Une saison qui n’existe que dans le nord du Finistère

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

« Il n’y a plus de saisons ma pauv’ dame ». Cette phrase fait partie du tiercé de tête des plus utilisées par les Français, avec le classique « Et la santé ? » et le toujours efficace « C’est la faute au gouvernement ».

« Il n’y a plus de saisons ma pauv’ dame » n’est pas lié au dérèglement climatique. Ma grand-mère, commerçante de son état, au 20è siècle, alors que les nuages et le soleil se partageaient équitablement les cieux carhaisiens, usait déjà de cette phrase tournée au coin du bon sens.

Toutefois, aujourd’hui, les Bretons s’interrogent. Que l’été tombe le 28 juillet, c’est normal, les chapeaux ronds ont l’habitude. En revanche, l’été un 4 janvier, c’est beaucoup plus rare. De mémoire de coiffe, ce n’est jamais arrivé. En 1943, l’été tomba le 18 février, mais personne n’en avait rien à faire dans la mesure où tout le temps libre était dédié à la quête de charbon et de beurre salé.

J’ai observé la nature toute la journée. C’est vrai que certains changements sont assez étonnants.

Les goélands refleurissent déjà. Un vol de phoques (Jean-Claude en tête) a joué les escadrilles dans le ciel glaz. Les mandariniers croulent sous les fruits juteux. Marc’harit Gloaguen a sorti son chien.

Je sais ce que vous vous dites. Ce ne sont que des événements temporaires. Très vite, Jean-Claude rejoindra son rocher et Marc’harit son salon douillet. Certes, n’empêche.

Je ne suis pas un climatosceptique (ça me ferait mal d’être d’accord avec la baudruche aux cheveux orange), cependant, les anciens, par ici, affirment qu’il en a toujours été ainsi. C’est cyclique (non, Fañch, rien à voir avec le vélo, quel glapez celui-là !). Remarquez, ce sont les mêmes qui comptent les peaux des échalotes pour vous annoncer si l’été sera chaud ou non.

Non, mais sérieusement.

© Gifnem29 – janvier 2023

4 commentaires sur “Une saison qui n’existe que dans le nord du Finistère

  1. Selon le Journal du Dimanche, l’expression la plus courante chez les médias est « cerise sur le gâteau ». Évidemment, puisqu’il n’est pas le temps des cerises, il a fallu supprimer les saisons afin de mentionner les cerises toute l’année. C’est quand même ma théorie.

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