Môrdi gros

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Youpi ! C’est mardi-gras ! Sortez les cotillons, les langues de belles-mères, les confetti(s), les loups, les crinolines, les hauts de forme, les pommes d’amour, les harengs, les barbapapas, le huly-guly, les tosse-tosse, le train fantôme et toutes ces sortes de choses.

C’est le retour de la bamboche, dans le respect des règles sanitaires. Un bal masqué (ohé ohé) mais en observant les distances réglementaires. Et avant 18 heures, je vous prie.

J’ai hâte de voir cela.

Ah le carnaval, quel bonheur ! Tous ces corps suants et avinés, agglutinés les uns contre les autres, se trémoussant sur des airs joyeux en une communion populaire héritée de la nuit des temps, voire un peu avant.

On rigole on rigole, mais un peu de linguistique en ces temps incertains ne fera de mal à personne.

Le mot « carnaval » vient du latin, comme chacun ne peut manquer de le savoir. De deux mots, très exactement. « Carne », la viande, et « avalum », avaler. En effet, le mardi gras, comme son nom l’indique, est le dernier jour précédent le carême, 24 heures durant lesquelles il est fort conseillé de bouffer comme un porc vu que vous allez faire maigre pendant 40 jours. Donc tout le monde se gave jusqu’à avoir les dents du fond qui baignent, sauf les pauvres qui continuent à sucer des cailloux.

Mais, la langue évoluant toujours, « carnaval » est assez vite devenu « carnet de bal » car les gens se déhanchent le plus possible comme des abrutis, en fronçant les sourcils la bouche ouverte, afin d’éliminer le repas de 10 heures pour avoir encore faim à midi, sauf les pauvres qui continuent à sucer des cailloux. Certains n’hésitent pas à danser en mangeant afin de ne pas perdre de temps. Du coup, ils abandonnent un peu de nourriture qui tombe sur les cailloux, et les pauvres sont contents.

Et, contrairement à une croyance populaire, le car naval n’a rien à voir avec le mardi gras.

Pour être exhaustif, il me faut attirer votre attention sur le boustrophédon de « carnaval ». En effet, à l’envers, « carnaval » donne « lavanrac », ce qui est étonnant avouez-le.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29

7 commentaires sur “Môrdi gros

  1. M’en fous de l’origine de Carnaval et de la façon dont le mot originel a évolué : ce jour là je m’en mets plein la panse et aime faire la fête avec un déguisement complètement farfelu.
    Grâce à toi, j’ai acquis un mot de vocabulaire et mourrai moins bête si je dois clapoter cette nuit : je sais désormais ce qu’est un boustrophédon même si ici il n’a aucun sens et pourrait aller se faire voir ailleurs s’il ne pourrait pas être plus utile.

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