Bobos hiérarchie

(la direction de Jourdhumeur au grand complet remercie vivement son lectorat adoré pour sa sollicitude durant les moments délicats rencontrés par Jourd’hu ce ouikène ; nous sommes en mesure de délivrer des nouvelles rassurantes, Jourd’hu ne souffre plus que de douleurs « connues », mais il en a chié des bulles carrées, sauf votre respect)

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais moi, parfois, je me demande.

La vieillesse n’est peut-être pas un naufrage, mais il arrive que le corps percute un iceberg. Et ça fait bobo. Mes chers géniteurs ne m’ont pas légué une anatomie particulièrement résistante, mais en 56 ans de présence sur la terre, je n’ai pas trop eu à me plaindre. Par exemple, mon cancer fut totalement indolore (sauf quelques désagréments liés aux rayons, rayons inutiles, a fini par m’avouer mon oncologue, c’est ce que l’on appelle le principe de précaution, youpi !).

Enfant, je souffrais de crises rénales qui me faisaient me rouler par terre. Heureusement, celles-ci ont disparu à l’adolescence et depuis, mon petit rein me laisse tranquille.

Pour bien me faire plaindre un petit peu encore, je m’en vais vous narrer mes trois plus grandes douleurs. Je vous gâte.

Les dent de sagesse.

Alors oui, c’est un classique. Mais ma bouche n’a pas fait les choses à moitié. Rage(s) de dents, dentiste en urgence, rien de très original. Sauf que. Sauf que la nana fait un mètre quarante, elle me pique les deux gencives en même temps et s’attaque à la première dent, en haut à droite, avec un outil qui aurait eu sa place dans une caisse du même nom. Vingt minutes à s’acharner sur cette pauvre ratiche, avant de l’extraire. Pour attaquer la deuxième, elle grimpe carrément sur mes genoux, à califourchon, pour une meilleure prise, dit-elle. Résultat, sa prise est tellement bonne qu’elle explose la dent et doit récupérer chaque petit bout pendant une éternité, alors que l’anesthésie ne fait plus beaucoup d’effet. L’enfer. Je sors, enfin, du cabinet, en courant, loin. Le soir même, je me tape la tête contre le mur tant la souffrance est intense. Et elle ne passe pas, comme elle était sensée le faire. Retour chez la garagiste qui me traite de douillet, avant de regarder dans ma bouche. Diagnostic : alvéolite (5% des cas). Elle s’excusera et me posera des « mèches ». Je ne sais pas ce qu’il y a là-dedans, mais, au bout de trente secondes, je ne sens plus rien. J’ai l’impression de connaitre les effets des paradis artificiels.

La sciatique de la mort (c’est Quentin T. qui m’a soufflé le titre).

Classique aussi, sans doute, mais elle frôlait le 10 sur l’échelle de Richter. Bon, je vous ai déjà cassé les pieds avec ma mésaventure. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que la nuit de vendredi à samedi, je ne pouvais, pour ainsi dire, plus bouger. A l’aube, avant de ramper jusqu’à mon lit, j’ai voulu éteindre mon pc. Je ne savais plus comment faire… Ok, je ne suis pas doué en informatique, mais tout de même. Je n’ai jamais connu une telle confusion intellectuelle.

La pancréatite.

Oui, je sais, cette fois, je joue dans la cour des grands. Pas des grands alcooliques, je précise. Buveur oui, alcoolique non, mon corps ne voulait pas. Il refusait d’ingurgiter, tous les jours, de l’alcool, mais il a accepté de développer la maladie des alcooliques (soupir). Et alors là, croyez-moi sur parole, ce n’est pas de la rigolade. Lors de ma seconde crise, j’avais tellement mal que je tombais dans les pommes. Bon, je suis un homme, donc je suis un peu chochotte, je suis capable de défaillir si je me coupe avec une enveloppe, mais ne ricanez pas trop, la pancréatite se hisse dans le top trois des pires douleurs reconnues par la science. Juste derrière l’arrachage des ongles et les discours de madame Pécresse.

Voilà. Je vais clore la parenthèse pleurnicheries. J’estime avoir donné pour les cinq siècles à venir. Enfin, j’espère.

Non, mais sérieusement.

Gifnem29

14 commentaires sur “Bobos hiérarchie

  1. Bonjour, j’aime énormément ce billet , il est d’un humour corrosif que j’aime. Mon mari a eu une pancréatite je confirme, des douleurs insoutenables, moi j’ai une sciatique en permanence, elle n’est pas d’enfer mais récurrente car permanente (nerf sciatique mort, m’a dit le chirurgien qui m’opéra du dos, je pensais que mort signifiait sans douleurs, et ben non que Nenni !) je suis contente que vous nous donniez de bonnes nouvelles . Bon Mardi Amicalement MTH

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      1. Mais si, quand on vous dit : Madame il n’y a rien à faire, vous êtes venue trop tard!!! que faut-il faire? aller se jeter dans l’eau? pour moi pas possible notre petite rivière est à sec LOL. cela a fait 3 ans maintenant et finalement on fait avec! amitiés MTH

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