contai, brillamment, mon amour immodéré pour ces lieux enchanteurs, ces endroits merveilleux, les déchetteries. J’avais même envisagé, un temps, de construire une résidence secondaire, voire tertiaire, dans l’une d’entre elles. Avec deux doigts de jugeotte, un ami bricoleur, inutile de se casser la tête à s’offrir les services d’un maître d’œuvre et de toute une tripotée d’artisans hors de prix puisque l’on trouve tout sur place. Matériaux divers, verdure, électro-ménager, et même de la nourriture si votre estomac n’est pas trop exigeant. Ayant reçu une fin de non-recevoir de la part des élus municipaux, je me contente de fréquenter assidument ces paradis de la consommation.

Toutefois, aujourd’hui, le billet que vous lisez avec extase, ne fera pas l’apologie de l’une d’entre elles.

En général, je m’abstiens de citer nommément les lieux qui bénéficient de mon illustre présence, afin d’éviter que des hordes de groupies m’attendent près de la benne à ferraille, mais, cette fois, je me livrerai à une exception.

Je vais vous parler de la déchetterie de Plouescat, accessoirement celle de Cléder (prononcez Clédaire) également.

Il se trouve que les élus de ces deux charmantes cités nord-finistériennes, sont des crétins patentés.

Figurez-vous que, depuis quelques mois, il faut montrer patte blanche avant de pénétrer les lieux dans le but d’y déposer quelques branchages ou le vieux frigo de mémé qui ne fonctionne plus depuis le départ des hommes de la Wehrmacht. Pour se débarrasser de ses saloperies, il faut prouver à un monsieur installé, toute la journée, dans une guérite, que vous êtes effectivement un résident d’une des deux communes.

Plusieurs éléments me titillent les neurones.

Tout d’abord, étant donné que les communes se plaignent, constamment, de la pauvreté de leur budget, il ne me semble pas raisonnable de mobiliser, à plein temps, un employé des services techniques, juste pour vérifier que vous n’êtes pas un terrible activiste ordurier du bled d’à côté.

Ensuite, le blanc-seing. Il faut présenter à la sentinelle un papelard, datant de trois mois au maximum, attestant que vous possédez une résidence sur l’une des deux communes. Or, de nos jours, beaucoup de factures et autres documents administratifs sont dématérialisés. Que je sache, la loi n’impose pas de posséder une imprimante remplie d’encre élaborée à partir de poussière d’or, de poudre de cornes de rhinocéros et de la pupille de vos yeux, vu le prix des cartouches. Un de ces jours, je me pointerai avec une clé USB et exigerai que le préposé lise mon document sur un pc. Propre le pc.

Encore, ces obligations vont, considérablement développer la dépose sauvage, dès lors même que les déchetteries ont été créées pour lutter contre cette pratique barbare.

Enfin, de quoi les municipalités ont-elles peur ? Que les communes voisines prennent d’assaut leur déchetterie pour y déverser des déchets radioactifs, des dépouilles de chevals infectées par le typhus ou des yaourts périmés ? Qu’est-ce que cela peut bien leur foutre que Jean-Claude apporte son vieux grille-pain défectueux qui ne cesse de faire sauter les plombs parce que la déchetterie de Plouescat est plus proche de chez lui que celle de Tréflaouénan, son lieu de résidence ? Le risque est minime, car, justement, chaque commune de l’hexagone possède au moins une église (pour l’instant…), un salon de coiffure et une déchetterie.

Pour finir, car je commence à m’échauffer quelque peu, j’ajouterai que la déchetterie de Plouescat est une grande coquette qui n’accepte pas tout et n’importe quoi dans ses bennes. Par exemple, vous ne pouvez pas y déposer vos vieux pneus. Ni vos extincteurs périmés (celui de chez Mère date de 1970). Z’en veulent pas. Savent pas quoi en faire. Ce n’est pas comme si c’était leur boulot. De plus, concernant les déchets verts, vous ne pouvez venir vider votre charrette qu’une fois par jour, dans la mesure ou vos excédents de gazon ne dépassent pas 4m3. Il faut donc posséder un doctorat de mathématiques pour tondre sa pelouse, à Plouescat nord-Finistère. Et comment font-ils, ces zozos, pour vérifier tout cela. Je suppose que des ex-agents de la Stasi ont trouvé à se loger dans le coin.

On va finir par devoir les bouffer, nos déchets.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – mai 2024

Giorgio Moroder

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me raconte.

Ce matin, aux aurores, Mère et Joli-Papa ont atterri à Istanbul. Enfin, en principe. Je n’ai pas reçu de sms de confirmation. Je n’ai pas, non plus, été contacté par le Quai d’Orsay, ce qui est plutôt bon signe, a priori.

Mère, 86 ans aux prunes, et Joli-Papa, 92 ans aux pêches, sont partis se dorer la pilule, tout en dilapidant mon héritage, alors que moi, pauvre petit ver de terre, je suis condamné à demeurer au fond de la Bretagne à transbahuter des quintaux de bûches afin que les tourtereaux aient chaud l’hiver prochain.

Quoique.

Comme je suis un être parfaitement honnête, mû par l’amour de la vérité, je me dois de vous dévoiler une information que j’ai hésité à formuler, dans un premier temps.

Mère m’a proposé de les accompagnés, tous frais payés.

Et j’ai refusé.

Mais pourquoi t’est-ce ? Vous demandez vous avec votre sagacité coutumière.

Parce que j’ai peur de l’avion ? Pas du tout. Je considère juste que les fers à repasser géants ne sont pas compatibles avec le rêve d’Icare.

Parce que je n’avais pas envie de me coltiner les bagages pendant dix jours ? Que nenni. Mère et Joli-Papa voyagent léger. Leur malle-cabine tient aisément dans la soute d’un 747 à condition que les autres passagers n’emportent guère plus qu’une brosse à dents.

Parce que je suis islamophobe ? Faux, c’est interdit par la loi. Et pour rappel, je suis religionophobe, ce qui n’a rien à voir.

Parce que je suis diabétique ? Et alors ? Je ne suis pas obligé de me gaver de loukoums pendant une semaine. D’autant que je ne suis pas convaincu que les Turcs confectionnent des loukoums.

Mais pourquoi donc alors ? Tu vas la cracher ta Valda Jourd’hu !

Je n’ai pas accompagné Mère et Joli-Papa car le jour où j’ai vu « Midnight express », je me suis juré de ne jamais mettre les pieds en Turquie. En revanche, j’ai bien expliqué aux deux explorateurs seniors comment bien envelopper de cellophane les paquets avant de les scotcher tout autour de leur buste. En outre, je leur ai déconseillé de porter des lunettes de soleil lors du passage à la douane.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – mai 2024

Tesla ou t’es pas là ?

Je ne sais pas vous cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me justifie.

De très nombreuses voix se sont élevées sur l’ensemble de la planète pour exiger mon retour sur ce blog. J’ai fait la sourde oreille. Puis les immolations ont commencé en Inde. J’ai eu des scrupules. Dois-je, par mon absence, condamner des pauvres gens à une vie de vulgaire chipolata ? Non, je ne crois pas. La vie humaine est sacrée. Enfin, il paraît.

En tout cas, elle est sacrément difficile.

Ma défection bloguesque résulte, en partie, d’une acquisition que je me suis permise grâce à mes droits d’auteur absolument gigantesques (je rappelle aux agents du fisc qui tomberaient, inopportunément, sur ces lignes, que mes écrits sont souvent teintés d’ironie, ou au moins de second degré ; en les remerciant ; ah ben non, en fait ; sans les remercier).

J’ai donc acquéri (comme on dit dans tous les collèges de France) (et pour faire grincer les dents de l’ami Akimismo, salut l’ami) un véhicule électrique de la marque Tesla.

La première chose que j’ai faite dans la concession, c’est de demander au vendeur grassouillet si la chanson « Tesla girls » des OMD (Orchestral Manœuvre in the Dark, pour ceux qui n’ont pas la couleur) avait quelque chose à voir avec les automobiles de monsieur Musk. L’employé du mois de décembre m’a regardé d’un œil vide, et je n’ai pas estimé nécessaire de pousser plus loin la conversation musicale, ni la chansonnette.

Après une conversation technique assommante comme un demi-litre de chouchen, j’optais pour la version bas de gamme car je n’ai pas vendu tant que ça de bouquins. Et « bas de gamme » chez Tesla signifie pas tout à fait la même chose que chez Dacia. Si Dacia, vous voyez, les voitures roumaines en carton.

Bref, me voilà parti sur les routes de Bretagne au volant de mon véhicule éco-responsable, nutriscore A, entièrement recyclable dans la poubelle jaune, sauf le liquide de freins qui, selon Marie-Claire, est très efficace pour lutter contre les cernes.

Le manuel annonce 480 kilomètres d’autonomie lors d’une utilisation raisonnable. Pour ce faire, il faut rouler à 57 km/h en moyenne, éviter de faire fonctionner les essuie-glace, les phares et l’auto-radio. Donc, si vous roulez sur autoroute, de nuit, par temps de pluie, en écoutant OMD à fond les ballons, votre espérance ne vie électrique n’excède pas le quart d’heure. Pas simple de vouloir sauver la planète.

Je me suis fait arrêter par la gendarmerie car je n’avais pas indiqué ma volonté de bifurquer sur la droite en indiquant ma décision aux autres usagers de la route. Lorsque l’adjudant-chef m’a signifié que le clignotant était obligatoire et son omission soumise à une contravention forfaitaire de beaucoup de brouzoufs, j’ai tenté d’expliquer au pandore obtus, et peu enclin à sauver la planète, que si j’avais actionné ma flèche, il aurait fallu que je pousse mon automobile sur 43 kilomètres.

Je l’avoue, il s’agissait d’anticipation. Une projection sur ce qui nous attend tous en 2035. On va bien rigoler.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – mai 2024

Flammèche médiatique

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je m’indigne. Alors je reviens. Et je me demande.

Hier, toute la journée, Rance télévision diffusait l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. J’aurais pu rester les fesses vissées sur le canapé pendant douze heures si mes cousins n’avaient pas eu l’idée de m’inviter à manger tout plein de bonnes choses en compagnie d’adultes sympathiques et d’enfants bien élevés. Une sorte de déjeuner du 3è type.

C’est en rentrant chez moi que, machinalement, j’ai allumé la boite à cons pour suivre d’un œil distrait les exploits des candidats d’un jeu un peu moins stupide que la moyenne. Que ne fut ma surprise de constater que le plateau du jeu avait été délocalisé dans un port en présence d’un public fort nombreux. Au bout de quelques secondes, je me rendis compte de mon erreur.

En réalité, il s’agissait des festivités organisées par le CIO (Comité International Olympique) pour l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. Le Belem (il est étonnant de noter que ce fleuron de la marine française porte le nom d’une ville brésilienne essentiellement connue pour ses prostituées, ses orpailleurs au foie gros comme un ballon de basket et son taux incroyablement élevé de meurtres au mètre carré) arrivait de Grèce où il était allé chercher la flamme olympique. Voyage coûteux s’il en est, alors qu’une simple allumette grattée sous la Tour Eiffel aurait fait l’affaire. Mais bon prestige et tradition obligent. Le Belem est un trois mâts de toute beauté. Or, hier à Marseille, le vent avait profité du long ouikène pour s’en aller voir ailleurs si les cheveux des filles volent aussi bien quand il souffle son haleine tiède. Du coup (bonjour Justin), le bateau est entré dans le port sous régime motorisé. C’était un peu décevant. Il aurait du pousser jusqu’à Brest où, croyez-moi, le zef n’aurait pas manqué vu qu’il n’a pas pris de RTT depuis la fin du mésozoïque.

Bref, le bateau a pénétré le vieux port qui en a rougi de plaisir. Littéralement. En effet, le CIO (Crédit Industriel de l’Ouest) a longtemps réfléchi pour décidé de comment t’est-ce qu’on pourrait faire pour magnifier l’événement. Et Jean-Claude, pour déconner, a proposé un feu d’artifice, idée qui, à sa grande surprise, a été adoptée à l’unanimité. Ils allaient organiser un feu d’artifice. En plein jour… J’en ai vu des âneries dans ma vie. mais un feu d’artifice en plein jour vient de se glisser dans le peloton de tête.

Et pourtant, ce n’était pas le climax de la soirée.

En effet, le CIO (Comité des Imbéciles Oreux) a planché pendant des mois et des mois pour sortir de son chapeau la personnalité qui allumerait le chaudron, le dernier premier relayeur (ou le premier dernier, c’était un peu confus). Jean-Claude, toujours lui, soumit à ses pairs une liste de sportifs marseillais ayant hissé haut les couleurs de la France depuis le Moyen-Âge. Certes, il s’agit, en majorité de footballeurs (car j’ai la flemme de chercher sur le web), mais le nom d’Eric Cantona fit frissonner toute l’assemblée. Finalement, le CIO décida de renoncer au King de Manchester de crainte qu’il balance un low-kick à Annie Dalgo, de la même manière que monsieur Zidane n’était pas convié de peur qu’il ne coupdeboulise le préfet des Bouches du Rhône.

Rance télévision ménageait le suspense. La voix off disait en substance « Moi, je sais qui allumera le chaudron (car je suis dans la confidence grâce à ma carte de presse) mais je ne vous le dirai pas (na) ; essayez, chez vous, de deviner ». Au même moment, le cadreur faisait un gros plan d’un bonhomme que la moitié de la France a reconnu. Le technicien pointe au chômage depuis ce matin.

Personnellement, je fais partie de l’autre moitié de la France vu que, si j’avais compris la bévue du préposé à la steady-cam, je n’avais pas l’ombre d’une idée de l’identité du mec barbu en survêtement blanc. Le dénommé Jul.

Jul ! Sans déconner !

Un peu comme si les States avaient choisi Snoop Dog, ou les anglais Pete Doherty…

Jul ! La honte !

Parfois, je suis content d’être vieux. Ainsi je ne me sens pas obligé d’écouter Jul, et quelques autres.

Jul ! Je n’en reviens toujours pas.

« L’artiste » qui sort douze album(s) par mois, qui se sert d’un vocodeur et pour qui le summum de l’élégance consiste à porter un survêtement blanc et une casquette à l’envers Au moins, il n’a pas eu besoin de se changer.

J’espère que la cérémonie n’était pas diffusée en mondiovision.

Non, mais sérieusement.

 © Gifnem29 – mai 2024

Châtaigne

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

La PQR, une fois de plus, une fois encore, m’informe, ce matin, d’un paradoxe gouvernemental assez savoureux bien que, au fond, plutôt regrettable.

Pour favoriser la si fameuse « transition énergétique », depuis quelques mois l’état propose aux foyers modestes d’acquérir une automobile électrique pour la somme de 100 euros par mois, grâce à des subventions publiques qui règlent le dédit (comme moi qui disais quand j’étais petit « Maman passera payer », notamment chez P’tit Cul le réparateur de vélos, paix à son âme). Ceux qui ont pris cette décision estimaient que la demande avoisinerait les 25000 véhicules, or, il s’agit dorénavant de 50000 commandes.

Chic, hourra, Noël, la production automobile hexagonale va bénéficier de cet engouement sans précédent et relancer une activité qui ne cesse de péricliter depuis l’abandon de la production de la Traction Avant. En effet, sauf erreur de ma part, les avantages gouvernementaux ne concernent que les véhicules de conception française.

Sauf que.

Sauf que deux problèmes se dressent sur le chemin du progrès et la volonté de purifier la planète pour les générations à venir qui, pour le moment, jettent leurs emballages de fast-bad-food par la fenêtre de la 404 diesel de papa que les jeunes ont empruntée pour aller guincher au musette et, éventuellement, ramener la marie Ranwen (hommage à Matmatah groupe brestois, chanson « Les moutons » à écouter toutes affaires cessantes) pour lui conter fleurette et lui tripoter les gougouttes sur la banquette arrière.

Tout d’abord les finances publiques n’avaient pas prévu un tel déferlement sur les Peugeot à rallonge intégrée ou les Renault fonctionnant au Blue Tooth (je ne suis pas très au courant des dernières évolutions en matière de motorisation nucléaire). Donc, le banquier de la France a dit qu’il fallait, sans tarder, arrêter cette promotion de crainte de devoir emprunter des sous aux milliardaires à des taux d’usure qui feraient rougir le mafieux de base. Etant donné que la dette française frôle le PNB de la galaxie d’Alpha du Centaure, il est plus prudent de dire aux pauvres que, finalement, ils vont pouvoir continuer à rouler avec leurs vieux diesels tout pourris, sans, bien entendu, mettre une roue dans les centres villes proprets.

Le second problème est plus technique, et surtout il était bien plus prévisible. Depuis la « crise » du covid, tout le monde sait que lorsque l’on commande une voiture chez un concessionnaire, en général ce sont les héritiers qui la réceptionnent. Un souci avec les composants électroniques que seuls les Asiatiques sont capables de fabriquer, semble-t-il. Donc, au-delà du risque pour la carte de crédit du pays de se faire bouffer par un DAB, les constructeurs autos sont juste dans l’impossibilité de fournir. C’est trop bête.

2035 approche à grands pas. Je vous raconte pas le bazar quand il faudra changer son véhicule thermique contre une boite d’allumettes électrique.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Pathologie saisonnière

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je distille des conseils.

Comme vous le savez, je suis titulaire d’un diplôme populaire de médecine vu que j’ai arrêté mes études en année -1. C’est pourquoi, je suis parfaitement apte à vous délivrer quelques conseils afin que vos petits corps ne souffrent pas trop des virus et bactéries qui prolifèrent dans notre société hygiénique en ces temps incertains (en tout cas je suis aussi apte que les journalistes de la PQR).

Traditionnellement, le mois de février est le plus compatible avec une maladie peu mortelle mais assez délicate lors de nos échanges avec nos semblables. Je parle, bien entendu de la gastro-entérite. Notez, au passage, que la nature est bien faite car le mois de février est le plus court de l’année. Par exemple, le cancer qui ne devrait concerner que la fin juin et les vingt-deux premiers jours de juillet ne se gêne pas pour marcher sur les plates-bandes des lions, des taureaux ou des scorpions.

Alors, comment éviter la gastro-entérite ?

C’est très simple. Il vous suffit de proscrire tous contacts avec vos semblables. En effet, vous n’êtes jamais à la souche du problème, c’est toujours de la faute d’un autre. Donc, interdisez-vous les bises, les poignées de mains et autres échanges de fluides et vous devriez préserver votre intégrité intestinale.

Que faire si malgré tout vous attrapez la chclisse (orthographe aléatoire ; un des mots favoris de mon grand-père) et la vomitude ?

Sachez, en premier lieu que le remède miracle appelé Ercéfuryl n’est plus sur le marché. Etant donné que mes boyaux ont vécu une vie autonome pendant trente-cinq ans, je fus longtemps un grand consommateur de cette merveille produite par les laboratoires pharmaceutiques. Lorsque j’ai appris que ce louzou n’était plus fabriqué, j’ai failli faire un burn-out (heureusement, entre temps, je suis devenu diabétique et mon traitement, qui aurait dû me bousiller la digestion, accomplit exactement l’effet inverse ; je revis). Ensuite, apprenez que l’ingestion de cola, soigneusement débarrassé de ses bulles, est une fausse bonne idée. Ce qu’il faut, avant tout, c’est s’hydrater. Avec de l’eau, du potage ou de la tisane. Le ouiski et le Picon bière sont fortement déconseillés. Enfin, adapter votre alimentation. Le riz est très bien (comme disait mon grand-père qui n’en mangeait jamais « ça rétrécit le trou de balle »), mais également les carottes (en plus vous obtiendrez de magnifiques fesses roses) et plus surprenant, les œufs (peut-être un rapport avec leur voyage précédent).

Voilà. Si vous suivez bien mes conseils, je ne vous garantis rien, mais vous aurez davantage de chance de faire des économies de lessive.

N’hésitez pas à vous abonner pour recevoir d’autres conseils médicaux.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Marceau

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je m’explique.

Vous êtes très nombreux (au moins zéro) à me demander d’où me vient ma détestation de la philosophie. En effet, j’estime que cette pseudo science réflexive n’est rien d’autre qu’une charlatanerie imaginés par des petits malins pour gagner plein de sous sans se casser le dos.

Pour que les choses soient claires, je range la philosophie dans le même sac que la psychologie.

Alors, la philosophie quoi t’est-ce ?

Deux écoles s’affrontent.

La première est la plus classique. Elle définit la philosophie comme une réflexion particulière au service du plus grand nombre. Autrement dit les philosophes réfléchissent pour les autres. Merci, mais non. Je suis doté d’un cerveau, certes modeste, qui me permet de trier le bon grain de l’ivraie selon les critères qui me définissent. Je n’ai pas besoin qu’un chevelu habillé comme au 18è siècle m’explique que mes idées sont gangrenées par mes origines sociales, les politiques et les media, et que je dois faire confiance à d’obscurs connards ayant vécu durant l’antiquité ou au 19è siècle en Allemagne et qui, par définition, sont largement largués par rapport à notre époque. Je n’en peux plus d’entendre toute cette troupe de « penseurs modernes » dont les références sentent la poussière. Je sens que je vais me faire des amis.

La deuxième est plus originale. C’est une école qui s’applique à étudier l’étymologie des mots. Or, à ce niveau, le terme « philosophie » est très intéressant. En effet, il vient de deux mots grecs, « philo » qui signifie « qui aime » et « sophie » qui signifie « Sophie ». Les philosophes sont donc des hommes et des femmes qui aiment les personnes prénommées Sophie (très peu de garçons selon le site de référence). J’ai, moi-même, un certain penchant pour les Sophie. J’en ai connu une qui avait des… Mais cela ne vous regarde pas. Paradoxalement, par chez moi on dit que les Sophie sont des pikèz (prononcez « piquesse »), mot breton qui désigne une femme un chouia casse-bonbons (le Breton n’est pas très #metoo). C’est assez étrange de constater que le prénom caractérise celle ou celui qui le porte. Outre les Sophie, j’ai constaté que les Caroline étaient adorables, les Kevin pas spécialement portés sur les études, les Isidore de plus en plus rares, et les Patrick dotés d’une intelligence très au-dessus de celle des bulots cuits.

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été initié à la philosophie en Terminale. Notre prof se prénommait Jean-Alain et nous l’avions rebaptisé Jeanlain (célèbre marque de bière, pour ceux qui n’ont pas la couleur) vu son penchant accentué pour les spiritueux (nous retrouvions des traces étranges sur nos copies) (son haleine pouvait plonger un teckel en coma éthylique à cinq mètres). Lors de la première heure de cours, il nous avait présenté le programme de l’année. Tout d’abord une « Introduction à la philosophie » suivie de tout un tas d’autres projets dont je ne me souviens pas puisqu’il n’a jamais terminé son introduction (il y avait, notamment, trois bouquins au programme, dont Freud, Descartes d’état-major et Aris Salonique, dont il ne nous a jamais parlé, d’où mes lacunes et mon 7/20 au Bac).

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Laponne de mer

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

S’il est un sujet « touchy » qu’il ne faut pas trop aborder lors des repas de famille, c’est bien la guillotine. Le décès de sieur Robert Badinter, Bobby comme l’appelait Liz dans l’intimité, a déclenché une avalanche d’hommages à l’égard de celui qui, en 1981, fit aboutir le combat d’une vie pour permettre aux pires salopards de rester en vie après avoir commis des atrocités qui feraient rougir ce bon vieux Joseph S. (dont l’œuvre est trop souvent sous-estimée).

Il est établi que le peuple français se réjouit de l’abolition de la peine de mort. En effet, les gens sont fiers de vivre dans un pays qui ne pratique pas la barbarie à l’égard des barbares, ou, ils estiment que, comme le disait Bobby dans son discours d’alors, en substance, « aucun homme n’est à 100% coupable » (sic).

Toutefois, le Français et la Française sont des personnes philosophiquement assez instables.

J’en veux pour preuve des sondages, tout ce qu’il y a de plus sérieux, qui mettent en avant un paradoxe édifiant. Il ressort de ces interrogations populaires que 93% des parents seraient prêts à se faire justice eux-mêmes si on leur présentait celui ou celle qui a violé leur enfant avant de le découper en rondelles et de le préparer en osso-buco accompagné de farfalles al dente. Avouez que c’est horrible. Les pâtes al dente, c’est immangeable. La justice en question se traduisant par le meurtre du meurtrier.

77% des personnes sondées (dans la rue, pas à l’hôpital) estiment que les terroristes religieux, responsables d’attentats dits « aveugles » ayant provoqué la mort de pauvres innocents athées, devraient subir les tourments proposés aux criminels au cours des temps bénis du Moyen-Âge. A savoir, l’écartèlement en place publique, après avoir été, consciencieusement roués, bouillis, plongés dans le plomb en fusion et chatouillés avec une plume d’oie ou la langue d’une chèvre, au choix (prière d’en faire, préalablement, la demande aux services concernés).

Enfin, 69% des Français considèrent que la peine de mort doit être appliquée à l’assassin-violeur récidiviste qui en fait la demande.

Pour éviter de perdre mon lectorat adoré, qui fond comme neige au soleil, un effet du dérèglement climatique certainement, je ne me positionnerai pas sur le sujet. Je ferai juste remarquer que l’argument affirmant que la peine de mort n’est pas dissuasive ne tient pas. En effet, de mémoire de bourreau, un défunt n’a jamais récidivé, sauf dans Walking Dead.

Comme disait tonton Alfred lors du déjeuner familial à l’occasion de la « chant de l’heure » (cf mes archives), la question ne se poserait pas si les assassins n’existaient pas. Un vrai philosophe stable tonton Alfred.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Génération (désenchantée)

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Il est un élément culturel auprès duquel je suis passé sans jamais m’arrêter. J’ai lu, récemment, que le chiffre d’affaire de ce mystère, pour moi, avait dépassé celui des livres depuis fort longtemps. Lorsque j’ai quitté la cellule psychologique et le caisson à oxygène, je me suis penché, avec ma finesse analytique habituelle, sur ce phénomène sociétal, les jeux vidéos.

Certains, mal intentionnés, affirmeront que, vu mon âge, il n’est pas surprenant que mon bagage culturel ne s’embarrasse pas d’un Mario, d’une Tomb Rider ou … (veuillez remplir le blanc à votre convenance, mes connaissances ne me le permettent pas ; en vous remerciant). Que nenni, répondrais-je avec ma sagacité légendaire, ce n’est pas une question d’âge. La preuve, je connais un garçon de mon âge qui joue à Pacman sur son Minitel.

Bien entendu, les jeux vidéos sont une histoire de génération(s). Toutefois, je m’en vais vous en conter une bien bonne, parfaitement authentique, il va s’en dire.

Je vous ai déjà parlé, avec talent, de mon oncle par la fenêtre inventeur de j.peg. N’en déplaise à quelques grincheux, c’est la vérité. Il se trouve que tonton a commencé sa carrière chez Thompson à Angers. Au milieu des années 70, un soir de 24 décembre, il a proposé à toute la famille réunie de tester un jeu sur lequel il travaillait depuis quelque temps. Adeptes des cartes, mes grands-parents se montrèrent enthousiastes, comme tout le monde. Incrédules, nous le vîmes déballer tout un tas de trucs électroniques, visiblement des prototypes, et brancher tout le zinzin sur la télévision de mon grand-père qui rangea son tapis de belote en maugréant. Au bout d’un long moment, car les ajustements techniques semblaient plutôt complexes, nous eûmes sous les yeux ce que quasiment personne n’avait jamais vu dans le monde : un court de tennis numérique (ou une table de ping-pong, ce n’était pas très clair). Oui, dames et sieurs, depuis des mois vous lisez les billets d’un des tout premiers êtres humains à avoir joué au tennis (ou au ping-pong) grâce à une console de jeux. Si, vous savez bien, les deux bâtons à chaque extrémité de l’écran qui se renvoient une balle représentée par un carré lumineux au-dessus d’un filet symbolisé par un trait blanc.

Alors, ça vous la coupe hein ?

Nous y avons joué une bonne partie de la nuit. Des mois plus tard, mon grand-père râlait encore car il était persuadé que l’écran de son poste avait souffert et qu’il restait des traces de traits blancs (ce qui était peut-être vrai d’ailleurs).

(bon, je viens de vérifier ; « Pong » a été commercialisé fin 1972 ; ce devait être une version améliorée, ou alors j’avais cinq ans (Noël 1971), mais j’en doute)

J’ai contacté Doc Emmet Brown pour retourner faire un tour à l’époque. Je vous tiens au jus.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024

Bide des gras

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire.

Ce genre de phrase, ou de constatation, est, aujourd’hui, considérée comme réactionnaire.

Sincèrement, je ne sais pas si c’était mieux avant. Disons que c’était différent.

Chaque jour apporte son lot de révélations plus dégueulasses les unes que les autres.

Aujourd’hui, c’est le Carnaval qui est mis en cause. Cette tradition écœurante qui permet, depuis la soirée des temps, aux puissants de se mélanger à la plèbe, à la plèbe de comparer les costumes des puissants aux oripeaux qu’elle porte elle-même, aux hommes de se travestir en femmes et lycée de Versailles, aux enfants de se goinfrer de pommes d’amour et de barbapapas alors que tout le monde sait que c’est infect et vecteur d’un futur diabète. Le Carnaval, l’espace d’un instant, fait tomber toutes les barrières, sauf pour les esclaves, faut pas déconner non plus.

A l’instar de nos bien-pensants, je pense qu’il est temps de mettre un terme à ces réjouissances indécentes. Il est l’heure de supprimer ces mascarades qui empêchent les dunkerquois de se lever frais et dispos, pendant une semaine, pour aller offrir leur sang et leur sueur au grand capital. Il est urgent que cessent ces loufoqueries au cours desquels des géants ridiculisent celles et ceux qui s’usent la santé pour diriger le pays. Eliminons du calendrier ces festivités inutiles, relent nauséabond d’un culte moribond (ah crotte, ça c’est vrai ; mon discours en devient un peu confus, vraisemblablement…).

Interdiction de s’amuser dans l’outrance. Cela me rappelle une période de l’histoire que j’aurais vraiment voulu vivre tant les attractions de plein air pullulaient le dimanche matin sur les places des villes d’Europe. L’inquisition. Et pourtant, comme précisé plus haut, le Carnaval est directement lié à la religion vu qu’il annonce le début des quarante jours de carême (je m’y connais je suis allé à la messe, contraint et forcé, jusqu’à mes dix ans).

Le sachiez-vous ?

Le mot « Carnaval » vient du latin « escam » qui a donné le mot italien « carne », la viande. Et du verbe « avaler » qui signifie avaler. Donc le Carnaval est le jour où on avale de la viande.

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Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – février 2024