Le monde d’avant, mais après

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

Ca vous fait quoi à vous de vivre dans un monde post-apocalyptique ? Moi, je suis un peu déçu.

Il faut dire que le scénario du réel est nettement différent des scénarii de fiction. Le vrai est plus light que le faux. Il faut dire que, globalement, l’humanité a survécu.

Je marche. Je déambule dans le nouveau monde, et je note les changements.

9000 habitants, à une vache près, un cinéma, que je ne fréquente pas, vous vous en doutez si vous suivez assidument mes brillants articles, mais qui habite juste à côté de mon vendeur de mort en tubes. Pendant dix-huit mois, les affiches ne changeaient pas, sauf qu’elles palissaient sous l’ardeur du soleil breton et qu’elles s’effondraient dans leur cadre en plexiglas. C’était étrange, car pour une fois, depuis bien longtemps, je pouvais affirmer que j’avais vu les derniers films sortis au cinéma, mais à la télé. « Mon cousin » et « 30 jours max ». Assez loin des coups de cœur de Télérama, je vous l’accorde.

La municipalité a jugé pertinent de se lancer dans des grands travaux de voieries durant le premier confinement. Pas stupide au fond. Par la force des choses, les rues étaient moins fréquentées. Sauf que le personnel des services techniques n’est pas célèbre pour son acharnement au boulot (je sais que c’est une idée reçue, cependant, ayant travaillé lors de vacances d’été dans ce service, je peux vous assurer que la pause de dix heures dure jusqu’au repas de midi et que le principe des RTT a été parfaitement assimilé). En revanche, les congés maladie pleuvaient comme un basque espagnol. Résultat, les rues de la ville ressemblent à des emmenthals.

Dans le monde d’avant, lorsque je me rendais à la boulangerie (la meilleure de la ville, celle qui propose des petits pains « gana » aux pépites de chocolat noir, à se damner), selon l’heure à laquelle je me pointais, la file d’attente pouvait atteindre vingt personnes, collées les unes aux autres. Dans le monde d’après, la file d’attente est toujours aussi imposante, mais la plupart des gens laissent un mètre cinquante entre eux et la personne qui les précède. Sage décision, prudente en tout cas. Sauf que certaines personnes n’ont pas compris que vaccination ou non, l’idée de ne pas renifler la nuque de son voisin ou de lui éternuer dans le nez est assez judicieuse. Le monde de demain sera-t-il un monde de masques dans les lieux publics ? La proposition ne me choque pas si une telle décision permet de juguler les épidémies de grippe, de rhume ou de déripette carabinée. Je reconnais, toutefois, que cette remarque est un brin égoïste, dans la mesure où je ne fréquente que très peu les lieux publics du fait de ma misanthropie galopante. Regardez comme ça a réussi à Michaël Jackson, il est en parfaite santé. Si ! Il vit dans un lieu tenu secret en compagnie de Dick Rivers et de Jaïro.

Je me demande si le plexiglas dans les commerces disparaitra un jour. Si c’est un 17 avril, ou une date inusitée pour un grand soutien humanitaire, on pourrait l’appeler « la journée de la fin du plexiglass dans les commerces ». Pas bête hein !

Et moi, je continuerai à porter un masque dans les lieux publics pour qu’on n’oublie jamais. Et pour faire suer le monde.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29

10 commentaires sur “Le monde d’avant, mais après

  1. Bonjour sur le ton de l’humour qui est votre signature, je relève que comme moi, vous avez pris la sage décision de porter le masque dans les lieux publics que nous sommes obligés de fréquenter, il faut bien se nourrir! et je suis aussi contente de ne plus devoir « faire la bise à de parfaits inconnus, sans doute suis-je aussi égoïste car je ne fréquente pas les cinémas , ni les théâtres, et pas souvent le restaurant. Bon mardi amicalement MTH

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  2. Vous êtes nombreux par chez vous !!! Et la boulangerie n’a pas de craquelins ? Le monde a changé…
    Ici 900 habitants tout au plus et un unique commerce : la boulangerie/épicerie. Du coup je n’ai pas encore adopté le masque/muselière.
    La vie continue paisiblement avec coq, clocher, vaches, cochons.
    Cinéma ? Ah oui, il y a un petit ciné indépendant dans lequel je ne suis jamais allée.
    Alors je suis probablement égoïste, moi aussi.
    Bien belle journée je te souhaite.

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  3. Moi j’en ai marre du masque, ça pue, ça sue la dessous . Et si on veut pas faire la bise on tend la main non? Et si on veut pas donner la main on la tend pas. Pourquoi avoir besoin de ces contraintes pour faire respecter sa bulle?
    Moi dès que je peux je l’envoie valser ce truc!ce truc qui pollue ( ceux en tissus sont interdits à mon travail! Grrr) nos poubelles débordaient pas assez comme ça!
    Ça suffit. Dans mon village on est soixante, là où je pars encore moins. Et ailleurs on est pas foule non plus. En plein air faut quand même pas être tarte, un peu d’espace , on fait gaffe, et la vie continue? Y’aura de toute façon pleins d’occasions de choper des virus, le changement climatique vous en apporte d’autres à ce qui parait. Être vivant c’est mortel!
    Liberté pour les trous de nez!

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