
La chambre des morts – Franck Thilliez – Le passage
Franck Thillier est un écrivain que j’apprécie.
Ses intrigues, ses héros complexes, son style fluide, il accumule les qualités qui font de lui un romancier efficace.
En général.
« La chambre des morts » est son deuxième roman, et cela se sent. C’est un peu comme une rédaction de début d’année avant d’avoir suivi les cours d’un bon prof de français (même si, en réalité, bon prof ou mauvais prof, il ne changera pas grand chose à votre manière d’écrire). Lorsque l’on commence à écrire, l’une des principales difficultés est de ne pas tout donner en dix pages. Un autre écueil consiste à vouloir en faire trop côté lexique, ce qui rend le texte assez indigeste.
Appelons cet opus, une œuvre de jeunesse. L’ensemble est assez maladroit mais précurseur des très bonnes histoires que monsieur Thilliez concoctera par la suite. Je trouve que c’est très intéressant de suivre un auteur, non traduit de préférence, pour pouvoir observer l’évolution de son travail. Je crois qu’il existe deux situations. Le romancier doué qui propose, dès ses débuts, de grandes oeuvres puis qui s’endort sur ses lauriers, et dont les écrits suivants ne présentent aucun intérêt. Et le romancier plus laborieux, dont les débuts sont prometteurs mais confus, et qui sait apprendre de ses erreurs pour progresser. Ma préférence va nettement au deuxième.
J’ai beaucoup lu Franck Thilliez, et je soupçonne ce monsieur de travailler énormément, ce qui est une preuve d’intelligence (moi, je suis un gros fainéant malheureusement).
Non, mais culturellement.
Gifnem29